Wednesday 9 February 2011

CEDEAO Vers l’assaut final pour affaiblissement durable de la Côte d’Ivoire

Par Dr Serge-Nicolas NZI , revisitée par Abidjan_pas_net

Le monde a changé, les peuples d’Afrique, du nord comme au sud, réclament à cor et à cris, plus de justice et surtout d’égalité entre les citoyens. De la Tunisie à l’Égypte, du Congo au Zimbabwe, rien ne l’est plus comme avant. Dans le cas de la Côte d’Ivoire, personne ne peut dire qu’il aime ce pays plus que ses propres habitants au point de faire leur bonheur à leur place.

Ceux qui pensaient que la crise ivoirienne allait se résoudre entre ivoiriens se sont tous trompés, tous les accords n’ont servi à rien. Des milliers de morts, un pays divisé, sans parler de la destruction des infrastructures publiques et des biens privés. Pour finalement organiser les élections chaotiques avec deux présidents pour un fauteuil.

La prospective est une science

Ceux qui pensent qu’une intervention militaire extérieure sera néfaste pour le pays et rendra la Côte d’Ivoire durablement ingouvernable, ne sont pas des anti-Ouattara ou des pro-Gbagbo. La prospective est une science, elle nous permet de rappeler l’Assassinat d’Abubakar Tafawa Balewa, au Nigeria le 15 janvier 1966 et le chaos que le Nigeria avait connu de 1966 jusqu’à la fin de la guerre du Biafra le 15 janvier 1970.

L’intérêt de la Côte d’Ivoire et de sa vie nationale, sont largement au-dessus de la personne de Mr Laurent Gbagbo et de son cher frère, Dr Alassane Ouattara.

Dans cette crise ivoirienne, les optimistes nous disaient hier encore que « ça va aller ».  Que la Côte d’Ivoire existe, que la terre et le ciel sont là, avec les institutions, les hommes et ce qui doit être gouvernés. Les pessimistes nous disaient de leur côté qu’il ne faut rien attendre des élections, que le pays explosera quel que soit le vainqueur. Car Mr Alassane Ouattara et la communauté internationale, n’accepteront pas une défaite ainsi que Mr Laurent Gbagbo, Les élections provoqueront donc une situation plus que compliquée pour les deux camps.

Entre les résultats proclamés par cette CEI, proche de Ouattara et ceux proclamés par le conseil constitutionnel, proche de Gbagbo, à quel résultat doit-on se fier ? Le débat entre la légalité et la légitimité est passé et dépassé disent certains. Il faut en finir avec Gbagbo et ses amis frontistes du FPI. Disent les bien-pensants du RHDP.

Le LMP et les Patriotes ivoirien  disent de leur côté, qu’Alassane Ouattara, veut utiliser ses réseaux d’affaires pour s’imposer aux ivoiriens. « Nous ne laisserons pas « un usurpateur »  diriger la Côte d’Ivoire. Nous préférons un mauvais gouvernement dirigé par un de nos frères ivoiriens qu’un  soit disant «bon gouvernement »  imposé de l’étranger  venu pour vassaliser notre pays. »  Avons-nous eu tort de croire que l’élection présidentielle mettra fin au spectre de la division inter-ivoirienne ?

Le troisième camp : les rêveurs  

Dans cette atmosphère délétère, certains dont  Mr Laurent Gbagbo ont parlé de médiation et de négociations entre les deux camps pour trouver une issue pacifique, préservant ainsi les vies humaines. Ceux-là  y compris Mr Laurent Gbagbo sont  considérer  comme des rêveurs, ils sont d’ailleurs mal vus des deux camps (en tous cas une partie du LMP), qui veulent en découdre physiquement.

Toutes les médiations ont donc échoué en raison de la nature des hommes et surtout des certitudes qui les caractérisent.

Pour les ouattaristes, « Négociations, mais de quoi et de qui tu parles, personne ne veut négocier avec Laurent Gbagbo, qu’il parte en exil à Tombouctou, à Koudougou ou à Nouadhibou un point un trait. C’est Alassane Ouattara le vainqueur des élections, c’est lui qui est reconnu par l’ONU, l’UE, UA, les forces nouvelles, la CEDEAO et l’UEMOA, tous les autres verbiages ne servent à rien. »On crie, la gorge déployée, que Gbagbo, veut assassiner la démocratie et voler notre élection, où il quitte le pouvoir si non nous lançons l’assaut pour le déloger du palais présidentiel.

