Par
NANWOULET G. Simone
Plusieurs
militants du RHDP et particulièrement ceux du RDR, pour justifier les mauvaises
actions de Ouattara, toujours Président du RDR, parlent de revanche, de
vengeance et tentent d’expliquer, contre toute attente, cette hideuse politique
du rattrapage des gouvernants actuels. Même, le grand guide religieux, Cheik
Boikary Fofana, au lendemain du renversement du régime du Président Gbagbo par
la France de Sarkozy, exhortait les ressortissants du nord de ne pas se venger
des nombreuses exactions subies pendant trente ans comme si le pouvoir de
Gbagbo s’était étendu sur tout cette période. Il convient alors de chercher à
savoir de quoi il s’agit.
Avant
tout, il parait important de s’accorder sur le sens des mots afin d’éliminer
toute confusion pouvant en découler. Le dictionnaire Larousse définit ces mots:
la revanche est «l’action de reprendre l’avantage, de rendre la pareille pour
un mal que l’on a reçu»; la vengeance, elle, est «un mal que l’on fait à
quelqu’un pour le punir d’une injure, d’un dommage». Ces deux mots font donc
référence à un mal préalablement reçu; par le rattrapage, il s’agit de «combler
une perte, un déficit, un retard».
Il
faut alors chercher à savoir si ces actions de revanche, de vengeance et de
rattrapage sont justifiées, en faisant abstraction de la conception religieuse
qui ne prône en aucun cas ces vilains comportements. Sur cette base donc, il
importe d’étudier les fondements de ces actions et de savoir comment elles sont
ressenties par les victimes.
Pour
qu’il y ait donc revanche ou vengeance contre les militants de l’opposition, il
faut qu’il y ait eu auparavant des actes méchants et des dommages posés par
Gbagbo et ses militants contre Ouattara et les siens ; et que ces actes
justifient toutes les actions posées actuellement contre d’honnêtes citoyens et
particulièrement cette politique discriminatoire du rattrapage qui, dans les
faits, s’apparente au nazisme. Quelles sont donc les actions méchantes dont ont
été victimes Ouattara et les siens?
Entré
en politique en Côte d’Ivoire, un pays qui auparavant n’était pas le sien, il a
été imposé, en 1990, à Houphouët-Boigny par la nébuleuse Communauté
Internationale et accepté malgré tout par les militants du PDCI-RDA. A la mort
du père de la nation ivoirienne, Ouattara
a cherché en vain à arracher le pouvoir à l’héritier constitutionnel Bédié
qui, pour l’éloigner, l’a affecté au FMI avec l’accord de la «métropole».
A
la mort de Djéni Kobenan, Ouattara lance une «offre publique
d’achat» (OPA) pour prendre possession du RDR dont les membres pour la plupart
étaient, comme lui, des dissidents du PDCI-RDA.
Déjà
à ce stade, on peut affirmer que si vengeance ou revanche il devait y avoir,
cela ne devrait être que contre les dirigeants de son ancien parti qui ont
refusé de le porter à la Présidence de la République.
Après
le coup d’état de décembre 1999 perpétré par les «jeunes gens» formés au
Burkina-Faso (BF) par la France et Compaoré pour le compte de Ouattara, le
Général Guéi refusa, malheureusement pour lui, d’offrir le pouvoir au filleul
de Sarkozy. Dans cette situation là, à qui devrait-il s’en prendre?
Ici
encore, si Ouattara devait manifester de la revanche ou de la vengeance,
logiquement cela devrait être envers Guéi et non contre Gbagbo. C’est pourquoi,
il faut chercher les assassins de ce Général auprès des militants du RDR.
Après
l’élection présidentielle de 2000, Gbagbo accède légalement au pouvoir. Il fait
venir Ouattara de son exil, après avoir mis fin au mandat d’arrêt international
lancé contre lui par son allié d’aujourd’hui Bédié; il lui offre le statut
d’ancien Premier Ministre, avec une rente viagère très consistante et va même
autoriser l’état à financer officiellement son parti (une première en Côte
d’Ivoire). Gbagbo va encore accepter de dialoguer avec les rebelles, les
réintégrer dans l’armée ivoirienne avec des promotions et faire usage de
l’article 48 de la constitution pour offrir à Ouattara la possibilité d’être,
exceptionnellement, candidat à l’élection présidentielle de 2010. Toutes ces
faveurs sont-elles l’objet du courroux de l’actuel Chef d’Etat ? Ce ne serait
alors que pure méchanceté et ingratitude avérées.
