Calixthe Beyala
Etre un Chef d'Etat en Afrique, n'est point une sinécure, à moins d'être un homme sans cœur, un ectoplasme sans âme, une coquille décorative, une plante en plastique pour donner l'impression à un environnement misérable que tout n'est pas si mal dans un monde odieux ! Oui, être un dirigeant Africain est une malédiction. C'est pactiser avec le diable et ses cornes. C'est brader la joie de vivre de son peuple pour un plateau de feuilles de vignes desséchées ! C'est tout, sauf une charge intéressante, un déshonneur pour le devenir de ceux qui porteront votre nom maudit pour des siècles!
C'est tout, c'est rien, sauf à se satisfaire des voitures climatisées, de jolies maisons frigorifiques, tandis que croupissent dans la misère les quatre-vingt-dix-neuf pour cent du reste de la population. Etre un Président Africain est une mauditation ; c'est accepter d'écraser les siens avec la bénédiction des autres ; c'est être un caca-chien, un caca-poule et accepter la tête baissée, l'échine à ras terre d'être traité de dictateur, de spoliateur, d'être charrié et moqué par ceux-là même qui vous ont nommé à travers des élections truquées, des coups d'états masqués en élection, des vrais fausses révolution à la Libyenne. Finalement, être un chef Africain, c'est devenir ce que je ne souhaite pas à mes pires ennemis !
Oui, être un chef d'Etat Africain, c'est porter sur sa conscience la mort de ses concitoyens ; c'est fermer les yeux et sourire en disant que l'on a œuvré pour la paix de son pays tandis que des chars et de kalachnikovs, vendus par le Maître tuent, massacrent, éventrent la vie pour le plaisir du Maître. Etre un chef d'Etat Africain, c'est la pire chose qui saurait arriver à un être respirant, puisqu'il doit accepter avec plaisir d'affamer son peuple, de le laisser mourir de maladie tout en laissant l'Autre piller les richesses du Pays pour enrichir sa femme et ses enfants. Etre un Chef d'Etat Africain est parmi les plus grandes horreurs de ce millénaire, à moins de n'avoir aucune conscience, car c'est vivre avec une épée de Damoclès du Maître sur la tête !
C'est sourire avec le canon du fusil du Maître pointé en permanence sur la tempe. Être un Chef d'Etat Africain, c'est courir le risque de voir ses biens confisqués par le Maître comme au bon temps de l'esclavage ; c'est courir le risque à la moindre résistance de se faire expédier dans un camp de Concentration réservé par le Maître et qui s'appelle CPI ! Oui, être un dirigeant Africain est une position que je ne souhaiterais pas à mon intime ennemi car je ne suis pas méchante. Et dire que certaines personnes dites de l'opposition rêvent de devenir cette chose-là ?
J'y ai pensé. Ils savent qu'ils n'y changeront rien tant que le milliard d'Africains ne se lèvera d'une seule voix pour dire non ! Non, non et non ! Ils savent déjà, les opposants les mille traumatismes que cette fonction implique mais eux aussi veulent jouir simplement des voitures climatisées, des maisons frigorifiées, des garde du corps qui gardent les enfants l'expression farouche, des joies de baiser moitement les mains du Maître lorsque celui-ci leur accorde le privilège de faire un tour dans leur pays qui n'est à leurs yeux qu'une plantation ou une mines, un puit de pétrole ou de diamants, rien de plus, où des africains affamés bossent pour un salaire de misère. Définitivement, être un Président Africain est une punition... Divine !
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