Les Gbagboïstes, répondent avec une pointe d’humour ivoirien, Qu’ils s’en foutent éperdument des gesticulations internes et externes. Que tous ces courageux qui sont terrés comme des grillons dans un luxueux hôtel et qui veulent destituer Gbagbo, s’ils connaissent les lieux, qu’ils avancent simplement vers le palais présidentiel  d’Abidjan au Plateaux, et on verra qui est « garçon ».   Certains  avec ironie affirme que ceux d’en face ont soutenu la rébellion pour empêcher Laurent Gbagbo, de gouverner, voilà que Gbagbo, à son tour ayant retenu la leçon, refuse de leur laisser le pouvoir de gouverner. Match nul,  un but partout et maintenant nous ne sommes qu’à la mi-temps et la partie est loin de sa fin.

Exposons  ici librement les prévisions découlant de nos propres analyses et de notre simulation d’une intervention étrangère pour déloger  Mr Laurent Gbagbo de la présidence de la république ivoirienne.

Si la solution militaire se concrétise ; Les forces en présence

Notre plus grand regret et c’est avec tristesse que nous l’avouons devant l’Afrique et le monde, c’est que 50 ans après son indépendance, nous faisons avec les ivoiriens le constat dramatique que tous les instruments intérieurs de médiation qui devaient servir d’anticorps à la nation ivoirienne ont volé en éclat le jour où ce pays avait le plus besoin d’un compromis entre ses acteurs politiques pour régler un contentieux électoral.
Ainsi les ivoiriens médusés, vont assister à l’invasion de leur pays pour dit-on comme en Irak, imposer la démocratie, le respect du verdict des urnes et du suffrage des électeurs. Nous voulons croire à tout cela en pensant dès maintenant aux nombreux innocents qui vont perdre la vie dans les semaines à venir, si la solution militaire se concrétise.

Le camps Ouattara et «la nébuleuse»

Parlons maintenant des forces qui seront impliquées dans l’épreuve de force des jours avenirs. La force des nations unies, L’ ONUCI, dispose officiellement avec son renforcement d’effectif de 11 500 hommes. La force française de l’opération licorne qui est en embuscade sous mandat de l’ONU, affiche officiellement 4 000 hommes et du matériel approprié, y compris des bâtiments de guerre au large de la Côte d’ivoire.

La force de l’ECOMOG, 2000 hommes, en majorité des soldats nigérians. Le Nigeria pour ceux qui ont de la mémoire, c’est ce pays qui sous le régime du général Muhammed Buari, avait expulsé en 1985 deux millions de ressortissants de la CEDEAO, vivants sur son sol.
Dans ces 2000 hommes, il ne faut pas oublier des Maliens, Burkinabés Sénégalais et autres libériens. Bref tous ces pays ont toujours rêvé de faire la fête aux ivoiriens et à leur prétention de leadership sur l’Afrique de l’Ouest.

Les Force de résistances ivoiriennes

Les forces ivoiriennes de défense et de sécurité auront donc devant elles officiellement 17 500 hommes, chiffre que nous avons porté à 20 000 hommes, dans nos estimations. Les forces loyalistes ivoiriennes fidèles au président Laurent Gbagbo, c’est-à-dire l’Armée nationale et la Gendarmerie, disposent de 50 000 hommes chiffre que nous avons porté à 60 000 dans notre estimation en ajoutant les volontaires, les milices et la résistance patriotique.

La marche sur Abidjan

Une bonne partie des troupes de la coalition anti-Gbagbo, partira de Bouaké avec pour mission de faire route sur Yamoussoukro, officiellement la capitale de la Côte d’Ivoire et continuer par la route sur Abidjan, la capitale économique, de ce malheureux pays, pris en tenailles, par une restauration démocratique, venant de l’extérieur. Une autre attaque partira du sud-Ouest dans la région de San Pedro, avec pour mission de nettoyer la côte en allant vers Abidjan, qui est le point de jonction principal. On n’a pas besoin d’être un expert diplômé de l’école de guerre, de l’académie militaire de West Point aux USA ou de Sandhurst en Grande Bretagne, pour comprendre  cela.

