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Inédit : Démonstration scientifique de la défaite dAlassane Ouattara aux élections présidentielle 2010 en Côte d'Ivoire
Dans un texte précis et méticuleux, Ahoua Don Mello, ex-patron du Bureau national d'études techniques pour le développement (BNETD), impliqué dans le processus électoral à travers sa filiale SILS-Technology, démontre scientifiquement quAlassane Ouattara a perdu les élections en Côte d'Ivoire. Et mis en place une fraude gigantesque à travers la Commission électorale indépendante (CEI), qu'il contrôlait. A lire et à faire lire. Même quand les enjeux d'actualité sont passés, l'Histoire reste toujours à écrire.
La vérité des urnes La crise post-électorale en Côte d’Ivoire, a été vécue de manière très douloureuse par les Ivoiriens, chacun selon ses raisons. C’est pour cela que je tiens publiquement à exprimer toute ma compassion à tous ceux qui en ont souffert et qui souffrent encore. Notre compassion serait vaine si ces soufFrances devaient se répéter un jour, car nous ne sommes pas à notre dernière élection ni à notre dernière crise électorale. Alors pour inhiber toutes les formes de ressentiment, seuls la découverte de la vérité des urnes du 28 novembre, l’examen des problèmes qui se sont posés et les dispositions à prendre pour éviter les crises, ou si elles surviennent, les dispositions à prendre pour les résoudre pacifiquement, peuvent nous permettre de soigner nos douleurs et construire notre nation en faillite. S’attaquer aux effets en ignorant la cause de la crise serait une erreur de méthode, car cela ne nous met pas à l’abri d’une autre crise, les mêmes causes produisant les mêmes effets.
La grande bataille que nous devons livrer pour asseoir durablement la démocratie est la bataille contre la fraude électorale qui s’est révélée endémique dans les conditions des élections de 2010. C’est dans ce seul but que, prenant acte de la faillite de la commission Electorale Indépendante (CEI) à proclamer les résultats des élections dans les délais prescrits par le code électoral et l’imposture de son président Monsieur Youssouf BAKAYOKO , à proclamer hors délai les résultats du 2ème tour d'une élection présidentielle au quartier général de campagne d'un des candidats sans procès verbal signé de tous les membres de la commission centrale. Prenant aussi acte de l’attitude incongrue du conseil constitutionnel à proclamer deux présidents pour une seule élection, pendant deux mois, à raison de 15 heures par jour, je me suis évertué à passer en revue les 19 041 procès verbaux (PV) issus des élections du 28 novembre 2010 pour asseoir mon intime conviction sur les élections de 2010. Les résultats que je vais livrer sont édifiants. Mais le travail étant fait par le militant du Front Populaire Ivoirien que je suis, toute suspicion serait certainement légitime. C'est pour cela, mon souhait le plus cher serait que chaque personne physique ou morale (ONG, Association, etc.) à la quête de la vérité des urnes du 28 novembre puisse refaire le même exercice. Cela suppose que l’ONUCI accepte de mettre à la disposition du public l’ensemble des procès verbaux qu'elle détient et que la SAGEM ou la CEI puisse mettre à disposition le répertoire des bureaux de vote. Pour ma part je suis prêt à le faire. Mais la crédibilité des PV et du répertoire sera d’autant plus grande que si la source est onusienne bien que dans ce conflit son impartialité soit douteuse. Les procès verbaux qui m'ont servi de base de travail sont ceux remis au représentant du facilitateur et à l’ONUCI.
Les procès verbaux examinés par l’ONUCI sont de trois sources : - PV originaux remis par la CEI au représentant spécial du facilitateur dans les sacs scellés (18433 PV exploitables) - PV numérisés et transmis par SILS non compris parmi les 18 433 exploitables ci-dessus (548 PV supplémentaires) - PV annoncés publiquement par la CEI pour l’étranger (60 PV supplémentaires) Cela fait au total 19 041 procès verbaux (PV) sur 20 073 bureaux de vote (BV) soit 1032 PV manquants non transmis à la CEI centrale par les commissaires électoraux Car chaque bureau de vote doit remettre obligatoirement un PV. Les 19 041 PV correspondent à 5 418 833 inscrits sur un total de 5 725 722 électeurs. Il serait important, dans le cadre de la recherche de la vérité sur les élections de 2010 que l’on étudie le sort des 1032 PV manquants et l’on situe les responsabilités car il s’agit du droit de vote de 306 889 électeurs pouvant induire une erreur de 7 points sur le résultat de chaque candidat. Les 19 041 PV, au cours de l’exercice que j’ai effectué, ont été classés en deux catégories. Les PV frauduleux et les PV d’apparence non frauduleux. J’ai classé dans la catégorie des PV frauduleux ceux présentant les caractéristiques suivantes et donc ne satisfaisant pas les critères définis par la CEI : - Les PV sans sticker car la commission électorale indépendante a remis à chaque bureau de vote un sticker pour authentifier le procès verbal. L’absence du sticker invalide le procès verbal selon les règles de la CEI ; - Les PV fictifs car ayant un lieu de vote non renseigné ou le lieu de vote renseigné sur le PV ne correspond à aucun lieu figurant sur le répertoire des lieux et bureau de vote ; - Les PV dont le nombre de voix par candidat n’a pas été renseigné ou illisibles ; - les PV dont le nombre de suffrages exprimés additionné au nombre de bulletins nuls est supérieur au nombre de votants. J’ai éliminé ces PV car tout se passe comme si les bulletins de vote se sont multipliés dans l’urne ; - Les PV dont le nombre de votants est supérieur au nombre d’inscrits de plus 18, car la règle établie par la CEI ne tolère pour chaque bureau de vote qu'un maximum de 18 votants supplémentaires au nombre d'inscrits. Cela pour permettre à ceux qui sont en mission et autres déplacés de pouvoir voter ; - Les PV dont la somme du nombre de voix pour les deux candidats diffère du nombre total de suffrages exprimés ; - Les PV dont les noms et signatures des trois membres du bureau de vote n’y figurent pas. Les cas de fraude les plus significatives sont reparties comme suit : - Nombre de PV fictifs : 2 090 - Nombre de PV sans sticker : 1 320 - Nombre de PV avec un nombre de votants non-inscrits supérieur à 18 : 97 - Nombre de PV dont le nombre de suffrage exprimé est supérieur au nombre de votant : 66 - PV dont la somme des suffrages exprimés par les deux candidats est supérieur au suffrage exprimé : 31 Soit au total 3 604 PV hormis les fraudes mineures. Les 3 604 PV représentent1 069 285 voix J’ai considéré comme valides les PV dont l'un des candidats n’a pas de représentants, même si cela s’est abondamment produit dans la quasi-totalité des bureaux de vote de la zone sous contrôle de la rébellion où le candidat Laurent Gbagbo n’avait aucun représentant. De nombreux soupçons de fraudes existent sur plusieurs PV. Seule une commission qui pousserait plus loin l’analyse en ayant à disposition les listes d’émargement et le contenu des urnes peut découvrir les PV frauduleux issus de la catégorie des PV dont les noms et signatures des trois membres du bureau de vote n’y figurent pas. L’absence du représentant d’un candidat n’est pas une situation de fraude en l’état actuel des règles de la CEI. Le résultat obtenu en ne retenant que les procès-verbaux valides au stade actuel des moyens d’investigation (absence de liste d’émargement, d’urnes contenant les bulletins de votes) est le suivant : - Nombre de suffrages exprimés : 4 065 262 soit un taux de participation de71% correspond à peu près au chiffre annoncé par la CEI à la fermeture des bureaux de vote ; chiffres basés sur les listes d’émargement qui sont loin des 81%obtenus sur la base des PV. - GBAGBO Laurent 2 132 229 soit 52,45% - OUATTARA Alassane 1 933 033 soit 47,55% Au vu des documents, la principale source de fraude provient des commissaires de la CEI responsables des zones sous contrôle de la rébellion et des présidents des commissions locales qui ont pu faire disparaître 1032 procès-verbaux sans aucune explication officielle. Lorsqu’on se rend compte que la quasi-totalité de ces commissaires et des présidents des commissions locales sont des militants RHDP donc pro-Ouattara et qu’ils avaient les résultats du premier tour, rien ne les empêchait de créer des situations qui invalident des PV favorables au candidat adverse (Cas de Paris). En plus, étant chargé de la gestion des PV et du matériel électoral, rien ne les empêchait de substituer aux vrais PV des faux PV ou des PV sans sticker. Au vu du nombre élevé de PV sans sticker et de PV fictifs tout laisse à croire que c’est ce qui s’est passé. Enfin les scores soviétiques dans la zone sous contrôle des rebelles avec l’absence des représentants du candidat GBAGBO pourchassés par ces rebelles, constituent la seconde source de fraudes. Une commission électorale équilibrée et une sécurité non partisane, constituent les conditions d’élection avec un minimum de fraude. En effet, des élections crédibles ne peuvent être organisées en Côte d'Ivoire que si la nation est une et entière. Quelques soient les arguments avancés par la communauté internationale sur la faisabilité d'organisation des élections, il faudra d'abord et avant tout unifier le pays, le pacifier. La possibilité d’une résolution pacifique de la crise En cas de crise, une commission de recomptage est la voie la moins coûteuse. Seul, j’ai mis deux mois ; cela veut dire qu’une commission mettra moins de deux mois pour régler la crise. Il faut donc sécuriser tous les documents électoraux depuis les urnes, en passant par les listes d’émargements jusqu’au PV. La présence des représentants des candidats doit être une obligation afin d’éviter des PV fantaisistes et les bourrages d’urnes. L’exemple d’HAÏTI est instructif. Au premier tour des élections présidentielles tenues le 28 novembre 2011 correspondant à la date du deuxième tour en cote d’ivoire, le Conseil électoral Provisoire (CEP) haïtien a proclamé des résultats, validés par le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, qui éliminaient le chanteur Michel MARTELY au premier tour et plaçaient le candidat du pouvoir Jude Célestin en tête. La protestation de ces résultats a entraîné une médiation internationale. Une mission d’enquête de l’Organisation des États américains (OEA) a conclu que des fraudes avaient faussé les résultats et a procédé à un recomptage des voix qui a exclu Monsieur Jude Célestin du deuxième tour. Le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU s'en est excusé auprès du peuple haïtien. Monsieur Michel MARTELY est, aujourd'hui, le Président de la république de Haïti. Pourtant, au même moment, la protestation des résultats et la demande de recomptage des voix en Côte d’Ivoire sont balayés d'un revers de main par le secrétaire général de l'ONU et son représentant spécial considérant comme une injustice le recomptage des voix. Malgré l'insistance du Président Laurent Gbagbo auprès de l'Union Africaine et du reste de la communauté internationale. De même que la république d’HAÏTI a pu éviter une guerre en empruntant la voie du recomptage imposé par la communauté internationale (France, USA, ONU) lors du premier tour des élections, de même la Côte d’Ivoire pouvait faire l’économie d’une guerre en utilisant la même solution pour des crises identiques. Belle leçon de gestion de la crise électorale par les mêmes acteurs de la communauté internationale. Qui avait donc intérêt à faire une guerre en Côte d’Ivoire ? Ceux qui, de toute évidence connaissaient la vérité des urnes telle que je viens de les exposer. Pour ceux-là, la voix du recomptage était sans issue, seule la guerre pouvait donner la réponse souhaitée, donc procéder, vaille que vaille, à un coup d'état. Les ponts d'une réconciliation durable Commencée en 2002 avec un seul visage, cette guerre s’est terminée en 2011 avec tous les visages dont celui de la France en première ligne avec des bombes larguées sur nos têtes pour nous « protéger ». Au-delà de la résolution 1975 de l’ONU, en violation flagrante de l’accord de cessez le feu conclu en 2003 et qui a justifié l’envoi des forces onusiennes pour faire respecter cet accord, en violation de l’embargo sur les armes et en violation de l’accord de fin de guerre conclu en 2005 à Pretoria, la Côte d’Ivoire a vécu une page sombre de son histoire sous l’instigation de la France qui a réussi à diviser pour mieux régner en jouant au pyromane et au pompier et en se jouant de l’Union Africaine mise hors-jeu en dernière minute. Il est temps que nous Ivoiriens, nous Africains comprenions définitivement que notre salut ne viendra pas de l’extérieur et que ce ne sont pas les primes de guerre que les différents bailleurs de fonds vont annoncer les uns à la suite des autres qui développeront nos pays et ce continent. Si certains y croient encore c’est leur droit mais cela ne doit pas être l’occasion d’écraser ceux qui croient l’inverse. Le faux prétexte qui consiste à dire que la guerre a été déclenchée par le refus du Président GBAGBO de quitter le pouvoir après avoir perdu les élections doit aussi être abandonné car aucune déclaration de GBAGBO ne peut être brandie pour prouver de telles affirmations ayant fait du silence sa méthode de gestion de cette crise. GBAGBO a souhaité un recomptage des voix comme en Haïti au lieu de la guerre, mieux, l’institution compétente pour faire d’un candidat le vainqueur des élections présidentielles n’est pas GBAGBO mais bien le conseil constitutionnel qui l’a proclamé vainqueur du 2ème tour des élections comme cela s’est passé au 1er tour. Après la décision de l’Union africaine, malgré le non recomptage des voix, il a pris acte des propositions faite par cette dernière à travers un communiqué du gouvernement et a