Thursday, 7 June 2012

POUR QUI SONNE LE GLAS ?


Par  Nina GLEZ

C’est bien une sagesse ivoirienne qui dit que la viande de l’éléphant ne se mange pas en un seul jour ! Aux clameurs d’autocélébration et de satisfecit, se succède, à une cadence surprenante, une série d’articles et de débats des médias français sur l’an 1 du pouvoir d’Alassane Ouattara.  Un tour d’horizon de l’actualité nous donne à comprendre que le mur d’inconscience qui obstruait les sens et l’intelligence semble s’être écroulé sous l’effet de la défaite du grand protecteur Nicolas Sarkozy.

La boîte de pandore ouverte, des vérités longtemps tues sortent

Comme des chiens longtemps privés d’os, les médias français se sont jetés sur le bilan anniversaire du président de CI et de sa gestion de la crise malienne. La sanction est sans équivoque : la Côte d’Ivoire est assise sur un volcan qui menace d’entrer en éruption.


Le fameux ‘’nous avons fait mieux en un an que Gbagbo en 10 ans’ ’n’a pas longtemps prospéré sous l’action du tamisage.
La tâche s’annonce ardue pour le Chef de l’Etat Alassane Ouattara. Malgré les déclarations répétées sur l’unité, le pays reste divisé. Les autorités n’ont aucun contrôle sur la supposée armée professionnelle, les FRCI. Tandis que se multiplient les rapports faisant état d’affrontements entre les FRCI et les populations.
Le départ du président français, parrain et soutien de la nébuleuse qui a porté Ouattara à la tête de l’état ivoirien a complètement bouleversé le camp Ouattara. Les injonctions de Washington à l’instauration d’une justice impartiale ont créé un climat délétère et une suspicion au sein des alliés d’hier.

Désormais au sein de la rébellion, l’heure est à la grande mobilisation autour de leur leader Soro Guillaume. L’étau se resserrant, ces derniers observent un repli stratégique sur leur zone d’influence avec de brèves apparitions pour ne pas laisser prospérer les rumeurs.

Pourtant toutes les tentatives de raccommodage ne cachent pas le malaise et la panique. Un véritable suspense digne des grandes séries hollywoodiennes se déroule sous nos yeux. Il n’y a qu’à humer l’air !

Le conglomérat de partis baptisé RHDP

Dans ce duel à distance se profile un autre combat plus sournois, celui opposant les membres de ce conglomérat de partis baptisé RHDP. Le feu couve sur la braise. Les escarmouches se multiplient par média interposés.
Dans cette ambiance, approche à grand pas, le procès le plus médiatisé du siècle : celui du non moins célèbre prisonnier Laurent GBAGBO.

Le procès le plus médiatisé du siècle: Laurent GBAGBO

L’assurance des premiers jours fait place à une panique généralisée. Comment gérer ce dossier ultra-sensible sans le grand manitou Nicolas Sarkozy ? Comment briser l’élan de sympathie et de soutien ? Comment empêcher et pourquoi pas tuer cette adhésion massive  des populations ivoiriennes au ‘’génocidaire’’?
Tels sont en tous cas les défis qui se posent au tenant du pouvoir. Derrière l’écran des déclarations et des mouvements se dessine le destin de deux hommes aux parcours différents et aux positions idéologiques diamétralement opposées.
Ce procès s’annonce comme celui des grands déballages.

 Le roi est nu

Le spectacle qu’offre la Côte d’ivoire est suivie de près par les africains. Et cette représentation du dernier virage de la tragédie Ivoirienne risque de dépasser toutes les prévisions. La question de fond de cette trame reste incontestablement cette fameuse phrase : Qui a gagné l’élection présidentielle de 2010 ? Avec en arrière-plan qui a soutenu la rébellion ?

Plus que jamais, le ‘’spectateur ‘’ivoirien veut comprendre. ’’

Dans le camp pro-Gbagbo, l’heure est à l’optimisme et à la prière. A contrario, le camp Ouattara est divisé : deux tendances se signalent : la première regroupe les ‘’déçus’’ qui ne comprennent pas ce qui arrive à leur champion (Bravetchê et Warifatchê.). La colère se dispute à l’indignation et à l’humiliation d’avoir cru aux paroles de leur mentor. Difficile pour eux d’accepter que ce génie de l’économie mondialement reconnu, capable de redresser l’économie de 150 pays, puisse procéder à dose homéopathique, à des hausses de prix de patentes, d’impôts. Ses promesses mirobolantes de ‘’pluie de milliards’’ s’évaporant, le crédit à lui accordé s’amenuit de jour en jour. Sa capacité de redresser ce pays et lui donner ce lustre proclamé est gravement remise en cause. Le verdict est sans appel, ADO solution est devenu le problème.

Pour la deuxième tendance, ‘’les irréductibles’’, la débâcle de ADO est à mettre au compte des pro-Gbagbo qui s’activent dans le secret à faire échouer tous ses projets.

La scission de la ‘’case’’ symbole du RDR n’échappe pas aux autorités qui ont entrepris ces dernières semaines de remobiliser leurs partisans avec une recette qui a fait ses preuves : la diabolisation du président Laurent GBAGBO.
A ce petit jeu, Ouattara court le risque d’y laisser ses plumes.
Pour autant, au vu des derniers évènements, pour qui sonne véritablement le glas ?

Source : abidjandirect.net 

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