Après l’investiture d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) en grande pompe le 21 mai 2011, la formation du nouveau gouvernement a constitué une étape supplémentaire vers un retour à la normale en Côte d’ivoire.
Les premiers mois de gestion du Président ADO, unique président certifié ONU au monde, nous donnent à penser qu’une véritable comédie se déroule sous nos yeux.
Le chef de l’Etat, qui a placé ses actions sous le signe de la compétence et de la rigueur nous donne d’assister, à chaque Conseil de gouvernement, à des shows dignes des grands studios hollywoodiens.
En lieu et place de véritables conseils pour dégager des plans d’actions dignes de relancer l’économie nationale et sortir la Côte d’Ivoire de l’enfer dans lequel elle est plongée, les uniques actions du gouvernement ADO, véritables poudres aux yeux, se résument uniquement à des séminaires de formation, visites de ministres sur le terrain, interviews radiodiffusées de ministres, élaborations de chartes d’éthique de bonne gouvernance, engagement, etc…Tout y passe, sauf l’essentiel.
Ces « innovations » médiatisées à volonté sont devenues si récurrentes, au point où les ivoiriens appellent cette façon de faire le « Ouattara Show ». Si ces actions purement de communication ravissent les ADOrateurs, les Ivoiriens dans leur grande majorité, en revanche, commencent à en avoir assez.
Placé sous le double sceau de la compétence et de la rigueur, le management à « visage ADO » laisse franchement à désirer ! Trop d’effets d’annonce et peu de résultats !
Au lieu de rassurer, ces méthodes heurtent le bon sens. En effet, si tant est que ADO est un homme compétent rigoureux et « bosseur », que l’on nous explique sur quelles bases et critères ses ministres ont été recrutés ?
Vu la situation de précarité extrême dans laquelle se trouve la nation, il urge que ses « compétents » ‘’recrutassés’’ après la ‘’capturation’’ (dixit Kandia Camara, ministre de l’Education nationale) de Laurent Gbagbo, se mettent rapidement à la tâche !
Où sont les pluies de milliards promis ? Où est ce fameux carnet d’adresses ? Pourquoi ce « sésame » ne nous ouvre-t-il pas les portes de la prospérité ? Où sont les grandes relations dont on s’enorgueillit chaque jour et qui affichaient leur soutien sans faille et nous promettaient le paradis sur terre?
A y regarder de plus près, les pluies de milliards sont devenues des crachins ! La grave crise qui secoue le monde financier y est sans doute pour quelque chose. Les relations privilégiées avec les grands de ce monde semblent ne pas porter de fruit. Les nombreux appels du pied et les voyages éclairs, ici et là, n’ont rien donné. La pluie s’est transformée en une sécheresse, même chez les soutiens annoncés. Ce qui était caché a été révélé, du moins en ce qui concerne l‘un des partenaires sûrs ; il s’agit de la honte du siècle : l’endettement record des USA, dont l’économie en berne présage de possibles remous.
Quant à l’Angleterre, autre partenaire sûr, elle doit faire face à des émeutes qui s’intensifient, chaque jour davantage !
La France, le partenaire privilégié, est, selon ses médias, en banqueroute totale mais refuse obstinément cette épitaphe ! Trop humiliant !
Chacun a de quoi s’occuper ; dès lors, les pleurs et cris de détresse de certains amis deviennent inaudibles. Ceci expliquerait-il cela ?
Il faut donc remplir le tableau des horaires, meubler le temps, et donner l’impression que le gouvernement est à la tâche ! C’est tout le sens de ces « innovations » !
Mais jusqu’à quand ? Oui, jusqu’à quand ?
Les Ivoiriens vivent une misère sans nom. Nombreux sont les ivoiriens qui sont au chômage. De nombreuses entreprises sont sinistrées et cette sale guerre injustifiée a fait de gros dégâts psychologiques. Les Ivoiriens sont traumatisés. Et continuent de l’être, à la vue de leurs bourreaux promus et de leurs ennemis et adversaires décorés.
Déclarations et engagements ? Que dalle ! N’a-t-on pas entendu parler de justice équitable ? Seuls ceux que l’on appelle abusivement pro-Gbagbo sont arrêtés et détenus sans jugement ! Les autres feront l’objet d’enquêtes minutieuses bénéficiant ainsi de la présomption d’innocence à laquelle a droit tout citoyen. De Fofié Kouakou, sous sanction onusienne depuis 2004 à Shérif Ousmane, en passant par les exactions des FRCI, cités comme tortionnaire dans des rapports d’ONG, c’est le règne de l‘impunité !
La réconciliation ? Ceux qui le veulent peuvent y croire ! TCI, à longueur de journaux télévisés, a diffusé des mises en scène où les principaux acteurs sont des militants du RDR, visibles à leurs tee-shirt et casquettes aux effigies du « Brave-tchê », auxquels se sont joints quelques militants du PDCI. Des appels aux exilés qui se transforment après en arrestations et inculpation sur des prétextes bidons !
Dans ces conditions comment peut-on parler de réconciliation ? Comment peut-on dire une chose et faire son contraire ?
Un artiste zouglou, l’un des meilleurs de sa génération, me tient compagnie musicalement parlant. Sa chanson, un chef d’œuvre, m’inspire ces quelques vers. Qu’il daigne me pardonner pour le droit que je me suis arrogé d’en modifier quelques paroles. Mais l’heure est grave.
Oooh, c’est vraiment triste ;
Chœur : Haann !
La Côte d’Ivoire, c’est vraiment triste ;
Chœur : Dinamê nou ooh !
Ça ne recule pas, ça n’avance pas ;
Chœur : Haann
Ça ne recule pas, ça n’avance pas !
Chœur ; Dinamê nou ooh !
L’économie, ça n’avance pas, ça ne décolle pas ;
La sécurité, ça n’avance pas, ça tue toujours !
La cherté de la vie, on ne mange pas, on maigrit seulement ;
Oooh, c’est vraiment triste !
Chœur : Haann !
La Côte d’Ivoire, c’est vraiment triste !
Chœur : Dinamê nou ooh !
Mon président Gbagbo avait dit…
Que Dieu veille sur la Côte d’ivoire et son peuple !
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