donné son accord pour la désignation d’un haut représentant pour entamer les négociations qui devaient démarrer le 5 avril. Une adresse à la nation plusieurs fois reportée devait être faite après la désignation du haut représentant pour préciser les conditions de mise en œuvre des propositions de l’Union africaine en accord avec plusieurs de ses pairs africains auprès de qui il a dépêché des délégations après le sommet de l’Union africaine. C’est dans cette attente de la désignation et de l’arrivée du haut représentant de l’union africaine, que le Président Français Monsieur Nicolas SARKOZY, en violation du cessez le feu et de l’accord de fin guerre, a déclenché la guerre avec l’appui de l’ONUCI et des rebelles lourdement armés en violation de l’embargo sur les armes. En effet certains opérateurs économiques de l’Union européenne avaient décidé de passer outre l’embargo à partir du 30 mars si aucune solution n’est trouvée à la crise. Ces opérateurs pouvaient ne pas respecter leur engagement surtout la livraison de matières premières convoitées par d’autres opérateurs économiques hors zone Union européenne. Les négociations de l’Union africaine qui devaient commencer le 5 avril étaient donc inacceptables pour Mr SARKOZY, c’est ainsi que les besoins en matières premières ont primé sur la méthode de règlement pacifique de l’union africaine et l’ordre de violation du cessez le feu a été donné le 28 mars. N’en déplaise à ceux qui n’ont pas encore compris que les états n’ont que des intérêts et pas d’amis et qui ont la naïveté de croire encore que l’armée française est intervenue pour les sauver. Le gouvernement a appelé au respect du cessez le feu en décidant d’un cessez le feu unilatéral pour ne point se rendre complice d’une guerre inutile de la France contre la Côte d’Ivoire. Face à l’impossibilité des rebelles de prendre les institutions de la république malgré l’appui aérien français et onusien, dans la nuit du 2 au 3 avril, 17 avions cargo de l’armée française ont débarqué un régiment de bérets verts de la Légion étrangère et du matériel de guerre après avoir braqué l’aéroport. On connaît la suite. En violation flagrante de la résolution 1975, 50 bombardements sur la résidence du chef de l’état et une colonne de 30 chars de l’armée française ont eu raison du Président GBAGBO le 11 avril 2011. Après ce coup d’état inédit, l’heure est venue de faire la paix. Toute paix après une guerre commence par un accord de paix. Ce que le Président GBAGBO a appelé, la partie civile de la crise ou ce que AFFI N'GUESSAN a appelé la solution politique de la crise. Vouloir passer outre ce traité et agir en éternel « vainqueur » en traquant à tous les coins du pays les « vaincus » serait une erreur car la nation ivoirienne ne pourra que s’effriter d’avantage et en plus les éléments constitutifs d’un état disparaissent par des pillages. Nous avons des généraux sans armées, des ministres sans ministères, des juges sans tribunaux, des députés sans assemblée. L’heure est au chantage et au pillage par une armée de rebelles et de prisonniers en armes se considérant « vainqueurs » de l’armée régulière et abandonnée sans solde par les recruteurs. Aujourd'hui, tous les sachants du FPI et du gouvernement sont soit en prison, soit en exil donc n’ont pas le droit à la parole, ni au dialogue, ni à l’expression de leur part de vérité. Aujourd’hui près de 2 millions d’électeurs presque tous du LMP sont des exilés internes ou externes sur une population électorale qui ne compte que 5 700 000 électeurs. Si on ajoute à ces 2 millions ceux qui ne sont pas exilés mais persécutés chaque jour dans leur existence pour être des proches de GBAGBO, l’on se rend bien compte que ce n’est pas la majorité qui a voté Monsieur Alassane Dramane OUATTARA et qu’il sera difficile de gouverner contre cette majorité. Il faut donc créer les conditions de leur libération et de leur retour pour que toutes les vérités soit dites, que tous les victimes et responsables de crimes soient identifiés avant que la justice ne prenne le relais. Vouloir faire autrement, c’est vouloir cacher un pan important de la vérité sur la crise ivoirienne. Le gouvernement illégal et illégitime de rebelles formé à Bouaké de 2002 à 2010 n’a pas plus de légitimité que le gouvernement de l’honorable professeur AKE NGBO formé selon les lois et règlements de son pays ; les 10 000 morts de cette rébellion pendant cette période de 2002 à 2010 et le génocide Gueré en 2011 par le fait des rebelles doivent être soumises de la même justice que les victimes alléguées au camp Gbagbo. Selon la commission spéciale mise en place par l’ONU sur les trafics en zone rebelle, plus de 250 milliards de FCFA de ressources par an soit plus de 2000 milliards en 8 ans (diamant, cacao, bois, coton, anacarde, vente illégale de carburant, moto, vélo, pagne, sucre, lait, huile, casses d’agences BCEAO etc.) ont été détournés par les rebelles sans qu’aucun compte n’est été fait à l’état. Les auteurs de tous ces crimes ne peuvent pas être en liberté tandis que ceux qui ont permis à l’état d’exister malgré ces manques à gagner sont en prison ou poursuivis. Selon Africa mining intelligence n°251 du 01/067/2011, l’exploitation frauduleuse par les rebelles du diamant continue jusqu’aujourd’hui exploitant plus de 300 000 carats chaque année générant plus de 12 milliards l’an. Si le souci du nouveau pouvoir est véritablement de bâtir un état de droit, alors il est important que la loi ne soit pas à double vitesse et qu’elle soit la même pour tous au risque de faire de la justice un instrument d’injustice qui entraverait pour longtemps la paix et l’unité nationale. Reconstruire l’état, l’état de droit, la nation et la démocratie reste donc une œuvre immense qui doit commencer par la liberté d’aller et venir et la liberté d’expression en toute sécurité, en libérant Laurent Gbagbo et tous les prisonniers politiques et en créant les conditions de sécurité nécessaires pour le retour des exilés. Tels sont les préalables à toute réconciliation sincère et durable qui n’hypothèque pas l’avenir.
Ahoua DON MELLO Docteur Ingénieur des Ponts et Chaussées Ex Directeur Général du BNETD Ministre de l’Equipement et de l'assainissement, Porte-parole du Gouvernement AKE NGBO
*Titre: Abidjan_pas_net
Laurent Gbagbo dans le tourbillon du Golfe de Guinée Un documentaire de O. Cetaril, révèle: Les enjeux géostratégiques des crises en Afrique
Introduction de O. Cetaril
Même si la production africaine du pétrole a augmenté au cours des 20 dernières années : 3,5 fois contre 1,6 fois au niveau mondial. Les gisements demeurent toujours sous exploités et il reste encore des réserves à découvrir. L’Afrique dispose globalement d’un potentiel de ressources naturelles encore inexploitées : diamant, or, uranium, bauxite, cuivre, cobalt, coltane et gaz. Il faut aussi et surtout compter avec le Golfe de Guinée qui se présente aujourd’hui comme le centre d’intérêts des pays à la recherche de la sécurité énergétique dont font partie la France et les Etats-Unis. Le Golfe de Guinée dispose d’un des plus grands gisements sous-marins de pétrole connus au monde. Avec 24 milliards de barils de réserve de pétrole, cette partie du continent qui est la synthèse de l’Afrique centrale et de l’Afrique occidentale est de loin la première région pétrolière africaine avec des pays comme le Nigéria, l’Angola et la Guinée équatoriale qui figurent au peloton de tête des pays producteurs du pétrole du continent. Avec une production de 4,5 milliards de barils par jour, le Golfe de Guinée est devenu une région des plus prometteuses renfermant du pétrole brut de qualité facile à raffiner. La force attractivité de cette région suscite des convoitises de plus en plus grandes de la part des consommateurs : les Européens qui ont une influence traditionnelle, les Américains qui entendent se positionner solidement et durablement, sans oublier les Chinois qui sont en embuscade. Ces gisements Off Short présentant alors l’avantage d’être protégés des conflits armés de la région, garantissent une production relativement constante et sûre des exportations plus faciles vers l’Europe et les Etats-Unis. Le Golf de Guinée émerge aujourd’hui comme un nouveau centre de gravité énergétique et devient désormais le théâtre d’influence mutuelle entre la France et les Etats-Unis.
Analyse d’Antoine Glazer, journaliste-écrivain français
L’enjeu du continent africain pour les Etats-Unis ne se résume pas seulement au pétrole. Ils ont effectivement une carte de l’Afrique concernant les oléoducs et quand c’est le pétrole, ils exploitent celui du Golfe de Guinée. Ils veulent augmenter les exportations de pétrole du continent africain de 15% à 25% pour être moins dépendants du Golfe persique. Ils s’intéressent à celui en Côte d’Ivoire comme ailleurs, mais ils n’ont pas, en fait, de lien affectif avec l’Afrique en dehors de Roots, Racines, des Américains aux origines africaines. Regardez ce qu’ils font au sud du Tchad, ils y ont une base, celle de Doba, avec des gisements exploités par les Américains comme Exon. On n’en entend jamais parler. Quand vous prenez l’avion de Paris pour N’Djamena, vous avez de gros Texans avec leur chapeaux et cuisinier philippin. Quand ils arrivent, ils verrouillent toute la base, pompent le pétrole et le jour où il n’en y aura plus, ils vont boucher le trou et partir. On n’en entendra plus parler. Ce n’est pas seulement l’exploitation du pétrole qui intéresse les Américains en Afrique. Il y a surtout la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. S’ils peuvent s’installer en Côte d’Ivoire, c’est plus facile pour eux, compte tenu des infrastructures qui s’y trouvent. Le plus important pour eux est de s’installer et de maîtriser cette zone du Sahel. C’est aussi la question du dernier poumon vert, la deuxième forêt pluviale dans le monde, l’ensemble des forêts du bassin du Congo, une fois qu’ils auront rasé l’Amazonie. Pour eux, c’est une question importante. Maintenant qu’ils considèrent que l’Afrique n’est plus un pré carré français puisque la France n’est plus gendarme de l’Afrique. Ils préparent la rivalité, pas seulement avec les Européens, mais avec la Chine également. Demain, le véritable enjeu du continent africain, ce ne sera pas la petite France qui sera devenue un pays musée avec les Nordistes, les Européens, les Néerlandais, les Anglais qui sont venus acheter des maisons en province parce qu’il est intéressant d’y vivre. Le véritable enjeu sera la guerre avec le Brésil, la Chine, les Etats-Unis sur un continent qui est le dernier continent où l’on trouve des richesses rares. Les pierres rares, on ne les trouvera qu’en Afrique qui est un continent inexploré.
Commentaire de Pierre Pean, journaliste-écrivain français
Avec la fin de la guerre froide, tous les intérêts ont pu s’exprimer secrètement mais librement. Pour des raisons politiques et économiques, ce que partageaient certaines puissances, depuis la période coloniale, était considéré par d’autres comme dépassé. Notamment, les Etats-Unis qui ont estimé que le pré carré était fini. Ce qu’ils essayent de montrer, ce sont les problèmes de rivalité entre les grandes puissances qui ne s’attaquaient pas pendant de nombreuses années après la deuxième guerre mondiale, à cause de la menace soviétique. A partir du moment où il n’y a plus de menace soviétique, les anciens et nouveaux amis s’affrontaient secrètement en Afrique.
La marine américaine, avec un navire de guerre de 17 mille tonnes et ses 420 membres à bord, déclare officiellement pouvoir renforcer la sécurité dans la région affectée par la piraterie: le trafic de drogue et les attaques contre les installations pétrolières. L’ambassadeur de France au Cameroun, Georges Serre, parlera d’une veille internationale contre un fléau qui gêne les activités normales de commerce et de production de richesses. Redoutant de plus en plus d’être bousculée dans son pré- carré par les Américains et les Chinois, la France décide de passer à l’offensive. Elle veut coûte que coûte réaffirmer sa présence dans ses ex-colonies. Chacun y va de sa stratégie. Les pays du Golfe de Guinée, pour leur part, joueront essentiellement sur la concurrence américano- européenne pour l’accès aux ressources de l’Afrique. Ces Etats qui, comme la Côte d’Ivoire, partent de la bordure occidentale du continent africain au Cap de Bonne Espérance en passant par le détroit de Gibraltar, renforcent ainsi leur pouvoir de négociation face au maître, le colonisateur d’hier. L’idée du pré-carré connaît peu à peu l’essoufflement:
Autre intervention d’Antoine Glazer
«La France, en fait, quelque part, fait croire qu’elle a encore la manoeuvre, la capacité d’appuyer sur telle et telle évolution démocratique en Afrique. Mais on voit bien, à mon avis, que c’est à l’heure où la France a eu les moyens réellement d’avoir ses relations paternalistes, ses relations de rapports de pouvoir avec l’Afrique. Je dis que l’Afrique se mondialise beaucoup plus vite que la France et on l’a vu, que ce soit la situation en Côte d’Ivoire, au Gabon ou ailleurs, très franchement, beaucoup d’Africains pensent que c’est la France qui décide de tout. Mais c’est alors souvent plutôt inversé. A mon avis, par exemple on l’a vu avec quelqu’un comme le Président gabonais Oumar Bongo, dans la première période. C’est vrai qu’il était installé par la France. Il n’y est pas d’ailleurs après la succession de Léon Mba mais en fait dans la deuxième période, on l’a vu, à mon avis, on n’était plus du tout dans la France-Afrique mais plutôt dans l’Afrique-France. Et c’était qui parfois surmentalisait, choisissait le ministre de la coopération, se disait il y a tel ou tel. Et, depuis, on a plutôt vu des personnalités françaises aux ordres de quelqu’un comme Oumar Bongo. C’était totalement inversé.