Affaiblir durablement la Côte d’Ivoire, est l’un des buts des pays de la coalition CEDEAO, leurs soldats ne viennent pas pour instaurer la paix. Les pays qui la constituent n’ont pas intérêt à avoir pour voisin une Côte d’Ivoire fière des richesses de sa terre fertile, arrogante et suffisante par son niveau de vie à leurs côtés.

Il y a longtemps que des pays désertiques rêvaient d’être des exportateurs de café et de cacao, si ce n’est déjà fait. La crise ivoirienne leur offre sur un plateau cette opportunité, il faut la préserver en consolidant durablement l’instabilité chez le naïf et cher voisin ivoirien.
Les forces ivoiriennes, sous-équipés, dépourvus d’aviation et ayant connu un embargo de l’ONU qui empêchait le pays de s’armer, vont appliquer dans ce cas la tactique de la résistance absolue, comme les moudjahidine afghans pendant l’invasion soviétique du 15 février 1979 au 27 décembre 1989.

Elles ont l’avantage de la connaissance du terrain, c’est donc en pleine connaissance de leurs limites qu’elles n’iront pas dans un face à face pathétique et tragique avec les troupes de la coalition internationale qui veut restaurer la démocratie en Côte d’Ivoire. Elles se contenteront de résister et de faire le plus de dégât possible dans les rangs adverses.

Dans ce sens elles ne s’opposeront pas à l’occupation des grands axes routiers par les troupes des pays coalisés. Elles tendront des embuscades pour faire le plus de victimes possible chez l’adversaire, pour faire de la descente sur Abidjan un enfer pour les coalisés. Elle comptera en outre sur les actes d’indisciplines, de pillages, de vengeances aveugles des soldats nigérians et burkinabés sur les populations civiles pour gagner à sa cause l’opinion nationale et internationale.

Car cette guerre sera aussi une guerre médiatique avec du vrai sang. Pas celui que nous voyons au cinéma de couleur rouge tomate, en réalité dès qu’il touche le sol il devient noir et en Afrique tropicale, son apparition sur le corps humain attire tout de suite les mouches et l’odeur de la mort.

Si la progression des troupes anti-Gbagbo atteint la ville stratégique de Toumodi, située à 40 km de Yamoussoukro, les forces armées ivoiriennes fidèles à Laurent Gbagbo, feront d’une pierre deux coups, en faisant sauter à la dynamite tous les ponts des l’axes routiers, Toumodi – Abidjan, Toumodi – Oumé et Toumodi – Dimbokro. Le bac lagunaire de Jacqueville sera dynamité, ainsi que les ponts de la route côtière, San Pedro -Abidjan. Pour cela les ponts qui relient Bouaké et M’Bahiakro sauteront dès les premières heures du conflit, pour désemparer la coalition.

De manière à freiner la progression des coalisés vers Abidjan, mais aussi de priver durablement l’approvisionnement du Mali et du Burkina Faso, qui ont oublié qu’ils ont besoin de la Côte d’Ivoire pour leurs approvisionnements en importations et surtout leurs exportations par voie maritime.

Observer simplement la quantité de camions en arrêt d’attente entre Bouaké et Ferké, pour comprendre le drame économique des voisins du nord de la Côte d’Ivoire. La coalition a intérêt à ce que son intervention soit de courte durée pas plus de deux semaines. Si elle perdure pendant deux à six mois ou un an, ce sera aussi l’effondrement économique des pays enclavés comme le Mali et le Burkina. Ceux qui parlent d’étouffement du régime Gbagbo, doivent bien réfléchir, car sa chute sera douloureuse pour tout le monde. Ce n’est qu’un constat.

Y compris la France qui perdra toute crédibilité en Afrique pour avoir été incapable d’imposer une paix des braves dès le début. Nous avons aujourd’hui le sentiment qu’elle a cautionné le désordre par méconnaissance de la réalité ivoirienne et cela dans un aveuglement sans nom.
L’image des soldats français en mission de paix en Côte d’Ivoire et qui se sont retrouvés cambrioleurs des agences bancaires de la BCEAO, dans la zone rebelle, reste pour nous tous, ce que la France a produit de plus minable dans cette crise ivoirienne. Il ne s’agit pas ici d’être pour ou contre la France. Il faut vigoureusement blâmer un comportement indigne qui n’est pas conforme à l’idée que nous nous faisons de la France, de sa mission de paix et de ses leçons de droits de l’homme.

