Le procureur de la République près du tribunal de première instance d'Abidjan, Simplice Koffi Kouadio, a été sèchement limogé le 11 janvier. Cette décision a été prise juste avant le départ, la veille, du président Alassane Ouattara pour l'Europe. Simplice Koffi Kouadio gérait l'ensemble des procédures judiciaires contre les proches de Laurent Gbagbo. Il se savait sur la sellette depuis le départ du gouvernement de son "frère" et mentor, l'ancien chef de gouvernement et ministre de la justice, Jeannot Ahoussou-Kouadio. Ce dernier avait été remercié lors du remaniement de novembre.
C'est Gnenema Coulibaly, l'actuel garde des Sceaux nommé lors de ce même remaniement ministériel, qui a convaincu le président ivoirien de la nécessité de faire le ménage au sein de l'appareil judiciaire en y plaçant ses hommes. Ainsi, Kouadio est remplacé par Richard Christophe Adou. Actuel procureur de Bouaké, ce dernier est proche des cercles du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) d'Abengourou via son ami Edjampan Thiémélé Amoakon, le président du conseil général de cette ville de l'Est de la Côte d'Ivoire. D'ethnie Akan comme Simplice Kouadio, Richard Christophe Adou fut l'adjoint de Raymond Fehou Tchimou, le tout-puissant procureur de la République sous Gbagbo.
A ce limogeage s'ajoutent ceux - officiellement pour des questions de gouvernance - du procureur général de la cour d’appel d'Abidjan, Ibrahima Fofana, ainsi que du procureur de Yopougon, Silué Couhoua. Le magistrat hors hiérarchie Ali Yéo, proche duRassemblement des républicains (RDR), succède à Ibrahima Fofana. Ali Yéo fut le directeur de cabinet et le porte parole du ministère de la justice entre 2003 et 2005, lorsque ce département était géré par Henriette Diabaté.
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