C’est la même chose en Côte d’Ivoire. Si la France était aussi puissante en Côte d’Ivoire, en 2002, on ne serait vraiment pas dans la situation complètement burlesque de troupes françaises coupant le pays en deux. Ne choisissant pas vraiment ni l’un ni l’autre côté, ne soutenant pas complètement Laurent Gbagbo contre les rebelles du nord mais en même temps coupant le pays en deux, la France aurait dû à un moment donné… soit elle considérait que Laurent Gbagbo était légitime. En ce moment –là, elle lui donnait les moyens de se défendre contre la rébellion. Soit elle n’intervenait pas. Mais rester en disant il ne faut pas que les Ivoiriens s’entre- tuent et, venir, en tant que Forces impartiales entre les deux. La France a installé un état de fait. Ainsi elle montre à quel point elle perd finalement son savoir-faire, sa connaissance qu’elle avait de la Côte d’Ivoire qui était sa vitrine. Et on l’a vu au moment du coup d’Etat de 1999 contre le Président Henri Konan Bédié. On a vu à plusieurs reprises comment la France se trouve vraiment entre deux et ne veut pas vraiment choisir. Mais, c’est aussi, très souvent, des bisbilles, des problèmes franco-français, entre l’Elysée, le Quai d’Orsay ou un certain nombre de réseaux. Et en fait, il n’y a pas après une période, pour critiquer dans le sens où finalement, c’était la priorité pour les Français. Et, quelque part, comme si c’était la guerre froide après une médiation de ce qui est réellement l’Afrique. Mais, en même temps, dans la période qui a suivi maintenant, on voit bien que c’est un peu chaotique. On ne voit pas de vision. On ne voit pas une France au devant des nouvelles générations d’Africains, qui est restée comme ça comme un gros bateau, en même temps fixée dans une France-Afrique comme de réseaux sans définir une véritable nouvelle politique, qui n’a pas su gérer ses relations avec de nouvelles personnalités comme Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Cela s’est suivi dans un certain nombre de pays où elle n’a pas su rester en même temps avec un certain nombre de dirigeants africains de l’ancienne période qu’elle a récoltés de la première période. Elle n’a pas su non plus laisser partout laisser la démocratie se faire en se retirant…”
Autre point de vue de Pierre Pean
“Les politiques et les médias font comme si nous étions encore un grand acteur en Afrique. La réalité me semble complètement différente. Je considère que la France n’a pas de politique lisible sur l’Afrique. On nous parle de rupture, le lendemain, les actes prouvent le contraire. On fait le discours de Dakar et après on essaie de montrer totalement l’inverse. On peut trouver des exemples pointus. Si l’on prend Areva, Total, Bouygues, Bolloré, on va trouver des exemples d’intérêts. Mais j’entends par intérêt global comme c’était encore le cas dans les années 1950 et 1970. Dans les premières décennies d’après les indépendances, on remarque que les Français n’ont pas encore trouvé l’équilibre dans leurs rapports avec l’Afrique, les Africains, les peuples africains. On voit bien qu’il y a tout le passé qui resurgit et que personne ne sait comment manier tout cela. Je pense au discours de Dakar et aux opposants à Ségolène Royal qui font le contre discours de la capitale sénégalaise. On voit bien qu’il n’y a plus aucune vision. Au contraire de la France, même s’il y a des dérives anciennes, il y a des rapports incestueux qui datent de depuis les indépendances. Mais globalement, je pense qu’il n’y a plus de politique africaine de la France ni de vision, ce que je trouve dramatique. Les mots ne suffisent pas. On a parlé de rupture, il n’en est rien, c’est plutôt une absence de vision.
Les Etats-Unis misent sur la sécurisation militaire avec Africom, nouveau commandement de l’Afrique comme cheval de Troie.
La Chinetroque les infrastructures contre une priorité à l’exportation. La France compte sur des liens traditionnels qui semblent sûrement lui échapper avec en tête la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo qui, inlassablement, montre de l’intransigeance quant à son refus de s’inscrire sans discernement dans la dynamique de la FrançAfrique. La lutte pour le pouvoir en cours en Côte d’Ivoire a des répercussions en R.D. Congo où une élection présidentielle est prévue en novembre prochain. Le ministère de l’Information et porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé Ovalanga, a déclaré qu’il était envisagé de proposer une modification de la Constitution afin de remplacer le scrutin présidentiel à deux tours par une élection à un tour seulement. Cette réflexion était en cours pour des raisons budgétaires, entre autres, mais ces événements de Côte d’Ivoire pourraient précipiter la décision. «Nous avons frôlé le pire en 2006», assure le ministre. Et «nous voulons aujourd’hui à tout prix éviter tout risque de dérives identitaires comme en Guinée, en Côte d’Ivoire ou au Kenya».
Des parallèles avec la Rdc
Cette décision confirme que la situation à Abidjan passionne les pays du Golfe de Guinée mais aussi l’opinion au Congo, qui établit quelques fois des parallèles entre l’histoire des deux pays. Au départ, dans les deux pays, au début des années 90, il y avait un dictateur vieillissant ami de l’Occident, et en particulier des anciennes puissances coloniales, la Belgique et la France. Mobutu comme Houphouët-Boigny apparaissaient également comme des relais régionaux. Intervenant ainsi comme des sages, des médiateurs, ou comme des bouttefeux. L’Angola qui est en passe de jouer un rôle de leader en Afrique, ne soutient pas l’idée d’une intervention militaire contre Laurent Gbagbo et n’a pas oublié comment les armes destinées à Savimbi ont transité par le Zaïre de l’époque, tandis que le leader de l’Unita était le bien venu à Abidjan.
«Il faut regarder de très près l’Angola, parce que c’est un pays qui devient incontournable sur une bonne partie de l’Afrique. C’est un acteur essentiel. Je me risque un peu à un pronostic. Tout ce qui s’est passé depuis 1990, en Afrique centrale, en Afrique des Grands lacs, au Zaïre…une partie de ce qui s’est passé ; la redéfinition des influences, le changement ; un gendarme pour le compte des Américains qui était Mobutu, et qui l’ont lâché. Ils ont essayé de lui substituer d’autres personnages, qui étaient Yoweri Museveni de l’Ouganda, et Paul Kagamé, patron du Rwanda. Au fil du temps, Paul Kagamé s’est imposé comme le principal personnage, c’est tellement vrai que l’Onu a estimé que ce sont des soldats rwandais qui pouvaient intervenir dans l’est du Soudan. Il était devenu le personnage incontournable avec une fonction : ramener la paix dans la région. On s’aperçoit, 16 ans après, que la paix n’est pas revenue, surtout dans le grand Congo parce que ce qui préoccupe énormément, c’est ce qui va se passer. La Rdc est calme ou pas, cela a quand même beaucoup d’influence sur toute la région. On voit bien que Kagamé n’est plus le personnage si merveilleux, si chevalier blanc, qu’il a été longtemps. Nous avons vu ce qui s’était passé lors des élections…lui qui était le monsieur idéal pose maintenant des problèmes aux Américains. Il y aura des élections prochainement au Congo, et ce qui va se passer est quand même très important. La stabilité du Congo est essentielle, et donc on se rend compte que le rôle de Luanda est essentiel. Je pense que l’Angola a un rôle déjà important, mais il va sans doute devenir de plus en plus important à la fois pour la stabilité du centre, de l’Afrique des Grands lacs, et au moins le Golfe de Guinée. Il devient (Dos Santos) le personnage clef, et l’Angola, le pays clef de toute la région. C’est intéressant que Dos Santos soutienne Laurent Gbagbo, c’est quelque chose d’extraordinairement important, pour la lecture de ce qui va se passer, les prochaines semaines et les prochaines années».
Le jeu des intérêts des Occidentaux
Tout bascula avec le jeu des intérêts des Occidentaux, combiné avec l’exigence de démocratisation qui toucha l’Afrique. Dès 1990, Mobutu fut lâché par les Belges, suivis d’autres Européens et en 1993 les funérailles d’Houphouët furent aussi celles d’une France-Afrique. Les modalités de la succession furent différentes. En Côte d’Ivoire, le dauphin constitutionnel, Henri Konan Bédié, finalement élu en 1995, fit face au Premier ministre du vieux, Alassane Ouattara, qui, dès le décès du patriarche, avait montré son intention de lui succéder. Si Ouattara, venu des milieux financiers internationaux et formé aux Etats-Unis avait été chargé de mettre en œuvre des politiques d’austérité impopulaires, c’est aussi parce que beaucoup ne le considéraient pas comme un Ivoirien de souche, de la même manière que, quelques années plus tôt Léon Kendo Wa Dondo, Tutsi d’origine, avait été chargé de remettre de l’ordre dans les finances de Kinshasa. En Côte d’Ivoire, Konan Bédié mène la campagne contre son rival Ouattara, en inventant le concept d’Ivoirité. Cette exclusive, au Congo, allait se traduire par celui de nationalité douteuse puis, lors des élections de 2006, par la congolité. Même si les modalités de la succession furent différentes dans les deux pays, la guerre, elle, allait être au rendez-vous.
A Kinshasa, alors que la France restait associée à Kendo Wa Dondo à la succession d’un Mobutu déclinant, les Américains s’étaient choisis un autre homme fort dans la région, sinon deux. Paul Kagamé et Yowéri Museveni. Ces deux nouveaux leaders entendaient diriger à distance l’immense Congo, ou le morceler avec l’assentiment de certains milieux américains. Dès que fut dissipée l’euphorie suscitée par la chute de Mobutu, tous les Occidentaux, Belges y compris, s’entendirent sur un point commun qui ressemble étrangement aux sentiments qu’inspirent aujourd’hui Laurent Gbagbo. La haine de la communauté internationale. Laurent Désiré Kabila initialement choisi comme simple porte-parole des rebelles, s’est auto proclamé Chef de l’Etat, entendait exercer ses prérogatives et encourager au développement auto centrique. La conclusion ne tarda pas : il n’était pas l’homme qu’il fallait. Le scénario de la deuxième guerre du Congo, lancé en 1998 au départ du Rwanda, inspirera, plus tard, celui de la Côte d’Ivoire. Des rebelles, entraînés dans des pays voisins, Rwanda, Ouganda, comme plus tard le Burkina Faso, dénoncent les discriminations exagérées dont un groupe ethnique est victime. Ils s’emparent d’une partie du territoire qu’ils occupent et envoient les ressources vers les pays frontaliers, le Rwanda et l’Ouganda, en l’occurrence. Les voisins de la Côte d’Ivoire feront de même. Le Ghana, le Burkina Faso bénéficient de l’exportation de matières premières venues de Côte d’Ivoire à savoir, le diamant, le cacao.
Au Congo, en 1998, la communauté internationale choisit de qualifier de guerre civile une agression venue de l’extérieur qui n’est pas soutenue par les populations de l’Est. Elle refuse de s’interposer et convoque une conférence de paix dont les dés seront pipés. A l’Ouzaka, en 1999, les rebelles congolais sont mis sur un pied avec les représentants du pouvoir central. Ce qui permet de mettre en minorité l’indésirable Laurent Désiré Kabila. En outre, l’argument des droits de l’homme est habilement utilisé pour discréditer le vieux maquisard. Alors que l’on sait aujourd’hui, grâce aux rapports de l’Onu, que les massacres de réfugiés hutu ont essentiellement été commis par des rebelles sous les ordres de l’armée rwandaise ou par les commandos de Kagamé lui-même, c’est à Kabila que l’on fait porter la responsabilité de ces tueries. Alors qu’à Lusaka, ses émissaires ont cédé face aux pressions, Kabila se tourne vers la rue et des manifestants dénoncent la capitulation. Il faudra attendre 2002 pour que la roue tourne. Auparavant, le 16 janvier 2001, le cortège du Président avait été victime d’un assassinat dont les commanditaires sont toujours demeurés dans l’ombre.
En Côte d’Ivoire, après que le général Guéi s’est brièvement emparé du pouvoir, les élections ont lieu en 2000. Mais Alassane Ouattara, comme Henri Konan Bédié, sont empêchés de se présenter. Laurent Gbagbo, issu de l’opposition, l’emporte. Le général Guéi conteste le résultat du scrutin. Gbagbo recourt à ses militants qui descendent dans la rue. Il a même reconnu que les conditions de cette élection étaient calamiteuses et promis un gouvernement d’union nationale. La campagne de dénigrement est immédiate, les partisans de Gbagbo qui tiennent la rue sont accusés d’avoir commis un massacre de Dioula, musulmans du nord, à Yopougon, un quartier populaire d’Abidjan. Le Président élu est accusé d’avoir repris à son compte le terme de l’ivoirité inventé par Bédié. Des campagnes sont menées contre le cacao ivoirien, la première ressource du pays. Car des enfants, présentés comme des esclaves, sont employés dans les plantations du sud, au dire de l’opposition dirigée par Ouattara.
Des rebelles entraînés au Burkina Faso
En 2002, l’éclatement de la guerre ne surprend point ceux qui étaient passés par Ouagadougou. Les rebelles, des Ivoiriens du nord, mais aussi des combattants recrutés dans tous les pays sahéliens, s’étaient entraînés depuis des mois, au Burkina Faso, avec la bénédiction du Président Blaise Compaoré. La France accepte cependant de s’interposer pour, à première vue, empêcher la chute de la capitale. Le contingent de la force Licorne se déploie dans une zone de confiance qui coupe le pays en deux, afin, ensuite, de mettre dans une posture de belligérante avec la destruction des aéronefs de l’armée ivoirienne et des tueries massives devant l’Hôtel Ivoire à Abidjan, en représailles au bombardement du cantonnement français de Bouaké qui aurait fait neuf morts dont un Américain, au cours de l’opération «Dignité». Lorsqu’en 2003 la France, sous Jacques Chirac et Dominique Devillepin aux Affaires étrangères, convoque toutes les parties ivoiriennes dans un stade de rugby de Linas Marcoussis, la formule de Lusaka, déjà utilisée au Congo, est recyclée. Les rebelles sont placés sur un pied d’égalité avec les représentants du gouvernement et ces derniers se voient sommés d’accepter un gouvernement d’union dans lequel les représentants des Forces nouvelles occuperont des postes clefs : la défense et la sécurité. En outre, les deux armées seront fusionnées. Gbagbo, placé devant le fait accompli, tente de calmer les siens avec à leur tête, Charles Blé Goudé, le leader des jeunes patriotes. Les foules en colère envahissent les rues d’Abidjan. Au Congo, dès 2001, la négociation a repris avec Joseph Kabila, plus maniable que son père. Il a compris que (provisoirement en tout cas) mieux valait plier. En échange du départ des troupes étrangères et de la réunification du pays, les principaux groupes rebelles, le Mlc de Bemba et le Rcd de Ruberza, proches du Rwanda, sont intégrés au pouvoir de Kinshasa. Et ce n’est pas un hasard si le RCD se voit confier la défense et la sécurité, si Jean Pierre Bemba a la main sur l’économie. De 2002 en 2006, Joseph Kabila rasure les Occidentaux par sa modération. Il fait promulguer un code minier extrêmement ouvert aux investissements étrangers, promet de privatiser les entreprises publiques et donne tous les gages que lui demande le CIAT (Comité d’accompagnement de la transition) composé d’ambassadeurs étrangers. Il est recomposé de sa modération, non seulement par le vote des électeurs (54%), mais aussi par le fait que son rival, Jean Pierre Bemba, se retrouve entre les mains de la Cour pénale internationale. En outre, l’accord de paix prévoit l’intégration des forces rebelles au sein de l’armée gouvernementale avec l’appui de la communauté internationale.