Dans cette guerre ou les prisonniers seront rares, si par malheur un ou deux soldats français sont capturés par des villageois en colère, leur peaux risques de finir sur un tam-tam africain ou alors l’image de leur corps dénudé traîné dans les rues sera en boucle sur les télévisions du monde entier.

Nous avons déjà vu cela en Somalie. Et si par hasard des français sont pris en otages dans la toile de la vengeance par un groupuscule de la galaxie patriotiques à Cocody ou à Yopougon, avec qui la France va-t-elle négocier leur libération ?

Voilà pourquoi la France préfère que ce soit une affaire africaine. Elle fournira les moyens logistiques, la couverture aérienne, le ravitaillement et les moyens satellitaires de télécommunications militaires, et restera derrière pour appuyer la guerre anti-Gbagbo.
Au cas où par amnésie les français ne se rappellent plus, Nous leur faisons remarquer, que c’est dans la durée que la France avait perdu la guerre d’Indochine de 1946 à 1954, en laissant derrière elle plus de 10 000 prisonniers français. C’est également dans la même durée qu’elle avait aussi perdue la guerre d’Algérie du 1er novembre 1958 au 2 juillet 1962.

L’utilisation de la torture pendant la guerre d’Algérie fut désastreuse pour l’image de la France dans le monde. Elle ne veut donc pas ici être au-devant d’un combat d’arrière garde que les Gbagboïstes considèrent déjà comme la reconquête coloniale de leur pays.

Nous rappelons également que c’est dans la durée que l’union soviétique avait perdu la guerre contre les moudjahiddines afghans, de décembre 1979 en février 1989. Malgré trois divisions blindées, sa supériorité aérienne et ses 550 000 soldats soviétiques suréquipés.
Ils étaient venus pour imposer Babrak Karmal, d’abord et Mohamed Nadjibullah, ensuite comme président de la république d’Afghanistan. Les preuves en grandeur nature sont devant nous et nous crèvent les yeux, pour démontrer qu’on ne sort jamais indemne d’une telle épreuve de force contre un autre pays.

Nous sommes sincèrement gênés de l’implication française dans cette crise qu’elle qualifiait hier d’ivoiro-ivoirienne. Est-ce qu’elle intervient pour la paix et la démocratie ou bien pour positionner un homme qui veillera sur ses intérêts privés et particuliers en Côte d’Ivoire ?

C’est en partie  cherchant des réponses à cette question que beaucoup de militaires ivoiriens on renforcés  leur lien  au Pr Laurent Gbagbo. L’ultimatum du président français Nicolas Sarkozy, pour que Gbagbo, quitte immédiatement le pouvoir a été un acte désastreux pour l’image de la France dans l’opinion africaine. Cela a permis au camp Gbagbo, de s’arc-bouter et confirmer la théorie d’un complot international contre lui et son pays.

On a parfois l’impression qu’au palais de l’Élysée et au Quai d’Orsay, les experts ne réfléchissent même plus. C’est ça la France ? L’Afrique a considérablement changé, dans les rues, ceux qui sont au chômage ont le BAC ou la licence. Le temps du président Français hautain, condescendant, donneur d’ordres et de leçons, est dépassé. La communauté française et l’ambassadeur de France à Abidjan ne nous démentiront pas sur ce point.

Au demeurant le premier face à face tragique de cette guerre Franco, CEDEAO, ONUCI contre les pros-Gbagbo, se déroulera à l’entrée nord d’Abidjan entre le corridor de GESCO à Yopougon, et la plaine du Banco en allant vers Adjamé et le Plateau. Les milices patriotiques se disent prêtes et aligneront 15 000 personnes devant les caméras de télévisions du monde entier.

Une vraie guerre urbaine en directe. Quand vous leur parlez des Alouettes survolant Abidjan, des Pumas, des Gazettes et autres hélicoptères des troupes françaises qu’ils qualifient d’AFO, (armée française d’occupation).

Ils vous répondent qu’il y a aujourd’hui sur le marché de l’armement des petites roquettes sol-air portables, de fabrication chinoise capable de faire taire les hélicos français. La France, n’avait pas prévu l’artillerie Vietminh pendant la guerre d’Indochine, elle s’en souvient s’en doute aujourd’hui encore disent-ils confiant de livrer bataille chez eux pour leur survie.

