Par YVES-MARIE KELETIGUI –Titre : abidjan_pas_net
Si Abobo n’a pas encore atteint le seuil de la jungle, c’est par miracle. Sinon qu’elle présente toutes les caractéristiques d’une terre sans loi. Une indiscipline doublée d’un incivisme caractérisé y a cours sans compter des usurpations de titres et de fonctions qui y sont monnaie courante. Bref, Abobo est une ville à part dans le district d’Abidjan. Cette commune vit depuis le conflit post-électoral une situation exceptionnelle. Une situation qui se traduit par l’absence des forces de police et de gendarmerie, de l’occupation des services publics et parapublics par des hommes armés et en tenue militaire se réclamant des FRCI (forces républicaines de Côte d’Ivoire).
Parmi ces services, le bureau de poste Abidjan 14, à proximité des cités universitaires, elles aussi transformées en caserne. Ces résidences universitaires sont aujourd’hui le nid de badauds et autres individus de tout acabit qui squattent ces édifices de l’État au mépris de toute règle de bienséance. A ces édifices étatiques, il faut ajouter le camp commando d’Abobo. Des hommes déambulant en armes dans les rues d’Abobo.
Une scène banale dans cette commune
Cette caserne qui abritait le fleuron (commandos parachutistes) de la gendarmerie nationale, est aujourd’hui transformée en un lieu de rassemblement des puceaux en mal de publicité.
Des ostrogoths qui ayant abhorré le treillis par procuration se prennent pour ce qu’ils ne sont pas c’est-à-dire des éléments d’une armée régulière d’un État civilisé.
Que dire du dépôt 9 de la société des transports abidjanais (SOTRA)?
Incendié, réduit en ruine et en cendre et transformé en auberge de circonstance par les FRCI qui le squattent depuis un certain temps, ce dépôt est hors d’usage. Il tombe en décrépitude sans que cela n’émeuve qui que se soit. Ne parlons pas des contrôles de routine dans cette partie du district d’Abidjan. Ils sont effectués dans un tel désordre et une anarchie qu’on en perd son latin. Des individus à moitié analphabètes et qui ignorent totalement les règles élémentaires afférentes à un contrôle de pièces de véhicule ou à une régulation de la circulation mais qui néanmoins le font. Au nom de quoi?
« L’État n’existe plus à Abobo et chacun fait ce que bon lui semble. Pourvu qu’il ait les moyens (armés) pour accomplir ce qu’il projette faire« , soutient Zézé Negbré, un habitant.
Pour lui, c’est »inadmissible qu’après plus de 8 mois depuis la fin du conflit armé que la situation reste telle à Abobo. Une situation où les armes, la force brutale et bestiale sont les seuls langages compréhensibles et imposables à tous ».
Source : avenue225
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