L’élection, un prétexte pour faire partir Gbagbo
Dans le nord de la Côte d’Ivoire, les rebelles des Forces nouvelles qui n’avaient pas été désarmés et qui avaient gardé leurs structures de commandement, ont été accusés d’intimider, de bastonner des électeurs, violer et tuer des manifestants de La majorité présidentielle. Ce qui permît au Conseil constitutionnel de mettre en cause la crédibilité du scrutin et d’annuler le vote dans plusieurs bureaux. Dès lors, débutera un scénario surréaliste dans ce pays de l’Afrique de l’ouest, autrefois havre de paix et de progrès. Le secret de la présidentielle ivoirienne laisse croire que l’élection était un prétexte pour faire partir du pouvoir l’indécrottable Laurent Gbagbo.
Les observateurs, tant Européens qu’Africains, envoyés sur le terrain, se contredissent. Outre plusieurs Ong d’Afrique, l’ex-Premier ministre du Togo, Joseph Koffigoh, dénoncera, en même temps que le Centre de commandement militaire intégré, des exactions de nature à entacher sérieusement la sincérité du scrutin dans le nord encore sous contrôle de la rébellion : «Au terme de la mission, les observateurs de l’Union africaine ont fait les constats suivants : la mission a relevé avec regret des actes de violences graves notamment des pertes en vies humaines, des atteintes à l’intégrité physique, des séquestrations, des intimidations, des tentatives d’enlèvements et de dégradations du matériel électoral. Autant d’éléments qui devraient faire l’objet d’une appréciation minutieuse de la part des organes compétents afin de déterminer leur impact sur le scrutin. En outre, la mission déplore l’ouverture tardive de certains bureaux de vote, le manque de stickers de certains bureaux de vote, le climat relativement lourd aux alentours de certains lieux de vote. Enfin, la mission déplore la séquestration de deux de ses observateurs et remercie les agents de l’Onuci pour le dénouement heureux intervenu à temps». Les envoyés de l’Union européenne, eux, assurent le rôle contraire, après avoir préalablement reconnu des échauffourées mais qu’ils estimeront, par la suite, sans incidence majeure sur le scrutin. Paris se dit très préoccupé devant la cacophonie qui en découlera. Il manifestera même son inquiétude face à l’incapacité de la Commission électorale indépendante (CEI) à donner les résultats de l’élection alors que seulement 25 mn la séparait du délai d’expiration ce mercredi 1er décembre 2010 à minuit.
Pris au piège du mode opératoire de consolidation des résultats qui prescrit le consensus et confronté surtout, aux difficultés structurelles de la Commission composée d’une trentaine de membres de l’opposition contre seulement quatre de La majorité présidentielle (Lmp), Youssouf Bakayoko son président, avec un humour incompréhensible en cette période délicate, finira par concéder la forclusion : «On va remercier les Ivoiriens d’être aussi patients. Nous avons depuis la fin du scrutin entrepris de faire un travail de validation des résultats qui nous parviennent des différentes régions de Côte d’Ivoire et, bien entendu, des différents bureaux de vote et commissions locales. Ce travail se poursuit, nous ne l’avons pas encore achevé. Quand nous serons prêts, nous nous tournerons vers la télévision pour communiquer les résultats de nos délibérations à l’ensemble de la population. Je vais donc leur demander d’être patients et compréhensifs et de nous laisser le temps de travailler en toute sérénité. Il s’agit de problèmes d’une grande importance. Il n’est pas encore minuit et nous continuons de travailler. Nous poursuivons notre travail. Cela signifie que nous n’avons communiqué, à l’heure où je vous parle, aucun résultat. Nous n’avons rien dit à qui que ce soit parce que nous n’avons pas achevé notre travail».
Mais avant, l’Elysée tentera le tout pour le tout demandant le même mercredi, à 23h45mn, à son ambassadeur à Abidjan, à la suite d’Alassane Ouattara, d’adresser un courrier au président de la Commission électorale. «M. le président, il nous revient, de façon récurrente, que le candidat de La majorité présidentielle vous a adressé une requête au fait d’invalidation dans certaines régions du nord et du centre de la Côte d’Ivoire. Or, au regard de la loi, il n’est pas de vos attributions d’invalider le scrutin, autrement nous vous aurions saisi en invalidation du scrutin dans les régions de l’Agnéby, du Haut-Sassandra, du Moyen-Comoé, du Fromager, de la Marahoué, des 18 Montagnes, du Moyen-Cavally, des Lagunes pour les motifs ci-après : empêchement de vote, violences et voies de fait sur nos représentants et militants, achat de conscience d’électeurs, séquestration de nos représentants, bourrage d’urnes, menaces de toutes sortes, atteinte à l’intégrité physique, destruction de biens et toutes sortes de violations graves des droits de l’homme. C’est pourquoi nous pensons que la Commission électorale indépendante doit s’atteler aux seules tâches qui sont les siennes à savoir, proclamer sans délai les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Nous nous permettons de rappeler que le délai de trois jours imparti à la Commission électorale indépendante expire ce jour avec, comme conséquence, le risque de voir la CEI dessaisie; ce qui serait un échec dans la conduite de votre mission. Nous vous prions de croire, M. le président, en l’assurance de nos considérations. Signé: Alassane Ouattara.»
Le jeudi 2 décembre, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, sur instruction ferme de Sarkozy, appelle en téléconférence son représentant à Abidjan, le Coréen Choi et le président forclos de la CEI, Youssouf Bakayoko , à donner et certifier, surtout avant le Conseil constitutionnel, des résultats quelconques de la présidentielle ivoirienne. Pourvu que le vainqueur soit Alassane Ouattara comme l’exigent Paris et Washington. Susan Rice, alors présidente du Conseil de sécurité de l’Onu (Décembre 2010), membre du cabinet d’Obama, a été chargée de convaincre le Président américain dans ce sens, comme le lui a demandé aussi son amie personnelle, Mme Tounkara, ex-épouse d’Adama Tounkara, membre influent du Rdr, le parti dAlassane Ouattara. La pression monte d’un cran entre Youssouf Bakayoko et Choi qui, redoutant un soulèvement populaire des partisans de Laurent Gbagbo, oppose un refus catégorique à cette entreprise périlleuse. Forclos, et alors qu’il avait déjà transmis le dossier électoral au Conseil constitutionnel tel que l’exige la loi électorale, Youssouf Bakayoko , accompagné par les ambassadeurs de France et des Etats-Unis, et assuré d’un asile à Paris se retrouva contre son gré à l’hôtel du Golf, quartier général de campagne de l’adversaire de Laurent Gbagbo. 24 heures plus tard, pour donner de façon lapidaire des résultats qu’il était forcé de reconnaître comme ceux du second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010. Ces résultats repris en boucle par les médias français, conformément au plan de Paris, seront rejetés par le Conseil constitutionnel ivoirien à qui revient la charge légale de proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle.
“Tatiana, vous êtes notre correspondante permanente en Côte d’Ivoire, on vous retrouve en direct depuis Abidjan. Racontez-nous le film de cette journée où l’on attendait les résultats pour mardi puis mercredi et finalement, c’est jeudi après-midi, tout à l’heure, que cette annonce a été faite, mais après une série de rebondissements”. (France 24)
Des résultats donnés au QG de Ouattara par la CEI
«Effectivement, c’est à un scénario incroyable auquel nous avons assisté cet après-midi. Nous nous sommes rendues dans le quartier de la Riviera pour assister à une conférence de presse du RHDP d’Alassane Ouattara. Dans un premier temps, cette conférence a été repoussée et alors que nous étions quelques journalistes, nous avons été invités dans la salle de presse. Youssouf Bakayoko , le président de la CEI, est arrivé sans préambule, escorté par deux militaires. Dans une brève élocution, il a détaillé les résultats de l’élection présidentielle en donnant Alassane Ouattara, candidat du RHDP, gagnant du scrutin avec 54, 10 % des suffrages contre 45,9% pour Laurent Gbagbo. Cette annonce aurait dû logiquement se faire au siège de la CEI, c’est mais sans plus d’explications que les résultats nous ont été communiqués. Ce sont bien entendus des résultats provisoires que le Conseil constitutionnel devra valider dans les prochains jours». Vous parlez du Conseil constitutionnel, écoutons maintenant son président qui s’exprimait justement à propos de ces résultats.
Pr Yao N’Dré, président du Conseil constitutionnel
«C’est le Conseil constitutionnel qui est chargé de donner les résultats définitifs. Il va faire son travail et la lumière sera faite sur l’élection. On ne peut pas éternellement rester dans les blocages. La CEI a été incapable de donner les résultats provisoires. C’est pourquoi, nous en appelons à la sérénité de tous pour que le Conseil fasse son travail dans le calme et la tranquilité».
Alors la sérénité, toute la communauté internationale évoque cela d’ailleurs, le Conseil de sécurité de l’Onu en a parlé, la Cour pénale internationale s’en est mêlée également. Mais concrètement, quand on entend le président du Conseil constitutionnel dire que ces résultats sont encore en pointillé d’une certaine manière, qu’est-ce que cela veut dire Tatiana? «Justement, après l’expiration hier du délai fixé à la CEI pour proclamer les résultats provisoires, le dossier était désormais naturellement entre les mains du Conseil constitutionnel. Ce qui est explicite dans le code électoral. Mais il faut préciser qu’avant cette annonce des résultats par le président de la CEI, le Conseil constitutionnel avait déclaré avoir été déjà suivi par la CEI».
Le “crime” de Gbagbo
Devant la taille de l’enjeu, qui se résume au départ de Gbagbo du pouvoir, car résolu, estime Nicolas Sarkozy, à se tourner vers des partenaires inhabituels, en l’occurrence la Russie et la Chine, les pouvoirs de Paris et des Etats-Unis vont prêcher chacun pour sa chapelle et jouer la carte de la fiction politique du lynchage médiatique. Comme l’exemple de ce jeune homme qu’auraient tué des patriotes selon des chaînes de télévision européennes. Et qui, contre toute attente, se relèvera quelques instants après une fois le scénario terminé, ignorant qu’il était filmé cette fois avec une autre caméra cachée, plus impartiale. Le président sortant est dépeint par la presse française comme un dictateur hors pair. Un mauvais perdant. Seul contre tous, Laurent Gbagbo appelle la communauté internationale à une enquête post-électorale avec en filigrane le recomptage des voix. Là aussi, l’Onu est seule à dénoncer, a priori, une injustice si les propositions de Gbagbo venaient à être prises en compte par l’Union africaine. Alors que des bulletins de vote au nord présentaient par endroits plus de votants que d’inscrits ou simplement zéro voix pour le président sortant dans plusieurs centaines de bureaux de vote où pourtant il était censé avoir des représentants. Ce sont au total des bourrages d’urnes que l’on subodore et de l’embrouille née de l’octroi sans raison apparente d’environ 600.000 voix à Alassane Ouattara qu’il faudra décrypter. L’appel de Laurent Gbagbo est entendu par les Présidents angolais, José Eduardo Dos Santos, sud-africain Jacob Zuma et l’Ougandais Yoweri Museveni. L’Afrique s’en trouvera très fortement divisée et l’Union africaine humiliée.
Analyse de Pierre Pean, écrivain français
«J’ai été choqué par la prise de position urbi et orbi de la France dans cette affaire. La seule position est celle du retrait pour laisser les choses se faire. S’attaquer compte tenu du passé et des dix dernières années, de ce qu’on savait, des raisons de la crise ivoirienne. C’est-à-dire, du rôle de Soro, des puissances étrangères. La seule politique que j’aurais admise, aurait été au minimum, le silence. Et laisser les pays africains régler leurs propres affaires. La situation que je n’ai pas suivie au jour le jour à l’époque est plus compliquée que celle que l’on peut entendre via les reporters ici et là. C’est une affaire qui concerne les Ivoiriens d’abord et les Africains ensuite. Ce n’est pas à la France d’intervenir. Critiquer violemment un recomptage des voix me semble maladroit, quand on veut vraiment mettre au pinacle comme valeur fondamentale la démocratie. Cela me semble un peu contradictoire de ne pas au moins accepter cette affaire de recomptage des voix. Cela ne me choquait pas du tout. S’il y a eu fraude, s’il y a un problème, autant recompter les voix. Si c’était la demande d’un camp, il fallait l’accepter».