Les soviétiques de leur côté, n’avaient pas imaginé que les moudjahidines afghans qui n’avaient pas fréquenté les écoles de guerre seraient capables d’utiliser les missiles sol-air américains de type Stinger. Chaque guerre porte en elle ses surprises et son lot d’imprévus. Que sont devenus tous les va-t-en-guerre qui avaient par des paroles belliqueuses, encouragé Gamal Abdel Nasser à provoquer la Guerre de 6 jours du 5 au 10 juin 1967 ?

Au cinéma, le film prend toujours une tournure dramatique lorsque le commissaire de police fait de l’arrestation de l’accusé une affaire personnelle sans réunir des preuves suffisantes et sans tenir compte de la présomption d’innocence. Sarko …

Il faut éviter de recourir à la force aveugle pour imposer sa volonté aux autres. La force n’a jamais été la raison. Nous le disons dans l’intérêt de la Côte d’ Ivoire et de tous les protagonistes de cette crise sans fin qui va coûter des milliers d’innocentes vies humaines.

L’assaut sur le palais présidentiel

Laurent Gbagbo a toujours dit qu’il faut venir le chercher au palais présidentiel. Car il vendra sa peau au prix fort. Il attend et personne ne bouge. Ses adversaires, attendent tous une intervention extérieure. C’est une situation pénible et ingérable à moyens terme.

Sur la base de nos propres estimations et non celles des américains, des indiens ou des chinois, cette guerre pour porter Dramane Alassane Ouattara, au pouvoir fera 75 000 morts dont 25 000 à l’intérieur du pays. 50 000 morts  à Abidjan. Le quartier populaire de Yopougon, et ses milices patriotiques paieront le plus lourd tribu avec plus de 20 000 morts, en majorité des civiles.

À Abidjan les combats se dérouleront rues après rues et maison par maison, la direction du FPI sera décapitée et les pleurnicheurs ne seront pas épargnés. Les vainqueurs du jour se comporteront comme l’avait fait le roi Sosso Soumangourou Kanté, en s’emparant en janvier 1220 des restes de l’empire disloqué du Ghana en décimant pratiquement la famille régnante.

Le PDCI-RDA,

Le PDCI-RDA, et surtout ses militants qui avaient rejoint Gbagbo dans la période électorale, ne seront pas en reste. Nous les informons que la vague de nettoyage touchera aussi les dirigeants de ce parti qui aura soixante-cinq ans en avril prochain. S’ils pensent qu’ils seront tranquillement dans les fauteuils moelleux de leur salon climatisé en sifflant une bière fraîche devant un plat d’aloco accompagné d’oignons, de piments frais et d’une friture de poisson, dans l’attente les nouvelles à la radiotélévision ivoirienne, ils se trompent sur toute la ligne.

Pour qu’Alassane Ouattara, reste durablement au pouvoir, il lui faut un paysage politique de gens calmes et dociles, comme dans le Burkina Faso, de l’après Thomas Sankara. S’ils ne le savent pas, nous leur disons ici qu’Alassane Ouattara n’a pas oublié les coups de boutoirs de l’ivoirité, dont-ils furent tous les zélateurs, y compris Henri Konan Bédié. Alassane Ouattara, n’a donc aucune confiance en eux.

Dans cet esprit, tous ceux capables de lever la tête seront refroidis et cela sera mis dans le chapitre comptable des pertes et profits, pour ne pas dire des dommages collatéraux. Il n’y a aura ni recherches sérieuses sur leur cas de décès encore moins une enquête de police dans un pays où la violence règne déjà en maître absolu.

S’ils ont de la mémoire, qu’ils se souviennent simplement de la mort du ministre, Boga Doudou et du général Robert Gueï, et ils comprendront eux même que Gbagbo, sera leur compagnon d’infortune. Beaucoup de corps seront criblés de nombreuses balles. C’est une forme de signature très utilisée dans les règlements de comptes des groupes mafieux de la Cosa Nostras sicilienne, notamment entre le clan de Catania et celui de Corleone.

Tuer l’adversaire en le rendant méconnaissable pour que sa famille ne puisse même pas exposer son corps pendant les obsèques.

Tel sera le triste sort de ceux qui ont voulu jouer sur les deux tableaux en oubliant qu’on peut tout perdre dans un jeu qui conduit aux portes de l’enfer. Ceux qui sont allés à Lakota, aux obsèques du ministre, Émile Boga Doudou, vous diront mieux que nous que le corps ne fut pas exposé, parce que méconnaissable.