Aux
ressortissants du Nord, que Boikary Fofana déclarait avoir été brimés pendant
30 ans, Gbagbo a offert, des investissements dans les domaines de l’eau, de
l’électricité, des infrastructures routières, les affectations de
fonctionnaires, les recrutements d’enseignants bénévoles de ces zones Centre,
Nord, et Ouest…. Qu’y a-t-il de dommageable dans ces actions-là, pour qu’en
retour les tenants actuels du pouvoir d’état puissent martyriser avec ignominie
le père de la démocratie ivoirienne et ses militants. Quelle amnésie!
Il
ne s’agit nullement donc de vengeance, de revanche comme certains se plaisent à
pérorer. Il s’agit plutôt d’une politique injustifiée, méchante et dangereuse
appelée par le Président du RDR «rattrapage» pour couvrir, une honteuse machine
de promotion des ressortissants du nord de la Côte d’Ivoire et de quelques pays
de la sous-région et affirmer la supériorité des ethnies du Nord sur toutes les
autres ethnies de Côte d’Ivoire. Il s’agit plutôt d’un programme de méchancetés
injustifiées. Sinon, comment expliquer, ces tueries qui continuent alors que le
pouvoir est dans les mains du RDR et de Ouattara, ces emprisonnements
injustifiés de Gbagbo, sa femme, son fils, des leaders du FPI, ces blocages des
comptes bancaires des cadres de l’ex-majorité présidentielle pour les conduire
même à la mort ( Bohoun Bouabré, Diagou Gomont et bien d’autres militants
anonymes tués par les soldats de Ouattara).
Cette
soi-disant revanche ou vengeance n’honore d’ailleurs pas leurs auteurs qu’elle
soit justifiée ou non. Mieux, dans le cas de Gbagbo, elle n’à point de raison
d’être, ce patriote n’ayant posé à l’endroit de ses adversaires que des actes
de concorde et de paix. D’ailleurs, après son accession au pouvoir Gbagbo a
organisé un forum de dialogue national pour réconcilier les ivoiriens. Ce fut
pour Ouattara une foire aux mensonges où ont été brandis des passeports
flambants neufs du début du 20ème siècle. D’où vient donc que Ouattara ait
institué cette honteuse et tribale politique qu’il qualifie de rattrapage?
Par
ce rattrapage, cet homme venu du nord (?) voudrait se venger du PDCI mais aussi
des ivoiriens en général:
-du
PDCI-RDA, qui a refusé de lui céder le pouvoir en 1993, l’a vilipendé et l’a
obligé à retourner d’où il était venu;
-de
Bédié et du PDCI, pour avoir écrit et claironné, en son temps, qu’il était
burkinabè;
-des
ivoiriens, parce qu’il a été mis dans l’esprit des burkinabè qu’ils ont toujours
été exploités indignement par les ivoiriens, que ce serait eux les vrais
bâtisseurs de la Côte d’Ivoire moderne et qu’ils n’en ont pas tiré suffisamment
les fruits.
Ils
tiennent donc là leur revanche et veulent même arracher la Côte d’Ivoire aux
ivoiriens. C’est pourquoi Ouattara peut brader les secteurs stratégiques de
l’activité économique de la Côte d’Ivoire. C’est aussi ce qui justifie, depuis
longtemps, les tueries à l’Ouest de ce pays et le silence complice du guide
religieux Fofana devant tant d’atrocités. Cette attitude du Cheick ne
laisse-t-elle pas entrevoir le contraire de ce qu’il déclarait? Voilà pourquoi,
Ouattara et Compaoré font la guerre au pays de Gbagbo; pourquoi faut-il
installer partout les gens du pays qui se dit des hommes intègres afin d’offrir
la Côte d’Ivoire par une OPA à la France, au BF du «beau» et sanguinaire Blaise
Compaoré, et aux autres pays de la sous-région (Mali, Niger, Guinée, Nigéria) ?
Voilà ce qu’est véritablement le rattrapage de Ouattara.
