Par
Nina GLEZ
C’est
bien une sagesse ivoirienne qui dit que la viande de l’éléphant ne se mange pas
en un seul jour ! Aux clameurs d’autocélébration et de satisfecit, se succède,
à une cadence surprenante, une série d’articles et de débats des médias
français sur l’an 1 du pouvoir d’Alassane Ouattara. Un tour d’horizon de l’actualité nous donne à
comprendre que le mur d’inconscience qui obstruait les sens et l’intelligence
semble s’être écroulé sous l’effet de la défaite du grand protecteur Nicolas
Sarkozy.
La boîte de
pandore ouverte, des vérités longtemps tues sortent
Comme
des chiens longtemps privés d’os, les médias français se sont jetés sur le bilan
anniversaire du président de CI et de sa gestion de la crise malienne. La
sanction est sans équivoque : la Côte d’Ivoire est assise sur un volcan qui
menace d’entrer en éruption.
Le
fameux ‘’nous avons fait mieux en un an que Gbagbo en 10 ans’ ’n’a pas longtemps
prospéré sous l’action du tamisage.
La
tâche s’annonce ardue pour le Chef de l’Etat Alassane Ouattara. Malgré les
déclarations répétées sur l’unité, le pays reste divisé. Les autorités n’ont
aucun contrôle sur la supposée armée professionnelle, les FRCI. Tandis que se
multiplient les rapports faisant état d’affrontements entre les FRCI et les
populations.
Le
départ du président français, parrain et soutien de la nébuleuse qui a porté
Ouattara à la tête de l’état ivoirien a complètement bouleversé le camp
Ouattara. Les injonctions de Washington à l’instauration d’une justice
impartiale ont créé un climat délétère et une suspicion au sein des alliés
d’hier.
Désormais
au sein de la rébellion, l’heure est à la grande mobilisation autour de leur
leader Soro Guillaume. L’étau se resserrant, ces derniers observent un repli
stratégique sur leur zone d’influence avec de brèves apparitions pour ne pas
laisser prospérer les rumeurs.
Pourtant
toutes les tentatives de raccommodage ne cachent pas le malaise et la panique. Un
véritable suspense digne des grandes séries hollywoodiennes se déroule sous nos
yeux. Il n’y a qu’à humer l’air !
Le conglomérat
de partis baptisé RHDP
Dans
ce duel à distance se profile un autre combat plus sournois, celui opposant les
membres de ce conglomérat de partis baptisé RHDP. Le feu couve sur la braise.
Les escarmouches se multiplient par média interposés.
Dans
cette ambiance, approche à grand pas, le procès le plus médiatisé du siècle :
celui du non moins célèbre prisonnier Laurent GBAGBO.
Le procès le
plus médiatisé du siècle: Laurent GBAGBO
L’assurance
des premiers jours fait place à une panique généralisée. Comment gérer ce
dossier ultra-sensible sans le grand manitou Nicolas Sarkozy ? Comment briser
l’élan de sympathie et de soutien ? Comment empêcher et pourquoi pas tuer cette
adhésion massive des populations
ivoiriennes au ‘’génocidaire’’?
Tels
sont en tous cas les défis qui se posent au tenant du pouvoir. Derrière l’écran
des déclarations et des mouvements se dessine le destin de deux hommes aux
parcours différents et aux positions idéologiques diamétralement opposées.
Ce
procès s’annonce comme celui des grands déballages.
Le roi est nu
Le
spectacle qu’offre la Côte d’ivoire est suivie de près par les africains. Et
cette représentation du dernier virage de la tragédie Ivoirienne risque de
dépasser toutes les prévisions. La question de fond de cette trame reste
incontestablement cette fameuse phrase : Qui a gagné l’élection présidentielle
de 2010 ? Avec en arrière-plan qui a soutenu la rébellion ?
Plus
que jamais, le ‘’spectateur ‘’ivoirien veut comprendre. ’’
Dans
le camp pro-Gbagbo, l’heure est à l’optimisme et à la prière. A contrario, le
camp Ouattara est divisé : deux tendances se signalent : la première regroupe
les ‘’déçus’’ qui ne comprennent pas ce qui arrive à leur champion (Bravetchê
et Warifatchê.). La colère se dispute à l’indignation et à l’humiliation
d’avoir cru aux paroles de leur mentor. Difficile pour eux d’accepter que ce
génie de l’économie mondialement reconnu, capable de redresser l’économie de
150 pays, puisse procéder à dose homéopathique, à des hausses de prix de
patentes, d’impôts. Ses promesses mirobolantes de ‘’pluie de milliards’’
s’évaporant, le crédit à lui accordé s’amenuit de jour en jour. Sa capacité de
redresser ce pays et lui donner ce lustre proclamé est gravement remise en
cause. Le verdict est sans appel, ADO
solution est devenu le problème.
Pour
la deuxième tendance, ‘’les irréductibles’’, la débâcle de ADO est à mettre au
compte des pro-Gbagbo qui s’activent dans le secret à faire échouer tous ses
projets.
La
scission de la ‘’case’’ symbole du RDR n’échappe pas aux autorités qui ont
entrepris ces dernières semaines de remobiliser leurs partisans avec une
recette qui a fait ses preuves : la diabolisation du président Laurent GBAGBO.
A
ce petit jeu, Ouattara court le risque d’y laisser ses plumes.
Pour
autant, au vu des derniers évènements, pour qui sonne véritablement le glas ?
Source :
abidjandirect.net
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