Au lendemain des affrontements, la ville d’Abidjan sera comme dans un décor de fin du monde. Elle ressemblera à Téhéran au lendemain de la restauration de Mohamed Reza Pahlavi, sur le trône de l’Iran le 22 août 1953, après un bref exil en Italie. Ou à Paris au lendemain des évènements de mai 1968 ou alors à Kinshasa au lendemain du 17 mai 1997, après la fuite de Mobutu.

On peut pousser la comparaison jusqu’à David Dacko, le président centrafricain mis en place par l’opération militaire française Barracuda du 20 septembre 1979 à Bangui. Ne parlons même pas du pillage du palais présidentiel et des archives de l’État ivoirien, dans une ville d’Abidjan en flamme. Les milices s’affronteront pour prendre le contrôle des quartiers, maison par maison. Pendant que les pillages des villas luxueuses de la Rivera, d’Angré et des Deux Plateaux, feront rage dans Abidjan en folie.

La violence, comme une explosion de puissance qui s’attaque au bien être des autres composantes de la société dans le but de les contraindre à la soumission, à la domination et à l’asservissement, dans une société qui se veut solidaire et égalitaire, conduit les autres à cultiver une vengeance, une barbarie aveugle et une violence sans nom dont les pillages et les razzias décrits plus haut en seront les manifestations les plus extrêmes.

Ceux qui sont septiques comprendront très vite. Qu’on ne va pas laisser Alassane Ouattara, au palais et dire aux ivoiriens c’est fini arrangez-vous. Non ce n’est pas terminé, il y aura des élections législatives et communales pour aller à la modification de la constitution permettant la prééminence du droit du sol pour l’acquisition de la nationalité ivoirienne afin de tuer définitivement le cancer de l’ivoirité et tout ce qui va avec.

Ceux qui dorment doivent se réveiller car on ne joue plus. De jeu en jeux, les jeux ont trop duré, il faut mettre fin à la récréation des petits braillards qui veulent donner des leçons de souveraineté, d’indépendance et de nationalisme à l’Afrique et au monde, basta finito.

Ne savent-ils pas que le monde est interdépendant ? La France a-t-elle investi en Côte d’Ivoire pour laisser les frontistes et autres gbagboïstes, qui contestent sa main mise sur ce pays de diriger tranquillement la Côte d’Ivoire ? Avec leurs patriotes et leur ivoirité, ils veulent empêcher le monde de tourner en rond, il faut vite les mettre à plat ventre, c’est de cela qu’il s’agit.

C’est aussi cela la réal politique et la pax Francia. Les ivoiriens n’auront que leurs yeux pour pleurer, abandonnés de tous, personne ne viendra à leur secours. Ils ne recevront même pas des paroles de consolation de leurs voisins. L’unité africaine, la solidarité africaine, tout cela ne sont que du pure vent et des chimères. Le chaos et l’effondrement de l’État, seront au bout de cette intervention militaire internationale, qui comme en Irak, ne réglera pas les vrais problèmes. Ce sera aussi cinquante ans de régression pour la Côte d’Ivoire.

Si la coalition anti-Gbagbo, réussi à installer Alassane Ouattara au pouvoir, quel sera le nouveau type de rapport qu’il y aura entre les ivoiriens et leurs voisins ? Comment gouvernera-t-il un pays en ébullition dans la confrontation permanente des identités ? Nous prévoyons une course aux armes dans cette sous-région Ouest africaine.

Se doter d’une armée capable de dissuader tout usage de la force extérieure pour régler un contentieux interne. Tel sera le but de tous les gouvernements qui veulent inscrire leurs actions dans la durée. Cette course à l’armement fera à moyen terme de l’Afrique de l’Ouest une poudrière fondamentalement néfaste pour la paix ainsi que le développement économique et social de cette sous-région.

Mais mieux encore, toutes les revendications corporatistes, économiques et sociales en suspenses resurgiront devant, Alassane Ouattara, pour des solutions urgentes dans le but de le déstabiliser et sans doute pour l’empêcher de gouverner. Les militaires, les enseignants, les étudiants, les fonctionnaires et pourquoi pas les paysans dont la vente de leur café et cacao fut bloquée par un appel d’Alassane Ouattara, à la communauté internationale. Comme vous le constater, les attentes sont nombreuses et les chantiers pour la résurrection de la Côte d’Ivoire aussi.