C’est
pourquoi le pouvoir actuel se plait à chasser des ivoiriens des différents
postes de responsabilité pour y installer des ressortissants du Nord et
beaucoup d’individus de la sous-région qui ne pensent qu’à leurs intérêts
personnels. Sinon, comment comprendre que Gbagbo puisse avec seulement les
richesses du Sud du pays s’occuper du Sud, du Centre, du Nord, de l’Ouest, de
l’Est et que Ouattara, dans cette Côte d’Ivoire théoriquement unifiée, avec à
sa disposition toutes les richesses du territoire ait tant de difficultés pour
faire face aux besoins des ivoiriens. Ceci ne peut s’expliquer que par le
pillage continu et maintenant plus considérable des ressources ivoiriennes par
les pays sahéliens et particulièrement le Burkina-Faso. Car, si pendant l’occupation
par la rébellion des zones Centre, Nord, Ouest, le BF et le Mali sont devenus
des pays exportateurs de produits ivoiriens (café, cacao, bois, diamant,....),
sous Ouattara, ces activités lucratives pour ces pays-sangsues ont pris de plus
en plus d’ampleur appauvrissant davantage l’économie ivoirienne.
De
plus, la configuration de la liste des responsables sous Gbagbo ne justifie en
aucun cas ce rattrapage hitlérien. En effet, s’agissant par exemple des hautes
personnalités de l’Etat, cinq sur neuf étaient des ressortissants du Nord. Seul
le Président Gbagbo était originaire de sa région (le centre Ouest). A
contrario, sous Ouattara, six sur neuf sont de sa propre région (Nord). A la
vérité, par sa politique de rattrapage, le Chef de l’Etat ivoirien voudrait
obtenir une adhésion totale des nordistes pour assujettir les autres ethnies,
ayant sans cesse clamé que les ressortissants du nord étaient toujours exclus
de la politique ivoirienne. Cette mauvaise foi volontaire avait pour objet de
ne pas faire de différence entre ivoiriens ressortissants du nord et
originaires des pays sahéliens. Ayant exagérément semé dans l’esprit des
nordistes une imaginaire exclusion, il faut confirmer ce grossier mensonge pour
être cohérent dans le mal et appliquer maintenant un rattrapage qui n’a pas sa
raison d’être.
Il
veut aussi justifier aux yeux des dioulas (populations du Nord de la Côte
d’Ivoire) l’introduction dans l’administration ivoirienne d’un grand nombre
d’étrangers à qui a été offerte indûment la nationalité ivoirienne et qui ont
combattu, à divers degrés et pour bon nombre d’entre eux avec des armes, pour
l’installer au pouvoir. C’est pourquoi, il a supprimé les concours d’entrée à
la police et à la gendarmerie pour embaucher ses militants du Nord et des pays sahéliens.
On aurait voulu entendre Mamadou Coulibaly, lui qui criait sur tous les toits
que le défunt ministre Tagro recrutait les ressortissants de sa région
(Centre-Ouest), se prononcer sur cette nouvelle forme de recrutement, des
fonctionnaires de l’Etat de Côte d’Ivoire, sous ce régime du Président de la
CEDEAO.
Par
le rattrapage, Ouattara manifeste son désir de vouloir à tout prix faire
plaisir à ses soutiens du nord, le RDR étant constitué à 98% de nordistes dont
une grande majorité d’étrangers. Il ne s’agit nullement de rattrapage mais
plutôt de livrer la Côte d’Ivoire à la sous-région conformément au désir de la
France. Cette politique discriminatoire ne doit laisser indifférent aucun
ivoirien car elle porte en elle les germes de la destruction de ce pays de
Gbagbo. Ce déviationnisme ethnique peut, si l’on n’y veille, prendre racine
dans ce pays comme ce fut le cas en Allemagne, de la pureté et de la
supériorité de la race aryenne prônée par Hitler; l’objectif étant de conduire
à la déliquescence de ce beau pays comme ce fut le cas de l’ex-Yougoslavie.
Sur
le court terme, des individus peu qualifiés occupent aujourd’hui à la grande
joie des nordistes qui, pour beaucoup clament que c’est leur temps de régner,
comme s’ils avaient été écartés du pouvoir sous Houphouët, Bédié, Guéi ou
Gbagbo. Mais en même temps, pour trouver des postes pour ces militants du RDR,
il faut chasser des ivoiriens et surtout ceux originaires de l’Ouest, du
Centre-Ouest et cela par milliers. Parfois même, des individus qui ne se sont
jamais intéressés à la politique sont victimes de ces agissements rétrogrades.
