PAR ASSALE TIEMOKO / Revisité par abidjan_pas_net / Titre : abidjan_pas_net
Les temps, comme chacun le sait, sont extrêmement durs pour les Ivoiriens dont plus d’un sur deux, n’arrive plus à présent, à vivre dignement. A la misère, au chômage et la maladie, s’est ajoutée à présent l’insécurité. L’actuel président avait promis de ne faire qu’une bouchée, les trois premiers fléaux cités. Dix mois plus tard, le résultat ne crève pas les yeux. La situation de précarité des Ivoiriens s’est aggravée. En lieu et place des milliers d’emplois stables promis, se sont installées les mises en chômage massives de travailleurs jetés dans la rue, sans aucun droit. Et rien, à l’horizon, ne permet d’entrevoir un changement positif de cette situation. Le directeur général de la Rti qui avait juré que les trois cents travailleurs qu’il avait mis en chômage technique allaient être rappelés au bout de deux mois, vient, quatre mois plus tard, d’annoncer leur licenciement pur et simple, pour raison économique. Dans le même temps et derrière la caméra, il recrute. Rattrapage oblige ! Au port d’Abidjan, c’est le même manège.
Renvoie et recrutement ethnique
On renvoie pour raison économique et on recrute derrière les bateaux, des travailleurs plus proches du combat. Scénario identique aussi à la Sotra où, au millier de travailleurs jetés récemment et définitivement dans la poussière, se sont ajoutées plusieurs dizaines d’autres, au hasard des noms. Et n’allez pas imaginer qu’entre-temps, derrière le bus immobilisé, des portes s’ouvrent pour laisser entrer quelques veinards. Bref, rien ne va comme annoncé. La sécurité promise aux Ivoiriens commence de jour en jour, à devenir une vue de l’esprit. Partout sur toute l’étendue du territoire, les criminels sont à la fête. Les éléments dits incontrôlés des Frci qui devaient disparaître de la vue des Ivoiriens à la suite d’une colère royale du chef, se sont tous recyclés (chômage oblige), dans le grand banditisme, avec les armes fournies par l’Etat. Et les policiers chargés de les traquer ne possèdent que des matraques ; la faute à l’embargo, dit-on. Le chef d’une unité spéciale de police créée pour mettre fin aux activités de ces éléments criminalisés, trois mois plus tard, en est réduit à organiser des réunions avec les dozos et à tenir des meetings improvisés dans quelques endroits réputés pro-Gbagbo.
A cette police spéciale dont on n’a pas encore vu l’efficacité, s’est ajoutée une autre unité dite « Brigade anti-coupeurs de route ». Son rôle est dit-on, de mettre fin au règne des coupeurs de route sur toute l’étendue du territoire. Vaste chantier ! En attendant que le chef de cette unité fasse aussi ses preuves, les bandits eux, ont pris une bonne avance. Et les Ivoiriens terrorisés, en quelque endroit du pays qu’ils se trouvent, ne se couchent plus, la nuit tombée, qu’avec la peur au ventre. Pendant ce temps, les autorités se livrent en spectacle.
Démission du gouvernement
La démission du gouvernement a fait l’objet d’un conseil des ministres extraordinaire le jeudi 8 mars. La veille, le 1er ministre et son gouvernement, sans doute affligés par les indicibles souffrances des Ivoiriens, avaient oublié de démissionner, au cours du conseil des ministres ordinaire. Il fallait une cérémonie spéciale, retransmise en direct à la télévision. Et les Ivoiriens ont entendu ce qu’ils devaient entendre. Et ils ont vu Soro Guillaume, souriant et au volant de son bolide, s’en aller, sous les objectifs des caméras de la Rti. Mission accomplie. Après avoir été, grâce aux pétards, successivement ministre d’Etat, ministre de la Communication, ministre d’Etat, ministre de la reconstruction, 1er ministre, 1er ministre, ministre de la défense, le voilà parti «le cœur léger et l’âme en paix», au parlement de Côte d’Ivoire où il occupe désormais le poste de président devant des politiciens totalement discrédités et qui se sont pliés en quatre pour lui. Il est donc désormais à un pas du fauteuil présidentiel. Et on est prié d’applaudir ! Pourvu qu’on arrive à convaincre nos enfants à qui on impose ce spectacle cruel, que le seul moyen de gravir les échelons dans une République, c’est le travail honnête et le travail honnête seul. Et non, toute autre voie. Quel spectacle !
SOURCE : connectionivoirienne.net
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