Enjeu, le Golfe de Guinée
Blaise Compaoré, le Président burkinabé et ses homologues Abdoulaye Wade du Sénégal et Jonathan Goodluck du Nigeria se voient arracher le dossier ivoirien. Mais Paris n’a pas encore dit son dernier mot. Des sanctions économiques contre la Côte d’Ivoire se multiplient pour pousser les populations à la rue contre Gbagbo. Sait-il seulement, le Président ivoirien, qu’il est pris au piège de la bataille américano-française pour le contrôle du Golfe de Guinée? La Côted’Ivoire demeure un pays essentiel avec son port, le deuxième d’Afrique après celui de Durban, en Afrique du Sud. Sa position médiane sur la côte atlantique et ses infrastructures économiques inégalées en Afrique de l’ouest. Toute chose qui devrait permettre des exportations rapides vers l’Europe et l’Amérique au départ du Golfe de Guinée. Si les Congolais craignent que le scénario ivoirien ne se produise chez eux en 2011, c’est aussi parce que Joseph Kabila, en plus de la reconstruction des infrastructures, a aussi ouvert le jeu. Passé d’importants accords avec les Chinois et diversifié les partenaires. Le Fmi lui refusera même un prêt, lui reprochant ses transactions avec la Chine. Les termes des attaques reposant sur des faits réels, sur un incontestable durcissement de régime se dessinent déjà. La corruption de l’entourage présidentiel, les violations des droits de l’homme. Quant à Laurent Gbagbo, s’il n’a pas réellement touché aux intérêts français, Total vient de se voir accorder un important champ pétrolier. Bouygues et Bolloré n’ont rien perdu. Il a lui aussi fait jouer des appels d’offre, invité de nouveaux acteurs économiques qui, à Paris, pourraient se rapprocher du Golfe de Guinée. Il est également reproché à Gbagbo d’avoir laissé s’implanter les Libanais. La Francea ainsi vu disparaître son hégémonie d’autrefois de la même manière qu’au Congo, les Européens doivent désormais côtoyer de nouveaux partenaires. Derrière le maintien ou non de Gbagbo au pouvoir se joue le contrôle du Golfe de Guinée. Cet eldorado pétrolier que Français ou Américains en perte de vitesse dans le monde arabe et unis pour cette fois ne souhaitent pas voir passer en d’autres mains. A leurs yeux, Alassane Ouattara, ami personnel de Sarkozy, ancien directeur du Fmi, gestionnaire libéral, représente un interlocuteur beaucoup plus crédible que Gbagbo, le nationaliste.
Commentaire d’Antoine Glazer, journaliste-écrivain français
«La France a vraiment perdu de son influence. Si elle ne l’avait pas perdue, on ne serait pas arrivé à cette situation de novembre 2004 en Côte d’Ivoire. Avoir des parachutistes français qui étaient venus pour «pacifier» une crise ivoirienne et qui ont fini par tirer sur des Iivoiriens. On voit bien comment la France n’avait pas les capacités d’analyser réellement les situations et de faire ce qu’elle voulait. Elle a perdu quelque part sa science africaine. En considérant qu’à une période, elle contrôlait vraiment tout. Il ne faut pas le nier. Il y a eu une période où la France contrôlait ses anciennes colonies. Ce qui n’est plus le cas depuis la fin de la guerre froide. Souvent les Africains ne se rendent pas compte à quel point la France a perdu ses influences».
La Rd. Congoet les Grands lacs
A l’instar de bon nombre d’Africains, l’opinion congolaise, observe l’exceptionnelle unanimité de la communauté internationale à propos de la Côte d’Ivoire. Et se demande quel est le véritable enjeu de l’épreuve de force en cours. Pour tout gouvernement de Kinshasa, issu de la majorité présidentielle, il n’entend pas se laisser piéger dans un scrutin à deux tours qui permettrait à tous les candidats de l’opposition de se rallier à une candidature commune dirigée contre le Président sortant. Il envisage de passer à un simple scrutin majoritaire. Le Congo garde encore présent à l’esprit cette terrible phrase prononcée par Nicolas Sarkozy, en 2010, dans la région des grands Lacs. Quant à la région des Lacs, la violence s’est une nouvelle fois déchaînée. L’option militaire n’apportera aucune solution au problème de fond qui se pose de façon récurrente depuis bien davantage que 10 ans. Il faut trouver une nouvelle approche pour apporter aux pays de la région, l’assurance que l’on semble de ces questions, sera réglée de façon globale. Cela met en cause la place, la question de l’avenir du Rwanda. Pays à la démographie dynamique avec lequel la France a repris son dialogue. Cela pose aussi la question de la République démocratique du Congo. Pays à la superficie immense, à l’organisation étrangère des richesses frontalières. Il faudra bien qu’à un moment ou à un autre, il y ait un dialogue qui ne soit pas conjoncturel, mais structurel. Comment? Dans cette région du monde où l’on partage l’espace, les richesses, on accepte de comprendre que la géographie a ses lois. Que les pays changent rarement d’adresse et qu’il faudra apprendre à vivre les uns à côté des autres.
retranscrit par: pascal Soro / marie adele djidje / emmanuel kouassi / christian dallet / marie chantal obinde / issa t. yeo / grace Ouattara
coordination: paulin n. zobo
abidjanpasnet.blogspot.com Qui sont Gbagbo et Ouattara ?
Bernard Desgagné - iN chronique de Bernard Desgagné
Loin d’être un dictateur implacable qui s’accroche au pouvoir, Laurent Gbagbo est un ancien syndicaliste et un docteur en histoire, diplômé de la Sorbonne. il a été incarcéré de 1971 à 1973 pour ses activités de contestation politique pendant le règne de Félix Houphouët-Boigny. Contraint à l’exil en France, il y fonde le front populaire ivoirien. De retour en côte d’ivoire, il se présente en 1990 contre Houphouët-Boigny et devient chef de l’opposition. C’est la première élection présidentielle en 30 ans où un candidat se présente contre Houphouët-Boigny. en 1992, alors qu’ont lieu d’importantes manifestations étudiantes, Laurent Gbagbo est incarcéré de nouveau, cette fois pendant qu’Alassane Ouattara lui-même est premier ministre dans le gouvernement Houphouët-Boigny.
Le président à vie Houphouët-Boigny meurt en 1993 et est remplacé par Henri Konan Bédié. À l’élection de 1995, boycottée par Gbagbo et ses partisans, Bédié est élu avec 96 % des suffrages. Il est renversé dans un coup d’état, en 1999, par le général Robert Guéï. Puis, Laurent Gbagbo remporte contre ce dernier l’élection d’octobre 2000. Malgré la contestation et les heurts, le général Guéï finit par reconnaitre la légitimité de Laurent Gbagbo, dont le mandat s’étirera jusqu’en 2010 en raison de la guerre civile.
En 2000, les ivoiriens souhaitaient mettre fin à l’exploitation coloniale qui s’était poursuivie après 1960, c’est-à-dire après que leur pays eut cessé théoriquement d’être une colonie et eut accédé à l’indépendance. Pendant le long règne de 35 ans de Félix Houphouët-Boigny, la côte d’ivoire est demeurée largement inféodée à la France. Les échanges commerciaux sont restés fortement teintés de colonialisme : la côte d’ivoire bradait son cacao brut au profit de la France, qui lui renvoyait du chocolat au prix fort. Les marchés publics étaient systématiquement attribués à des entreprises françaises, qui s’enrichissaient aux dépens des ivoiriens.
Pr Laurent Gbagbo
Au lieu de continuer d’accorder des contrats léonins aux français, Laurent Gbagbo a décidé de faire jouer la concurrence. Les chinois sont arrivés avec leurs ingénieurs et leurs bulldozeurs, prêts à faire les mêmes travaux d’infrastructure pour une fraction du prix. Cette politique d’affranchissement est probablement ce qui a valu à Laurent Gbagbo et à son peuple la guerre civile, même si on a plutôt cherché à justifier cette guerre par un prétexte, soit le mécontentement d’une partie de la population au sujet du concept d’ivoirité ou de prétendues tensions interethniques. De nombreux chefs nationalistes africains ayant eu le malheur de chercher l’intérêt général de leur peuple ont gouté à une médecine semblable. Certains l’ont payé de leur vie.
à l’inverse, Alassane Dramane Ouattara, surnommé « ado », est un adepte du libre marché et semble tout à fait à l’aise devant le comportement néocolonial de ses amis étasuniens, français et onusiens. Docteur en économie diplômé aux Etats-Unis, où il a encore tout un réseau de relations, il a été directeur général adjoint du FMI, dont il avait appliqué les méthodes sauvages d’assainissement des finances publiques en côte d’ivoire. m. Ouattara est associé aux forces nouvelles, un groupe de rebelles qui a tenté de prendre le pouvoir par les armes, qui occupe actuellement une grande partie du pays et dont l’ex-secrétaire général est nul autre que Guillaume Soro, l’actuel premier ministre du gouvernement d’hôtel de luxe de m. Ouattara.
Malgré son association avec une rébellion armée responsable d’un cortège de souffrances, Alassane Ouattara prétend vouloir « réconcilier son pays avec lui-même, le remettre en ordre de marche et l’ouvrir sur le monde après des années d’enfermement ». m. Ouattara ne devrait-il pas parler des années d’impuissance du capital anglo-étasunien à exploiter ce pays plutôt que des « années d’enfermement » ? Les investisseurs chinois et français, eux, semblent trouver la côte d’ivoire très ouverte. Les Etats-Unis occupent sans doute une très grande place dans le monde de m. Ouattara.
L’argent des Ouattara
Alassane Ouattara est marié à une riche femme d’affaires française née en Algérie, Dominique Nouvian, qui est arrivée en côte d’ivoire à l’âge de 20 ans, alors qu’elle était la conjointe d’un certain Folloroux, beaucoup plus âgé qu’elle, qui était professeur au lycée technique d’Abidjan. m. Folloroux est décédé et Mme Nouvian s’est remariée. le mariage de Dominique Nouvian et d’Alassane Ouattara a eu lieu en octobre 1990 à Neuilly-sur-Seine et a été célébré par le maire, Nicolas Sarkozy lui-même.
Dominique Nouvian Ouattara a fait fortune dans l’immobilier. Avec l’aide du ministre Bamba Vamoussa, un ami de madame Folloroux, elle crée en 1979 une société immobilière du nom d’agence internationale de la commercialisation immobilière (aici), à laquelle le président Houphouët-Boigny confie la gestion de son patrimoine. En novembre 1990, Alassane Ouattara devient premier ministre de la côte d’ivoire. Puis, au départ de Houphouët-Boigny, il est nommé directeur général adjoint du FMI. Il le sera de 1994 à 1999, années au cours desquelles il vivra principalement à Washington. Pendant ce temps, sa femme achète french beauty services, une importante chaine de salons de beauté aux Etats-Unis.
Pour sa part, Alassane Ouattara possède entre autres une vaste plantation de canne à sucre à Haïti ainsi que des navires marchands qui lui rapportent énormément. Au Burkina- Faso, il détient une cimenterie. mais la plupart de ses biens sont concentrés au Gabon, pays d’Omar Bongo, un homme qu’il considérait comme son parrain et qui lui faisait de nombreuses faveurs.
les Ouattara sont très riches et mènent une vie de grand luxe. Ils possèdent notamment des appartements à paris et des maisons dans le sud de la France. Mais ils ne semblent pas avoir acquis leur argent honnêtement. Certaines enquêtes leur attribuent des manœuvres d’évasion fiscale, de détournement de biens publics et de blanchiment d’argent, notamment au moyen de la fondation children-of-africa, dont Dominique Nouvian Ouattara est la présidente fondatrice. Leur homme lige, un israélien du nom de Simon Midale, séjourne régulièrement à Abidjan, à Genève, à Tel-Aviv, dans les paradis fiscaux des Antilles, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et en Europe de l’est.
on accuse Alassane Ouattara d’avoir financé les coups d’état et la guerre civile en côte d’ivoire. il se serait servi notamment d’une société-écran, l’international Institute for africa, constituée aux Etats-Unis. le siège social de cette société se trouve au maryland, en banlieue de Washington, où travaillait Alassane Ouattara lorsqu’il était au FMI. une enquête a révélé notamment qu’en 1999, alors que se préparait le coup d’état contre le président Bédié, en côte d’ivoire, les Ouattara ont transféré dans une banque suisse la totalité de l’avoir bancaire qu’ils avaient conservé jusque-là en France, soit 14 milliards de francs cfa (environ 27 millions de dollars canadiens au taux d’aujourd’hui).
en somme, celui qui est censé être le bon gars aujourd’hui, en côte d’ivoire, si l’on en croit les marionnettes onusiennes de l’empire et le cartel médiatique occidental, semble avoir trempé dans beaucoup d’affaires louches. une tendance lourde se dessine lorsqu’on étudie le comportement d’Alassane Ouattara : en 1999, en 2002 et en 2010, il a fait usage de la force pour tenter de prendre le pouvoir, avec l’aide tantôt du général Guéï, tantôt des forces nouvelles, tantôt des casques bleus et de l’opération licorne. On l’entend brandir à mots couverts la menace d’une intervention armée pour le débarrasser de Laurent Gbagbo, intervention dont il essaie de minimiser les conséquences sur la population ivoirienne. le 16 décembre 2010, son chef militaire et faux premier ministre, Guillaume Soro, a organisé une supposée marche pacifique pour prendre d’assaut la radio et la télévision ivoiriennes. or, cette marche a plutôt pris l’allure d’un affrontement armé, auquel les mercenaires onusiens ont participé aux côtés des rebelles de Ouattara, contre les forces de défense et de sécurité ivoiriennes. il y a eu une dizaine de morts dans chaque camp.
La stigmatisation du camp gbagbo
à l’inverse, le gros méchant de la mise en scène du cartel médiatique, Laurent Gbagbo, n’a jamais eu recours ni à un coup d’état, ni à la violence pour prendre le pouvoir. il défend la primauté du droit, les institutions démocratiques ivoiriennes et la souveraineté du peuple ivoirien, comme il le disait à euronews, fin décembre 2010. les accusations contre lui sont sans fondement. des journalistes occidentaux agressifs prennent nettement parti au lieu de rapporter les faits. on parle, sans fournir de preuves, de miliciens et de mercenaires qui seraient à sa solde et qui auraient commis des atrocités. on parle aussi de charniers, mais les accusations demeurent très vagues. elles ont manifestement pour but de flétrir Laurent Gbagbo et de manipuler l’opinion publique. ce que le cartel médiatique oublie de rappeler aux gens, c’est que, selon les accords conclus, les rebelles devaient déposer les armes avant la tenue de l’élection, ce qu’ils n’ont jamais fait. il est certain que, dans un pays où circulent un peu partout des rebelles armés, il peut se produire toutes sortes d’incidents violents. est-ce la faute de l’état agressé ou des rebelles qui ont pris les armes gratuitement ? nous y reviendrons dans le quatrième article de la présente série, où il sera question de la guerre civile qui sévit depuis 2002.
