Wednesday, 2 February 2011

L’Uemoa panique: Tel est pris qui croyait prendre.

 par Emmanuel Akani

Tel est pris qui croyait prendre. L’Uemoa qui voulait asphyxier l’État ivoirien – en soutien à Alassane Ouattara – est au bord du gouffre. Les États membres sont à la recherche de solutions pour prévenir un effondrement précoce du système bancaire de la sous-région.

L’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) part très affaiblie dans le bras de fer qu’elle a engagé avec le régime en place à Abidjan. Elle semble désarçonnée par la mesure de réquisition des agences de la banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) prise le 26 janvier dernier par le président Laurent Gbagbo. A l’ouverture hier à Dakar des travaux d’un Conseil des ministres extraordinaire de la Banque centrale, le ministre Bissau guinéen des Finances José Mario Vaz a reconnu que «la situation est grave» et que «la stabilité du système bancaire» de l’espace monétaire était en danger. La réquisition des agences nationales par le chef de l’État ivoirien, déplore-t-il, fait courir de très gros risques à l’union qui s’expose à une déstructuration dans les semaines et mois à venir si la situation perdure. «Les impacts négatifs de la crise (ivoirienne) sur le fonctionnement des économies de l’Union, prévient-il, constituent de fortes préoccupations qui devront être prises en compte».


Des statistiques fournies par la direction générale de la banque, à Dakar révèlent que les opérations interbancaires de l’Uemoa ont connu une forte baisse de 113,07 milliards durant la semaine du 19 au 25 janvier 2011. Une régression de 83,46%, selon les données. De 135,470 milliards FCFA durant la semaine précédente, les chiffres concernant ces opérations ont en effet cumulé à 22,4 milliards FCFA durant la semaine indiquée.
Face à la situation, le ministre bissau guinéen des Finances a interpellé le Conseil sur la nécessité prendre des décisions en urgence pour préserver «les acquis de l’union monétaire vieille aujourd’hui de cinq décennies». Parlant de «la réquisition des installations et du personnel des agences de la Bceao sur le territoire ivoirien» et la «nomination d’un responsable à la tête de la direction nationale de l’agence ivoirienne», José Mario Vaz pense qu’il s’agit «d’actes (…) graves sans précédent» dans l’histoire de la banque centrale. «En violation des dispositions» du traité de l’Union.

Le collaborateur de Malam Bacai Sanha a confirmé qu’Abidjan ne dépend plus de Dakar depuis la réquisition consécutive à la décision des chefs d’État de l’Uemoa de donner la signature à Alassane Ouattara sur les comptes de l’État de Côte d’Ivoire à la Bceao. «L’agence principale d’Abidjan ne répond plus aux injonctions et aux instructions du siège», a déclaré le Bissau Guinéen, qui a invité ses pairs à prendre des mesures sécuritaires nécessaires pour reprendre le contrôle du personnel et des installations de l’institution bancaire en Côte d’Ivoire.

In Le Nouveau Courrier 

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