Thursday, 7 June 2012

Pour une vraie politique africaine de la France


Par Marie – titre : http://abidjanpasnet.blogspot.co.uk/

 La Francafrique

De toutes les mesures avancées  par François Hollande, « la fin de la françafrique » est assurément la plus attendue par les africains. D’Alger au Cap en passant par Ouagadougou,  la « nouvelle politique africaine  de la France » irradie toutes les capitales et ne laisse personne indifférent.  Annoncée pourtant comme une simple « ni ingérence, ni indifférence », elle est à l’origine de toutes sortes de conjectures  et de fantasmes  qui alimentent  et formatent les opinions publiques en plusieurs tranches.

La Première tranche

Première tranche: celle qui  regroupe ceux qui, à la limite de la gueule de bois politique, soutiennent   qu’ « un changement de président en France ne peut rien apporter de bon à l’Afrique ». Ils considèrent en outre qu’ « en politique  on ne résout pas les problèmes, on les déplace ».Bourrés de certitudes, ces savants de la politique préfèrent s’enfermer dans une dialectique de l’état stationnaire  du monde conçu comme un système clos, sans aucun rapport dynamique entre ses différentes parties. Ceux-là confondent idéologie et politique et, prennent les africains pour des sots.


La Deuxième tranche

A l’opposé de la première, une deuxième tranche regroupe ceux qui rejettent de toutes leurs forces tout respect d’un engagement ou de la parole donnée en politique. Ils déclarent pudiquement  qu’ « en politique les promesses n’engagent que ceux qui y croient » et ont comme postulat que « la stabilité, entendez l’absence d’alternance ou de changement est la règle d’or de l’exercice du pouvoir ». Ces narcissiques ne conçoivent le monde que par rapport à eux-mêmes. On y aura reconnu la grande famille  des partisans du statu quo  et de l’immobilisme, avec à leur tête le « syndicat des  présidents-fondateurs ». Ceux-ci  redoutent que François Hollande tienne sa promesse de mettre fin à la « françafrique » et,  prennent les africains pour des engourdis.

La troisième tranche

Un dernier tiers regroupe tous ceux qui, par principe, considèrent la vie comme un challenge et  font confiance aux autres parce qu’ils ont confiance en eux-mêmes. Ils conçoivent l’état du  monde  comme un système ouvert et perfectible dont toutes les parties sont en relation et, admettent des chances de réussite et des risques d’échec dans toute entreprise humaine  et donc politique. Plaçant l’homme au-dessus de tout, ces femmes et ses hommes souhaitent de tout cœur  que François Hollande réussisse à mettre fin à la « françafrique » et à ses réseaux mafieux, et assainisse la coopération franco-africaine  en mettant en route de véritables relations « gagnant-gagnant » entre la France et l’Afrique. Ces femmes et ses hommes  savent que les africains ne sont ni des sots ni des engourdis.

Ces femmes et ses hommes se souviennent que sous le quinquennat passé, le prédécesseur de François Hollande avec la brutalité, la déloyauté  et l’irresponsabilité qui lui sont siennes, avait réussi à entraîner la communauté internationale à travers  le Conseil de sécurité dans des aventures dont l’Afrique souffre aujourd’hui des graves conséquences. Ceci a en partie été rendu possible en raison de la confiance généralement accordée aux politiques français pour leur  connaissance supposée de l’Afrique. Or, dans une Afrique qui change rapidement et des populations  africaines qui aspirent fortement  à une démocratie intégrale dont ils attendent les bienfaits  en termes de développement,  les dirigeants politiques, qui ont bien intégré la psychologie des occidentaux,  font toujours  des élections la fin qui justifie tous les moyens. 

C’est la raison pour laquelle le « Club HOP » (Hollande Président) qui se veut une force de proposition pour une vraie politique africaine de la France respectueuse des intérêts des parties, souhaite qu’au préalable une évaluation de la situation et un état des lieux soit effectués. Une telle démarche aurait à notre sens l’avantage de prévenir la nouvelle  politique africaine de la France d’un risque majeur, à savoir renforcer des syndicats de dirigeants et,  du même coup atteindre l’Union Africaine et la CEDEAO des peuples. N’est-ce pas  après tout,  la justification et la seule finalité qui vaillent en matière de coopération interne?

Source : sanfinna.com

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