Laurent Gbagbo a fait une proposition concrète et pacifique pour mettre fin à la crise, soit la mise sur pied d’une commission internationale. évidemment, Alassane Ouattara ne veut rien savoir d’un tel arbitrage et se montre intransigeant puisqu’il sait qu’il ment effrontément quant aux résultats de l’élection. la manipulation a été grossière, mais le cartel médiatique occidental a présenté de manière tellement malhonnête les évènements qui se sont déroulés immédiatement après le scrutin du 28 novembre, que bien des gens s’y sont laissé prendre, y compris au moins un lecteur de vigile ayant commenté mon premier article.
le cartel médiatique a présenté sans explications, à la télévision, la scène du mardi 30 novembre 2010 où damana picas arrache des feuilles des mains de bamba yacouba, alors que ce dernier, qui est secrétaire de la commission électorale indépendante, s’apprête à annoncer les résultats sans l’assentiment de la commission. or, c’est damana picas qui avait indubitablement raison. m. yacouba avait complètement tort. les lecteurs de vigile seront heureux de prendre connaissance des explications limpides de m. picas que le cartel médiatique occidental n’a, bien évidemment, jamais retransmises au public.
les lecteurs de vigile seront également heureux de prendre connaissance d’une preuve flagrante de fraude électorale au profit de m. Ouattara, du rapport du chef de la mission d’observation de l’union africaine, des réponses aux médias de l’avocat jacques vergès et de l’ancien président du conseil constitutionnel français, roland dumas, ainsi que des dossiers sur la côte d’ivoire de l’hebdomadaire burkinabé san finna et du site breton kernews. tous ces documents montrent bien que la « communauté internationale » est loin d’être aussi unanime que radio-canada le laisse entendre. je précise au passage que la Russie ne reconnaitra Ouattara que lorsque le conseil constitutionnel l’aura déclaré élu, ce qui, en langage diplomatique, signifie pas avant la prochaine élection.
à l’usurpation de m. yacouba s’est ajoutée l’immorale proclamation des résultats frauduleux par youssouf Bakayoko , au qg du camp Ouattara. m. Bakayoko s’est fait promettre, en échange de sa collaboration, une évacuation rapide vers la France (et sans doute d’autres avantages en plus). s’est ajouté également le déni de souveraineté commis par le représentant de l’onu, young-jin choï, qui a décidé que c’était à lui, et non au conseil constitutionnel, d’apposer son sceau d’approbation pour officialiser les résultats, ce qui est une nette violation de l’article 2 de la charte des nations unies.
nous sommes en présence — je ne le dirai jamais assez — d’un scandaleux vol de démocratie qui est l’équivalent d’une tentative de coup d’état parrainée par les puissances occidentales. les ivoiriens et les africains ont toutes les raisons d’être en colère. d’ailleurs, cette colère est de plus en plus palpable, comme nous l’a bien fait bien sentir l’écrivain français d’origine camerounaise Gaston Kelman, au cours de l’excellent débat diffusé à l’émission de télévision « toutes les France », le 5 janvier 2011. (merci à ma bonne amie solange de me l’avoir signalé depuis la martinique.) il est de plus en plus certain que l’entreprise funeste de Sarkozy et Obama est vouée à l’échec, car aucun pays africain ne voudra faire la sale et cruelle besogne que les serviteurs néocoloniaux de la ploutocratie leur demandent pour installer leur homme au pouvoir par la force.
Prochain article : la guerre civile et le parti pris occidental
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La désinformation et la crise en côte d’ivoire: l’inversion de la réalité
Par Bernard Desgagné - in chronique de Bernard Desgagné - 6/01/2011 L’année 2010 s’est terminée comme elle a commencé à radio-canada et à d’autres antennes : dans le mensonge et l’occultation. le cartel médiatique occidental participe actuellement à une opération psychologique masquant une tentative de coup d’état en côte d’ivoire orchestrée depuis paris et Washington. Comme cela s’est produit au Rwanda, en 1994, le cartel a procédé à une inversion des rôles : les agresseurs sont devenus les bons et les agressés, des méchants. Aidés par l’agence France-Presse (afp), plaque tournante du dispositif de désinformation en langue française de la ploutocratie, radio-canada et quelques autres journalistes aveugles, le nez collé à leur fil de presse, essaient de mettre dans la tête des québécois que le président de la côte d’ivoire, Laurent Gbagbo, se maintient au pouvoir illégitimement. Selon eux, le chef de l’état ivoirien refuserait le verdict du deuxième tour de l’élection présidentielle, tenu le 28 novembre 2010.
Partisans de Laurent Gbagbo fêtant la victoire
En fait, ce qu’essaie de nous faire croire le cartel médiatique est exactement à l’opposé de la vérité. m. Gbagbo a remporté l’élection et préconise la négociation pour régler le conflit. Son rival, Alassane Ouattara, a perdu après avoir triché, se montre intransigeant et préconise la violence. Contrairement aux affirmations hypocrites de l’Elysée, qui se pare d’une objectivité feinte depuis l’envoi en côte d’ivoire des troupes françaises de l’opération licorne, en 2002, m. Ouattara a toujours été le candidat favori de l’ancienne puissance coloniale et de ses maitres étasuniens. le club des ploutocrates occidentaux basé aux Etats-Unis essaie d’endiguer la marée chinoise en côte d’ivoire, où la grande entreprise française est néanmoins encore très présente, voire favorisée. Loin de faire office d’arbitre, les bons clients de l’empire qui se font appeler la « communauté internationale » sont en train de priver le peuple ivoirien de son droit de choisir librement son chef d’état.
La primauté du droit bafouée
Le gouvernement de la côte d’ivoire s’efforce, malgré la guerre civile, de respecter la primauté du droit. Selon la constitution de la côte d’ivoire, qui a été approuvée par 86 % des électeurs lors de la consultation populaire de 2000 et que les défenseurs occidentaux de la démocratie devraient être les premiers à respecter, l’autorité suprême de l’état ivoirien est le conseil constitutionnel. Or, radio-canada et les autres acteurs du cartel se gardent bien de donner les détails de la décision prise le 3 décembre 2010 par le conseil constitutionnel à la suite du deuxième tour de l’élection présidentielle, et pour cause. Le conseil constitutionnel a constaté que des violations flagrantes des règles électorales, allant du bourrage d’urnes à l’empêchement de voter, en passant par l’intimidation et la violence contre les électeurs, ont été commises dans les régions sous l’emprise des forces nouvelles, la rébellion armée à laquelle est associé m. Ouattara. C’est à l’issu de ce constat dument étayé que le conseil constitutionnel a déclaré m. Gbagbo vainqueur du deuxième tour de l’élection.
Fidèle à ses méthodes insurrectionnelles, m. Ouattara s’est retranché dans un hôtel d’Abidjan, et ses alliés étrangers l’ont proclamé vainqueur avant même que ne soit connue la décision du conseil constitutionnel, en s’appuyant uniquement sur les résultats provisoires annoncés hors délai dans le même hôtel par Youssouf Bakayoko, président de la commission électorale indépendante, un organisme en réalité largement favorable à m. Ouattara. m. Bakayoko aurait été emmené à l’hôtel par l’ambassadeur de France et l’ambassadeur des Etats-Unis, selon Laurent Gbagbo.
au premier tour, pourtant, m. Ouattara et ses alliés avaient attendu que le conseil constitutionnel se prononce. Au deuxième tour, ils n’ont pas attendu, car ils se savaient coupables de fraudes électorales massives dans le nord du pays. m. Ouattara et son premier ministre fantoche, Guillaume Soro, sont devenus les chouchous de l’afp, dont les journalistes ont, eux aussi, élu domicile dans le fameux hôtel mercenaires onusiens au service dAlassane Ouattara le président gbagbo a proposé que la crise soit dénouée pacifiquement en formant un comité d’évaluation international pour vérifier la validité des résultats proclamés par le conseil constitutionnel. ce comité serait dirigé par un représentant de l’union africaine, comprendrait des représentants de la communauté économique des états d’Afrique de l’ouest, de l’union africaine, de la ligue arabe, des nations unies, des Etats-Unis, de l’union européenne, de la Russie et de la chine. or, cette proposition, dont le cartel médiatique ne nous dit mot, a trouvé comme seule réponse les appels à la guerre lancés par le camp Ouattara et certains de ses complices, en particulier le nigéria.
Les deux poids, deux mesures de la communauté internationale
Lorsque la soi-disant communauté internationale parle vaguement du conseil constitutionnel, c’est pour semer le doute sur son impartialité en prétextant que ses membres ont été nommés par Laurent Gbagbo. or, au canada, par exemple, les juges de la cour suprême sont nommés par le tout puissant premier ministre, qui choisit aussi d’autres juges ainsi que les sénateurs, les ministres, les sous-ministres, les présidents des sociétés d’état et le commissaire de la grc.
Et pourtant, la communauté internationale n’a pas envoyé des casques bleus s’interposer lorsque le cabinet de pierre Elliott Trudeau, composé de ministres nommés par lui, a proclamé la loi sur les mesures de guerre, en 1970, pour intimider et emprisonner sans motif valable près de 500 québécois. L’ONU n’a pas proclamé l’indépendance du Québec après les fraudes massives du camp fédéraliste lors du référendum de 1995. Le cartel médiatique n’a pas jeté l’opprobre sur l’inique loi de clarification de Stéphane Dion et son patron jean chrétien. ni paris, ni Washington n’ont mis en doute l’objectivité de la cour suprême lorsqu’elle s’est prononcée en réponse au renvoi sur la sécession du Québec. Personne n’est venu de l’étranger pour protéger avec des blindés le millier de canadiens intimidés, arrêtés arbitrairement, jetés en prison et maltraités, parfois jusqu’à la torture, au sommet du g20 de Toronto.
Les pays occidentaux ont le droit de combattre les mouvements pacifiques de contestation ou de libération nationale par la supercherie, les menaces et la violence. Ils ont le droit de se draper dans une fausse démocratie alors que leurs dirigeants agissent en véritables dictateurs. Mais les pays africains, eux, n’ont pas le droit de se défendre contre les agresseurs lourdement armés qui déclenchent des guerres civiles, qui sont financés par de puissants intérêts étrangers et qui n’ont aucun respect pour la démocratie, les lois et la vie humaine.
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La guerre civile et le parti pris occidental
Par Bernard Desgagné - in chronique de Bernard Desgagné -
La guerre civile en côte d’ivoire a commencé en septembre 2002. Les rebelles sont venus du burkina faso, pays situé au nord de la côte d’ivoire et patrie du dictateur blaise compaoré, qui est au pouvoir depuis 1987, année où il a fait assassiner le légendaire thomas sankara, un autre pourfendeur de néocolonialistes, comme Laurent Gbagbo. blaise compaoré est l’homme de la France et de la cia, qui l’ont encouragé dans son homicide et son coup d’état, de façon à interrompre les changements en profondeur entrepris par thomas sankara et à remettre le burkina faso au service de ses maitres occidentaux.
n’est-il pas étrange qu’aujourd’hui, le cartel médiatique occidental n’ait d’yeux que pour l’élection présidentielle en côte d’ivoire et ne nous parle aucunement du dictateur blaise compaoré, qui règne pourtant sans partage sur le burkina faso depuis 23 ans, alors que la constitution burkinabée autorise deux mandats de cinq ans et qu’aucune guerre civile, ni aucun autre motif ne justifient le maintien au pouvoir du même homme pendant si longtemps ? blaise compaoré a été réélu le 25 novembre 2010, trois jours avant le deuxième tour de l’élection en côte d’ivoire. il a obtenu 80 % des suffrages. son peuple doit l’adorer n’est-ce pas ? en tout cas, il a intérêt parce que la sécurité des gens qui critiquent le régime est très relative au burkina faso. le célèbre journaliste norbert zongo, sujet de quelques mesures d’une chanson d’alpha blondy sur l’air d’au clair de la lune, a été assassiné en 1998 alors qu’il s’intéressait d’un peu trop près à la mort mystérieuse de david ouedraogo, le chauffeur de françois compaoré, frère de l’autre.
vous n’entendrez pas souvent les journalistes de radio-canada traiter blaise compaoré de tricheur. les monarques, les dictateurs et les assassins en série figurant sur la liste des bons clients de l’empire anglo-étasunien et de ses laquais ont bonne presse en occident, notamment dans les reportages de l’afp et de radio-canada. les présidents génocidaires peuvent emprisonner ou tuer leurs opposants loin des caméras. les princes amis peuvent forcer les femmes à porter l’abaya et leur faire subir un triste sort sans que les paul martin, stephen harper et christine st-pierre ressentent la nécessité de bombarder leur pays pour mettre fin aux inégalités.
le fanatisme récompensé
mais revenons à la côte d’ivoire. la guerre est toujours légitime si elle est déclenchée par un bon client réel ou potentiel de l’empire anglo-étasunien. peu importe la situation véritable, les agresseurs sont dépeints comme d’intrépides rebelles et l’état agressé, comme un tas de vilains. pourtant, le recours injustifié aux armes, qui cause inévitablement la mort et de grandes soufFrances parmi la population civile, ne devrait-il pas être immédiatement sanctionné par la soi-disant communauté internationale ?
pourquoi s’interposer et feindre de voir des coupables dans les deux camps, quand l’un d’eux a commencé la guerre sans motif légitime ? pourquoi reprocher à l’état attaqué d’augmenter ses dépenses militaires ? quel état ne le ferait pas dans un tel cas ?
pourquoi ne pas tout simplement aider l’état à rétablir l’ordre contre les fanatiques qui, au lieu d’attendre la prochaine élection, décident de prendre les armes alors que le gouvernement du pays n’est coupable d’aucune violation grave des droits de la personne ?
même si la côte d’ivoire n’est pas une grande puissance, il reste qu’elle a une armée à laquelle on ne peut résister avec des moyens de fortune. se constituer une force militaire capable d’occuper une grande partie du territoire national, sans un soutien massif de la population, nécessite des sommes énormes. il faut non seulement équiper les soldats, mais aussi les payer et les nourrir. en pareil cas, il y a deux moyens de financement : le crime organisé et les alliés étrangers. les chefs de guerre des forces nouvelles s’appuient sur les deux. ils pratiquent l’exploitation illégale et la contrebande du cacao, du coton, du bois, de l’or, de la canne à sucre, du café et des diamants. de plus, ils bénéficient du concours du burkina faso, qui leur sert de base arrière, ainsi que des gouvernements des Etats-Unis et de la France.
en 2002, après avoir raté leur coup d’état, les insurgés ont protesté pour la galerie contre l’interposition des soldats français de l’opération licorne, les accusant de faire le jeu du gouvernement de Laurent Gbagbo. mais en réalité, la France a donné un bon coup de pouce aux insurgés en exigeant un cessez-le-feu, alors que les civils avaient fui bouaké, où les insurgés étaient retranchés, et que les forces ivoiriennes s’apprêtaient à les déloger. Laurent Gbagbo accepta de discuter avec les insurgés dans une situation où bien des chefs d’état occidentaux se seraient montrés sans pitié. suivit l’accord de linas-marcoussis, en janvier 2003, qui prévoyait la participation des insurgés au gouvernement, ce qui s’est concrétisé, ainsi que leur désarmement complet, ce qui ne s’est jamais produit malgré la répétition dans trois autres accords (accra, pretoria et ouagadougou) de l’exigence de désarmement. morale de l’histoire : achetez-vous des kalachnikovs et des lance-roquettes et, peu importe que vous ne défendiez aucune cause digne de ce nom, vous obtiendrez la reconnaissance de votre légitimité.