Pire, ces «pestiférés» n’ont même pas parfois touché à leurs indemnités de
licenciement abusif. C’est donc la misère qui s’installe dans beaucoup de
foyers ivoiriens. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, c’est la promotion des
vauriens (des marmitons devenus commandants, des quasi-illettrés devenus
ministres), des voleurs (casseurs de banques et prisonniers), des vandales
(pilleurs de maisons, casseurs de bus et de biens publics), des violents et
violeurs (rebelles et criminels).
Ceux
qui disent prendre leur revanche et exercer leur vengeance, deux défauts
injustifiés à proscrire en chaque être humain, préparent de véritables revanche
et vengeance dans l’esprit de leurs victimes. Que sera donc demain? Attention à
ne pas créer un autre Kosovo! Car ce massacre des wè qui se poursuit à l’Ouest,
et qui s’accompagne de la colonisation par les nouveaux colons burkinabè de
cette zone de forêts et de montagnes préparent une autre guerre, dans
l’indifférence totale des chefs religieux et traditionnels, des responsables de
la société civile, avec la complicité de la Communauté Internationale et des
ONG dites de défense des droits de l’Homme. Ces activités de conquête
territoriale se font certainement avec l’accord des plus hautes autorités du BF
et le silence coupable des chefs religieux, des chefs traditionnels dont le
Moro Naba, de la société civile de ce pays envahisseur. Il faut dès maintenant
prévenir cette probable conflagration en condamnant ces agissements et en y
mettant fin au plus vite.
Sur
les moyen et long termes, cette bombe à retardement appelé injustement
rattrapage par Ouattara et son clan prépare, dans les cœurs et les esprits des
victimes, une explosion de violence pouvant déboucher sur des représailles plus
dangereuses pour tous les frères du nord et donc pour tous les ivoiriens. Car,
à la vérité, le pouvoir politique changera sûrement de main, demain.
Demain,
tous ces «ivoiriens» injustement promus par Ouattara pour son intérêt s’en
iront en grand nombre chez eux et pour la plus part au Mali, au Burkina Faso,
en Guinée, au Niger, au Nigeria quand cette bombe à retardement de Ouattara et
du RDR éclatera. Ce sera alors trop tard pour ce beau et riche pays. Le
Président lui-même sera le premier à fuir comme le mercenaire lorsque les«
brebis» sont attaquées et comme l’a fait en 2000 le Président d’un pays
d’Amérique latine originaire du pays du soleil levant.
C’est
pourquoi dès maintenant, chers frères, chefs religieux et traditionnels,
responsables de la société civile ivoirienne, populations du nord de la Côte
d’ivoire, du Burkina Faso et de la sous-région, le moment est venu de condamner
ces délires tyranniques de l’homme de la CEDEAO, du Burkina Faso et de la
France. Il faut au plus tôt corriger cette ignoble politique de discrimination
ethnique sous régionale, appelée astucieusement rattrapage et rétablir les
choses comme elles étaient sous les précédents régimes d’Houphouët, de Bédié,
de Guéi et de Gbagbo. Il est préférable que Ouattara lui-même arrange sans
tarder ce qu’il a détruit. Dès maintenant car attendre après le mandat de
Ouattara, l’auteur de ce monstre, ce serait encourager, pour les victimes
d’aujourd’hui une vengeance féroce, un véritable rattrapage. Sinon, il ne faut
pas être surpris demain de voir, tous les nouveaux recrutés qui jubilent
aujourd’hui, les occupants illicites de forêts, de plantations et tous ces
criminels, être rattrapés par leur propre rattrapage, dans la justice. Ce qui
n’arrangerait, ni ces individus, ni les administrations et les entreprises
concernées encore moins l’état de Côte d’Ivoire et bon nombre de pays de la
sous-région. C’est pourquoi, il faut corriger dès maintenant cette folie
démoniaque car à la vérité, la vengeance, la revanche et le rattrapage que
pratique l’homme de la Communauté Internationale ne sont que des actes
injustifiés d’une méchanceté diabolique.
Source :
abidjandirect.net
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