Tuesday, 6 November 2012

FLORENT PARMENTIER (POLITOLOGUE FRANÇAIS): «VOICI POURQUOI LE VERDICT DE LA CPI TARDE A TOMBER»


Par Marcel Dezogno

Le verdict de l’audience du 30 octobre 2012 à la Haye, continue de se faire entendre, comme un astrophysicien qui fait le pied de grue devant son télescope, pour scruter le passage d’une constellation d’étoiles. Cette attente, qui donne lieu à toutes les supputations et commentaires, n’est pas faite pour apaiser les esprits de tous ceux qui souhaitent que le cas Gbagbo soit traité avec diligence. Estimant que le dossier Gbagbo a été suffisamment bêché, tourné et retourné comme une terre arable, pour que le verdict à rendre soit encore à la traîne et ne soit pas traité avec beaucoup de célérité. Mais Florent Parmentier, spécialiste en Sciences politique, qui croit savoir les raisons profondes de ce repli des juges de la Cpi, affirme que ceux-ci font face plus à d’autres réalités incontournables, que ne le pensent beaucoup de chroniqueurs.


Florent Parmentier a percé le secret du silence de la Cpi

Pour s’être introduit dans les méandres juridictionnels et les tractations sur le sort à réserver au célèbre pensionnaire du pénitencier de Scheveningen, l’analyste avance plutôt les relents que redoutent les juges, sur un climat politique déjà délétère, que pourrait entraîner une décision mal goupillée. A l’en croire, des débats contradictoires confondent les juges entre eux, sur la bonne décision à prendre, en plus des raisons sur la popularité et le réseau relationnel de M. Gbagbo, qu’a fait prévaloir la juge Silvia Fernández de Gurmendi, pour rejeter, le 19 juillet 2012, la requête de la Défense demandant une mise en liberté provisoire de son client.

"Le collège des juges est sous la tourmente de la bonne suite à donner, au regard de la pertinence de l’exposé des motifs de la demande de liberté provisoire, fait par de la Défense le 30 octobre dernier. Selon nos informations, une majorité des juges redoutent des remous sociopolitiques dans les deux cas de figure. C’est-à-dire que si la liberté est accordée à M. Gbagbo, dans ces circonstances de tensions politico-militaires, cela pourrait sérieusement affecter le régime de M. Ouattara, dans sa légitimité et dans sa marge de manoeuvre. En revanche, si M. Gbagbo est maintenu en détention, au-delà des espérances de mise en liberté exprimées par ses partisans, cela pourrait aussi attiser et cristalliser davantage les appétits déstabilisateurs de ses proches, qui visiblement ne se le cachent aucunement. Cette équation à plusieurs variables met les juges dans une mauvaise posture, quant à la bonne attitude à tenir, face à ce dossier judicaire épineux, qui engage l’avenir de toute une Nation et même de la réconciliation, tant évoquée dans les milieux politiques ivoiriens", a indiqué le politologue Parmentier, au cours d’un entretien accordé à la radio Bbc.

Il n’a pas manqué de relever que l’argumentaire de la juge Fernández de Gurmendi, selon lequel, les assurances de M. Gbagbo de "coopérer" et son "respect" vis-à-vis de la Cour de même que son "engagement" à comparaître devant la Chambre à tout moment ne sont pas en soi suffisantes pour accorder une mise en liberté provisoire, n’est que la partie dévoilée d’un casse-tête chinois que constitue le procès du prévenu. Suite auquel, la Cpi elle-même se donnera ou pas, les chances et les moyens de sa propre survie, à défaut d’être tout simplement émoussée. Les juges de la Cpi sont suffisamment imprégnés de la complexité et du caractère ultra sensible du verdict à rendre, qui en la matière, déconseille un faux pas.

Source : abidjandirect.net 

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