Guillaume Soro, le chef de guerre actuellement premier ministre fantoche dAlassane Ouattara dans la république hôtelière du golf, a troqué son treillis et sa mitraillette pour le poste de ministre de la communication en février 2003. plus tard, en 2007, il sera nommé premier ministre par Laurent Gbagbo grâce à l’accord de ouagadougou. certains de ses potes insurgés sont devenus eux aussi ministres, avec chauffeur, limousine et divers autres avantages consentis à leur famille et leurs copains, qui ont eu droit à des postes de fonctionnaire. ils ont exercé sur la gestion de l’état une influence nuisible pendant que, tranquillement, la force d’occupation onusienne prenait le relai des français pour, elle aussi, favoriser les insurgés. elle protège et ravitaille aujourd’hui le gouvernement hôtelier de Ouattara.
c’est un peu comme si robert bourassa avait accepté de nommer jacques lanctôt ministre, à l’issu d’une crise d’octobre 1970 où la France se serait interposée entre l’armée canadienne et le flq. j’aurais bien aimé ça, mais ce n’est pas ainsi que fonctionne la démocratie. qu’en pensent les détenteurs exclusifs de la vertu, à ottawa, eux qui exigent aujourd’hui le départ de Laurent Gbagbo ? s’ils souscrivent désormais au principe de la légitimité militaire en démocratie, je commence demain matin une collecte de fonds pour armer le nouveau flq et renverser charest. au moins, dans le cas du québec, nous avons une cause juste, contrairement à Ouattara et sa bande de déviants.
les commanditaires de la guerre civile en côte d’ivoire sont les mêmes qui font semblant de s’interposer, mais qui ont toujours eu comme intention de favoriser le renversement de Laurent Gbagbo et son remplacement par Alassane Ouattara, l’homme des Etats-Unis, comme le disait l’expert michel galy sur les ondes de kernews, le 6 janvier 2010. ces commanditaires se cachent aujourd’hui derrière l’écran de fumée de la désinformation. ni vus, ni connus. mais quand on se renseigne et on réfléchit un peu, il n’est pas difficile de trouver le mobile et les coupables et de s’extirper de la confusion dans laquelle essaie de nous maintenir le cartel médiatique.
à mon avis, la décision de la France de favoriser les insurgés plutôt que le gouvernement gbagbo a été fortement déterminée par la politique étrangère de washington, elle-même façonnée selon les intérêts de la ploutocratie internationale, qui a l’argent comme seule patrie. la France a appris à ses dépens, dans le conflit rwandais de 1990 à 1994, qu’elle n’a pas les moyens de s’opposer à la volonté de washington et de londres en Afrique, qui ont comme objectif stratégique de bloquer les avancées économiques de la chine sur ce continent en installant des dirigeants malléables dans les capitales.
la bavure révélatrice de bouaké et le massacre de l’hôtel ivoire
un incident entouré de mystère révèle le parti pris des laquais français de l’empire anglo-étasunien contre le gouvernement gbagbo. il s’agit de l’attaque contre le campement français de bouaké, près du fief des forces nouvelles, le 6 novembre 2004.
cette attaque réalisée avec deux appareils soukhoï a fait 9 morts et 37 blessés parmi les soldats français de l’opération licorne et a tué également un agronome étasunien qui se trouvait dans le campement. une source bien renseignée de l’appareil judiciaire français m’a confirmé que l’attaque était, selon elle, une bavure consécutive à une commande de la France elle-même, qui voulait se donner un prétexte pour détruire l’aviation ivoirienne et empêcher le gouvernement de Laurent Gbagbo de prendre un avantage décisif contre les insurgés des forces nouvelles. malheureusement pour les soldats français, les pilotes biélorusses des soukhoï, barys smahin et yuri sushkin, avec leurs copilotes ivoiriens, diopoh oupoh et ange gnanduillet, ont raté la cible. ils ont bombardé le lycée descartes, où étaient les français, au lieu d’un gymnase voisin où devaient se réunir plusieurs cadres des forces nouvelles.
après le bombardement, les français ont mis à exécution les ordres qui avaient vraisemblablement été donnés à l’avance : ils ont détruit l’aviation ivoirienne et n’ont jamais interrogé les pilotes des soukhoï, qu’ils ont tout bonnement laissé partir, même s’ils ont eu plusieurs occasions de les arrêter. évidemment, si on avait inquiété les pilotes, ceux-ci se seraient défendus en révélant la machination. les corps des soldats français ont été enterrés à la hâte, sans autopsie, ce qui est contraire à la procédure obligatoire lorsqu’on pense qu’il y a eu assassinat. la juge d’instruction brigitte raynaud, chargée de l’enquête criminelle après un délai anormalement long de deux mois, s’est heurtée systématiquement au « secret défense » lorsqu’elle a voulu consulter les rapports militaires. bref, il est évident qu’on a cherché à dissimuler la vérité, comme en fait foi le reportage ci-dessous, diffusé à l’émission « pièces à conviction », de France 3, le 2 mars 2007.
au lendemain de l’attaque de bouaké et de la destruction de l’aviation ivoirienne, les ivoiriens en colère se sont mis à exiger le départ des troupes françaises. le mardi 9 novembre 2004, les soldats français ont ouvert le feu sur une foule non armée qui manifestait devant l’hôtel ivoire, où ils étaient installés, tuant plusieurs dizaines de civils ivoiriens et en blessant plusieurs centaines.
des tireurs d’élite français embusqués dans leur chambre d’hôtel se sont même amusés à faire des cartons sur des enfants sans défense. bien entendu, plusieurs milliers de ressortissants français ont dû alors fuir le pays pour échapper à la vindicte populaire. la ministre française de la défense était à l’époque michèle alliot-marie, une spécialiste du mensonge d’état. elle est aujourd’hui ministre des affaires étrangères, en remplacement de bernard kouchner, qui a terminé en novembre son mandat consistant essentiellement à rapprocher paris des criminels de kigali, conformément aux instructions reçues de washington. les reportages ci-dessous décrivent le comportement sanguinaire de l’armée française, en novembre 2004, et la dissimulation pratiquée par mme alliot-marie. le mensonge est du reste la règle plutôt que l’exception parmi les marionnettes politiques de la ploutocratie, qu’elles soient à l’élysée, à la maison-blanche ou sur la promenade sussex.
Sarkozy le collabo
michèle alliot-marie est donc la nouvelle titulaire du poste d’ambassadeur français des Etats-Unis, dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy, créature politique de la ploutocratie, notamment de paul desmarais, et ennemi de la souveraineté du québec. mme alliot-marie s’emploie maintenant à mettre au service des Etats-Unis et de leur protégé Ouattara son expérience des fausses opérations de maintien de la paix françaises. or, le comportement obséquieux de mme alliot-marie et de son patron le président à genoux devant l’empire est loin d’impressionner leurs collègues du gouvernement et de l’assemblée nationale.
des voix commencent à s’élever, en France, au sein même de l’ump, contre l’à-plat-ventrisme de l’homme des Etats-Unis à l’élysée, Nicolas Sarkozy, véritable pétain des temps modernes et collabo en chef de la francophonie, qui met en péril les intérêts de ses compatriotes en côte d’ivoire. le président français a réclamé avec véhémence le départ de Laurent Gbagbo, et risque ainsi de nuire aux entreprises françaises comme bouygues et bolloré, qui brassent de grosses affaires en côte d’ivoire. il agit en servile porte-parole de washington et non en président de la république.
au premier rang des ennemis de la démocratie ivoirienne, des intérêts de la France et de l’indépendance du québec figure donc le sinistre Nicolas Sarkozy, qui, contrairement à son grand prédécesseur de gaulle, est dans le même camp qu’ottawa, où le premier ministre harper et le ministre cannon participent allègrement à la mise au pilori de Laurent Gbagbo. ottawa a indiqué à l’ambassadeur de la côte d’ivoire de rentrer chez lui. nullement intimidés, les ivoiriens ont répliqué en invitant l’ambassadrice du canada à quitter abidjan.
l’occasion est belle, pour nous, les indépendantistes québécois, de nous montrer solidaires du peuple ivoirien, contre des adversaires qui sont aussi les nôtres. nous savons très bien ce que veut dire une élection volée par la fraude puisqu’en 1995, lors du référendum sur la souveraineté, nous nous sommes fait voler notre droit à l’autodétermination par le régime néocolonial d’ottawa et ses collabos québécois. m. khadir, mme david, mme marois et m. duceppe vont-ils se taire ou, pire encore, se mettre à bêler derrière les menteurs de washington, paris et ottawa ? ils devraient plutôt saisir l’occasion de rendre la monnaie de sa pièce à l’énervé de l’élysée qu’ils ont déjà rabroué, lui qui nous crache dessus pour le plus grand plaisir de son patron desmarais et de son petit copain charest. sachons tendre la main aux français qui n’en peuvent plus de leur pétain nouveau genre pour lutter avec eux, contre cet être exécrable et ses riches maitres.
la démocratie occidentale factice a fière allure tant qu’il s’agit de choisir entre le valet bleu et le valet rouge de la ploutocratie. mais, lorsque les fondements du régime d’asservissement sont remis en question, le naturel des faux démocrates revient au galop. et leur principale arme, après les fusils, est le cartel médiatique. ne croyons surtout rien de ce que nous racontent les propagandistes conscients ou non qui se font appeler journalistes, à radio-canada et dans d’autres médias. tantôt ignorants, tantôt obnubilés, tantôt complices, ce sont des ennemis de la liberté et du peuple, que ce soit en côte d’ivoire ou au québec. quand vient le temps de choisir entre le droit à l’information du public et les intérêts de leurs patrons, ils se rappellent toujours qui paie leur salaire.
