Par Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info
S’il ne l’avait pas déjà promis au début du mois de juin dernier, on aurait dit qu’Alassane Ouattara, s’est inspiré de son homologue sénégalais, Me Abdoulaye Wade. En effet, comme ce dernier il y a quelques jours, le président ivoirien vient d’organiser un séminaire de son gouvernement, pour le bilan de ses trois premiers mois. Une innovation dans ce pays, pour lequel une latente et insidieuse crise socio-politique avait fini par ériger l’opacité dans la gestion de la chose publique en règle. Bien que la dimension communication ne soit jamais loin de ce genre d’opérations, de nombreux observateurs estiment, que c’est un exemple qui peut tendre à ancrer la culture du compte-rendu qui est loin de relever du bon sens dans les administrations africaines…
Et si Alassane Ouattara était parti pour réussir son mandat ?
Cette insinuation est sans doute hâtive, vu qu’on est encore à six mois depuis la fin de la crise post-électorale, et à seulement trois mois depuis l’installation du gouvernement Soro 2. Mais comme on dit, il y a des signes qui ne trompent pas. Le seminaire gouvernemental actuel en est un. D’abord parce qu’il est l’incarnation d’une promesse tenue. Ce qui est un point positif pour un dirigeant. Ensuite, parce qu’à travers cette grand-messe gouvernemental, le nouveau pouvoir entend intégrer la culture du compte-rendu dans les gênes de l’administration ivoirienne. Une ambition qui, si elle est concrétisée, contribuerait à anéantir d’autres pratiques jugées néfastes au sein des administrations publique de nos pays. Parce que quand on se sait attendu le jour de l’évaluation, on fait en sorte de ne pas y aller avec une pléthore de passifs. Une lapalissade pas toujours évidente pour beaucoup de nos gestionnaires…
En ce qui concerne le bilan proprement dit, le séminaire risque de ne pas déboucher sur un résultat impressionnant. Tout au moins aux yeux du citoyen lambda. La raison se trouve dans le fait qu’en trois mois, le gouvernement de Guillaume Soro n’a pas encore réussi à édifier des milliers de buildings ou à tracer des milliers de Kilomètres de routes. De même, tous les chômeurs ivoiriens n’ont pas encore trouvé de l’emploi. Que la réconciliation nationale est encore de l’ordre des intentions nobles, un vocabulaire qui se cherche…
Pour autant, du travail, il y en eu et un résultat, il y en a bien sûr. Et il est globalement positif. Mais les chantiers ayant essentiellement été structurels, c’est un résultat qui n’est pas ronflant. Il en est ainsi, entre autres, du retour progressif de la sécurité, de la mise en place tout aussi progressive des différentes institutions de la République, de la mise sur pied de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, ainsi que de la restructuration et la réunification en cours de l’armée.
Un ensemble de réformes qui semblent convaincre les partenaires de la Côte d’Ivoire. Une confiance qui se traduit tout naturellement par un apport substantiel de fonds. C’est ainsi que ces derniers mois, le FMI et la Banque Mondiale, ont accordé au nouveau pouvoir ivoirien jusqu’à 750 millions d’euros ! Dans la même logique de la confiance que reconquiert la Côte d’Ivoire, de l’emprunt obligataire de 100 milliards de FCFA, que le gouvernement a lancé en août, il en a finalement récolté jusqu’à 160 milliards. Un bonheur ne venant jamais seul, les spécialistes tablent sur un prochain effacement de la dette ivoirienne, estimée à un peu plus de 2 milliards de d’euros.
Le vrai bémol, c’est l’acharnement manifeste du nouveau pouvoir contre les proches de l’ancien régime. Une attitude qui contraste avec la bienveillance manifestée à l’égard des proches d’Alassane Ouattara et Guillaume Soro, qui sont accusés de s’être rendus coupables de graves crimes lors des violences post-électorales en début d’année.
Sur la même lancée, la tenue des élections législatives du 11 décembre prochain permettra de se faire une idée plus précise et de manière plus exhaustive du bilan d’Alassane Ouattara et de son gouvernement. GCI suit pour vous.
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