abidjanpasnet.blogspot.com Voici les vrais ennemis de la côte d’ivoire
Par Mamadou Ben Soumahoro député indépendant à l’assemblée nationale de cote d'ivoire
on a fini par reconnaître à travers le monde que l’amérique est née d’une affirmation de non-conformisme. oui, certes, mais bien plus. les etats unis sont avant tout le produit de la volonté d’un peuple en devenir révélé à lui même par la force des idées ou, pour mieux dire, des mots. ‘’il est dans notre pouvoir de recommencer le monde’’ avait écrit thomas payne dans son pamphlet common sense publié au début de 1776. dont acte. andre fontaine, l’ancien et légendaire rédacteur en chef du journal français ‘’le monde’’ n’a pas hésité en son temps à écrire que la nation qui vient de fêter son bicentenaire, si elle est devenue avec le temps une nation héritée comme les autres, elle a été aussi et à un degré que nulle autre n’a atteint, sauf toutes proportions gardées israël une nation choisie. choisie pour son mode de vie et sa conception de la société : une nation idéologique bien avant d’être une nation territoriale. dont acte. d’où vient alors qu’une telle nation s’oppose subitement à l’émancipation d’un tout petit pays digne et fier comme la côte d’ivoire ? en s’associant ouvertement avec nos agresseurs dont la France de Nicolas Sarkozy, les usa ne déçoivent pas seulement les ivoiriens qui étaient en droit de les appeler à leur secours mais bien plus, la génération Laurent Gbagbo est troublée par tant d’aveuglement politique qui va jusqu’à nier les droits fondamentaux d’un peuple souverain à se prendre en charge et à faire valoir la légitimité des institutions d’un pays indépendant. barack Obama qui est américain avant d’être noir a t- il pu succomber aux charmes vénéneux de NicolasSarkozy qui se croit encore au temps de la canonnière du yangsé et du pacte colonial le plus sauvage ? il est impossible pour un ivoirien d’imaginer barack Obama dont il a appelé l’élection de tous ses vœux, partageant un si grand mépris pour un peuple ‘’indépendant et libre’’. pour les ivoiriens comme pour les américains de toutes conditions et de toutes couleurs, les souvenirs de l’esclavage et du mépris ne sont pourtant pas si éloignés de nos mémoires. l’amérique n’a jamais eu de colonies. sa présence sur le sol africain est marquée par le sceau de la liberté. les pays qu’elle a ainsi contribué à créer portent à jamais des noms dont le symbolisme contraste avec l’attitude des etats unis d’Obama dont la venue à la maison blanche avait suscité un espoir incommensurable. la maison blanche, ses diplomates et ses lobbyers ont-ils décidé de sacrifier et le libéria et freetown et la côte d’ivoire sur l’autel d’intérêts économiques mesquins en partage avec des colonialistes indécrottables, haineux et oublieux de leur devoir vis-à-vis d’un pays indépendant et souverain ? mais nous savons de science certaine qu’il ya les etats unis d’amérique, la maison blanche, le sénat, la chambre des représentants, la cour suprême d’un côté et de l’autre les lobbyers, les magouilleurs de tous poils qui modifient, détournent et influencent à leur propre profit la politique extérieure des usa. c’est ce qu’on appelle là-bas ‘’les hommes d’influence’’. des agences sont créées à cet effet et qui sont reconnues par tous et rémunérées grassement par leurs clients de toutes nationalités dans le but avoué de soutenir ou de déstabiliser n’importe quel régime en Afrique ou ailleurs dans le monde. la côte d’ivoire se trouve dans le collimateur d’agents troubles qui cherchent à déstabiliser notre pays au profit dAlassane Ouattara qui feint d’ignorer pour l’instant qu’à dépendre du bon vouloir d’un pays étranger on court le risque d’être sacrifié le jour où ses intérêts auront changé. plus grave ! ces manipulateurs d’opinion et complices d’hommes politiques véreux du type Alassane Ouattara sont cette fois des ivoiriens prétendument fiers de l’être mais dont le jugement et les actes sont manifestement frappés du sceau de la haine provenant de la nature de leurs origines. ces guinéens d’origines ont décidé de faire rendre gorge à la côte d’ivoire coûte que coûte ! pour Alassane Ouattara certes mais pour eux-mêmes, pour régler un compte personnel avec laurent gbagbo. le but de cet article est de vous présenter sous leurs vrais jours les vrais ennemis de notre pays sur le sol américain. le premier d’entre eux se nomme diané mamadi. né à treichville de père et de mère guinéens. sa mère est la fille d’un grand militant du pdci rda compagnon très proche de Félix Houphouët-Boigny. mory kéita, c’est son nom, a été député à l’assemblée nationale et questeur de cette institution dont mamadi diané et ses compères contestent aujourd’hui la légalité et la légitimité des lois et décisions. personne ne peut dire ici que mamadi diané a fréquenté une école ou obtenu un diplôme dans aucun lycée ou collège de ce pays. mais subitement dans les années 70- 80, il expose une fortune colossale à l’origine obscure. dans son comportement, l’homme va faire vérifier l’adage selon lequel ‘’derrière chaque grande fortune il y a toujours un crime impuni’’. en effet mamadi diané crée une entreprise d’import- export à washington dc dont la raison sociale est : amex. une société anonyme à but très lucratif dont le premier client est la côte d’ivoire. il exporte alors des milliers de tonnes de riz en côte d’ivoire à une période où le directeur général de la caisse de péréquation mr sydia touré (oui c’est le même) se disait ivoirien né à dimbokro (pauvre dimbokro). comme de juste mr sydia touré est grand actionnaire de la société de mamadi diané amex basée à washington. sydia touré convainc par des bakchichs conséquents la plupart des responsables du pays qu’il est plus économique d’importer du bon riz américain que de développer des plantations déficitaires en côte d’ivoire. avec l’appui de certaines autorités, sydia touré obtient gain de cause et fait supprimer la société d’etat soderiz en faisant une victime de taille au passage. mr oulaï kemiangnan, son ex dg ne s’en est jamais remis. les ivoiriens eux avaient subi sans broncher. nous en supportons encore aujourd’hui les effets.vous comprendrez alors pourquoi Laurent Gbagbo dont l’intention avouée est de produire du riz pour tous les ivoiriens doit être ‘’supprimé’’ pour faire de la place à la même association de malfaiteurs dont le chef est désormais Alassane Ouattara. simple question de bon sens ! mamadi diané et ses complices dont mr sydia touré s’engraissent comme des porcs. la côte d’ivoire ne leur suffit plus. ils étendent leur ombre sur le sénégal, sur la guinée conakry, mais surtout sur le zaïre, l’eldorado de la nouvelle Afrique. mamadi diane, sans abandonner son gagne-pain étend désormais ses ailes puissantes à la politique. mobutu sesseko kuku gbendu waza banga roi du zaïre devient son mentor. mamadi n’a plus de limites : il devient américain à part entière, prend pied dans le parti democrate pour lequel il dépense sans compter et dans lequel il finit par se faire un nom. il s’attache des amitiés importantes dont le maire de washington mr marion barry qui a fini par faire quelques années de prison pour consommation de drogues dures et pour suspicion d’assassinat d’une jeune femme trouvée en sa compagnie dans un hôtel de sa propre ville. là aussi, mamadi diané n’était pas loin… ‘’dis-moi qui tu hantes je te dirai qui tu es’’. introduit dans la cia par mobutu, mamadi diané devient ouvertement honorable agent de la distinguée mais dangereuse agence américaine. il participe alors à une demi-douzaine de tentatives de coup d’etat au ghana qui était alors dans le viseur des américains à cause de kwamé n’kruma. on retrouve même amex et mamadi diané dans l’affaire de l’assassinat du juge français borel à djibouti. ce qui provoque le départ d’amex de son principal actionnaire sénégalais cheick tidiane sy ministre de son etat. malgré tous ces petits déboires mamadi diané devient puissant et incontournable aux usa. a l’époque de bill clinton il avait réussi à imposer tout seul trois ministres noirs dont celui du commerce ron brown au gouvernement des etats unis. la politique etrangère des usa est tenue aujourd’hui par mme clinton qui accorde à mamadi diané une grande considération depuis très longtemps. ainsi personne à washington ne s’étonne que mamadi ait réussi à faire nommer l’ambassadeur de son choix à abidjan pour exécuter le plan de déstabilisation concocté contre Laurent Gbagbo. ne vous y trompez pas : philippe carter iii est le bras armé de mamadi diané pour abattre notre régime et faire place nette pour Ouattara. pourquoi mamadi diané est si violemment opposé à Laurent Gbagbo et à son régime ? fils d’immigrés et petits fils d’immigrés, l’homme se sent naturellement plus à l’aise avec l’imposteur Alassane Ouattara. ainsi il a dépensé sans compter pour doter la rébellion de Ouattara et Soro d’armes sophistiquées en grand nombre. son soutien financier ne leur a jamais fait défaut. ensuite mamadi diané n’a pas hésité à mettre sur le compte de Laurent Gbagbo l’échec de sa société de téléphonie cellulaire cora de comstar. il a déployé tous les efforts et mis à contribution toutes ses relations aux usa pour faire éliminer la côte d’ivoire du programme de l’agoa pour cette raison là. il disposait de tous les moyens pour réussir son coup pour la simple raison que la plupart des ex sous-secrétaires d’etat du gouvernement américain sont récupérés par sa société amex pour leur assurer une vie professionnelle et personnelle future mais aussi pour garder une passerelle avec la cia et le département d’etat, voire avec la maison blanche. on sait ainsi que le plus connu d’entre eux, herman cohen a émargé pendant des années chez amex. récemment, mamadi diané a été dans l’ombre le principal instigateur pour le compte des usa de la tentative d’assassinat du président guinéen dadis camara. inutile de vous dire que cet homme est dangereux. certains le disent présent à abidjan depuis le début de la nouvelle crise pour mieux ‘’chambrer’’ philippe carter iii. mamadi diané se sent trop près du but pour ne pas jouer son va-tout. si Ouattara gagne, ses dividendes vont ‘’ tomber’’ et il aura en même temps assouvi sa haine viscérale contre gbagbo. le deuxième se nomme kéita ibrahim. né à abidjan de père et de mère guinéens, keïta ibrahim, premier pdg de la première société de téléphonie cellulaire cora de comstar a toujours été l’ombre de son neveu mamadi diané. dernier fils de mory keïta guinéen député à l’assemblée nationale de côte d’ivoire, keïta ibrahim a eu un petit passé trouble en France où il a été embastillé à la prison de la santé à paris pendant quelques mois. pour s’associer avec son neveu il avait l’avantage d’avoir le profil de l’emploi. quand il rentre en côte d’ivoire il est quasiment adopté par Félix Houphouët-Boigny ami de son père défunt. a ce titre il bénéficie de son affection mais aussi et surtout de sa mise sur orbite. Félix Houphouët-Boigny lui donne les moyens de créer les deux plus grands terrains de golf du pays. pour l’inauguration de celui de yamoussoukro il se paie même le luxe de faire venir dans la capitale politique une cinquantaine de vedettes américaines de premiers plan dont barry white, stevie wonder, gregg morris (mission impossible). après cet exploit il devient président de la fédération ivoirienne de golf et concomitamment président du comité national miss ci. mais très vite keïta ibrahim entre en conflit avec le président-tuteur Félix Houphouët-Boigny pour une mauvaise gestion des fonds à lui confiés pour les deux associations. ibrahim keïta est aussitôt remplacé. ibrahim keïta qui a voulu s’élever dans la société en se rapprochant d’une grande famille de côte d’ivoire s’est empressé d’épouser la sœur cadette de l’ambassadeur charles providence gomis. après son divorce avec cette dernière, il épouse une jamaïcaine-ghanéenne qui lui donnera un fils aujourd’hui tennisman professionnel aux etats unis. dans sa quête désespérée de chaleur fraternelle il glisse peu à peu vers le rdr où l’on confond politique et religion. il se lie d’amitié avec des imams qui soutiennent la rébellion et devient un intermédiaire actif de son neveu mamadi diané, pourvoyeur en armes de cette même rébellion dAlassane Ouattara. dans la grande confusion provoquée par les attaques des 18 et 19 septembre 2002 ibrahim keïta se fait arrêter pour soutien à la rébellion et financier du coup d’etat manqué. l’imam de la mosquée de la riviera iii tombe sous les balles de cette folle aventure des hommes de Ouattara. ibrahim kéita qui recouvre la liberté après une pression amicale exercée par le président abdou diouf sur Laurent Gbagbo, prend la fuite vers les etats unis pour se réfugier chez son neveu mamadi diané. déjà à cette époque keïta ibrahim était soupçonné de jouer les auxiliaires de la cia comme son neveu parce que personne alors ne pouvait dire quelle profession il exerçait. cora de comstar et l’arrestation en 2002 ont fini par convaincre ibrahim kéïta que sa place n’était plus dans ce pays. il se met résolument à la disposition de son neveu mamadi diané pour pourfendre le régime gbagbo. mais à la différence notable de son milliardaire de neveu, ibrahim kéïta dit avoir peur de revenir dans ‘’son pays’’ parce qu’on l’y attendrait pour le tuer. si l’existence conditionne la conscience ibrahim kéïta semble avoir tiré leçon de sa vie en côte d’ivoire. peut-être pense t-il aussi qu’est venue la tempête pour le semeur de vent. exit kéïta ibrahim. troisième personnage de cette galerie des portraits : madame jeanne maddox toungara ivoirienne d’origine américaine, ayant obtenu la nationalité ivoirienne par mariage avec le très agité maire rdr d’abobo mr adama toungara. lui- même avait effectué ses études supérieures de géologie à l’université de californie où il a eu le bonheur éphémère de rencontrer la belle jeanne maddox qui lui a donné une jolie fille. la rumeur dit que la belle jeanne maddox s’en est allée avec la grosse fortune détournée par adama toungara à la sir et à la smb dont il était le puissant directeur général. Félix Houphouët-Boigny qui ne voulait pas prendre lui-même la décision de le limoger à cause d’un délicat problème qui les opposait, a demandé à l’un de ses grands ministres de le débarquer. ce dernier pousse l’avantage jusqu’à placer à ce poste devenu vacant le mari de sa fille. un divorce annoncé, une réduction drastique de son niveau de vie, c’était trop pour cette américaine qui avait entre autre luxe l’habitude de voyager avec son chien en cabine de première classe. elle gardera contre la côte d’ivoire une rancune terrible et tenace. mais comme elle avait rédigé une thèse sur les malinké d’odienné, les dioula sont restés très sympathiques à ses yeux et dignes de soutien à l’exclusion de tous les autres ivoiriens. quand le rdr arrive par effraction sur la scène politique ivoirienne, il trouve en jeanne maddox désormais domiciliée aux etats unis une militante conquérante, agressive et déterminée contre tous les régimes qui ne font pas de place au parti de son cœur. sa thèse de doctorat lui permet de se faire reconnaître dans son pays comme spécialiste des questions du nord de la côte d’ivoire. elle est reconnue par le sénat et la chambre des représentants américains auprès desquels elle déploie personnellement tous les efforts pour soutenir le combat de l’usurpateur-imposteur Alassane Ouattara. elle le fait avec beaucoup de succès, même coupée de son ex mari adama toungara qui lui a préféré la sœur ainée de bintou camara qui elle bénéficiait d’un statut particulier dans ce pays, sans compter la très grande fortune dont ami camara-toungara a bénéficié à la disparition tragique et prématurée de sa sœur. ne supportant pas cette situation, jeanne maddox –toungara rentre aux usa avec sa fille et continue de liquider sa colère contre toungara adama et la côte d’ivoire en dénigrant systématiquement le pays qui lui avait ouvert ses bras. de mamadi diané, kéïta ibrahim et jeanne maddox la dernière personne citée n’est pas forcément la moins nocive pour Laurent Gbagbo parce qu’elle occupe là bas une place de choix dans l’appareil Obama. mais malgré ce trio infernal du potomac qui manipule philippe carter iii et hillary clinton, gbagbo laurent ne tombera pas. c’est lui que les ivoiriens veulent à leur tête et non un escroc international bénéficiant du soutien de la ‘’communauté internationale’’. la bataille des institutions est terminée. il s’agit maintenant de celle de l’affection. celle là Laurent Gbagbo l’a gagnée depuis vingt ans. mamadou ben soumahoro député indépendant à l’assemblée nationale de ci
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