C’est pourquoi Il faut prendre en compte la malfaisance des forces centrifuges capables de retarder l’avènement de la paix. Nous ne sommes ni des courtisans de Laurent Gbagbo, encore moins des supporters fanatiques d’Alassane Ouattara.

Nous exprimons ici notre point de vue en nous appuyant sur ce que histoire humaine nous enseigne comme leçons de ce que d’autres pays ont vécu hier et surtout en observant ce qui se passe actuellement chez les autres. Toute l’intelligence dont Dieu nous a dotés, nous oblige à nous opposer frontalement à une occupation militaire étrangère de la Côte d’Ivoire pour régler un différend post-électoral qui mettra en péril la vie de la nation et celle des millions d’ivoiriens.

Conclusion

Alerte, chers ivoiriens. Une idée est entrain de circuler comme un ballon d’essai et de faire son chemin. La partition de la Côte d’Ivoire en deux États, comme la séparation entre l’Inde et le Pakistan en 1947. Nous avons entendu sur deux chaînes de télévisions françaises, un responsable politique français et un politologue, parler ouvertement de la partition de la Côte d’Ivoire comme solution de sortie de crise en Côte d’Ivoire.

Certains nous dirons que c’est de la plaisanterie. Non à force de chercher les solutions de leurs problèmes de cohabitation à l’extérieur du pays, les ivoiriens finiront par accepter toutes les solutions mêmes les plus stupides. Si cette situation persiste dans la durée, le risque est réel de voir la Côte d’Ivoire disparaître physiquement pour rendre tout le monde perdant.

Concernant l’usage de la force, les exemples d’interventions militaires qui n’ont pas résolu les problèmes sont encore sous nos yeux en grandeur nature. De l’Irak, à l’Afghanistan de l’Irlande du nord à la Tchétchénie, de la Somalie jusqu’au Sahara occidentale. Aucune grande puissance militaire n’a jamais pu résoudre un problème national ou un problème ethno politique et institutionnel d’un autre peuple par la force. Même les aveugles ne nous démentiront pas sur ce point.

Nous avons exposé notre sentiment, nos craintes, nos angoisses et les risques réels d’implosion auxquels la Côte d’ivoire sera confronté. L’avenir de Laurent Gbagbo n’est pas l’essentiel. L’image d’Alassane Ouattara, enjambant des cadavres pour accéder à la présidence de la république sur le plateau d’Abidjan, nous rend encore plus triste, car il mérite mieux que gouverner le néant et gérer l’apocalypse.

Rappelons que la guerre du Biafra avait causé la morts de plus un million de personnes. Le génocide Rwandais avait provoqué la mort 800 000 tutsis, la guerre du Liberia avait coûté la vie à 350 000 personnes des civiles pour la plupart avant de provoquer l’effondrement de l’État. 75 000 morts, c’est le prix que les ivoiriens devront payer dans une guerre qui dégénéra en affrontement ethno politique, voilà ce que coûtera le duel Gbagbo-Ouattara.

C’est en voulant faire du sort de ces deux personnes, l’avenir de la Côte d’Ivoire que les ivoiriens ont embrassés durablement le chaos. Devant cette sombre perspective, ne vaut-il pas mieux aujourd’hui d’aller vers une solution négociée qui épargne des vies humaines en éloignant le pays du bain de sang prévisible et non mérité par la nation ivoirienne?

Hannah Arendt, que nous considérons comme l’une des grandes prêtresses de la pensée, dans la philosophie politique du monde occidentale nous disait dans ; la condition de l’homme moderne, que :

« Contre l’imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l’avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses. »

Tel est le visage déchirant, ensanglanté et méconnaissable de la Côte d’Ivoire à la veille d’une invasion qui restera dans l’histoire comme un contentieux électoral, transformé en une guerre pour restaurer une soi-disant  « démocratie » en décapitant celui -a même qui la réinstaurer en Côte d’Ivoire  et tout ça dans une mare de larmes et de sang.

3 comments:

  1. Dans le cas où aucune entente n'est possible, il faut envisager une partition de la Côte d'Ivoire avec une zone nord et une zone sud selon la ligne de démarcation de 2004, chacune avec un président et des institutions propres. Toutefois une rétrocession des richesses des deux zones entre elles est indispensable et logique. Par exemple on peut imaginer :
    30% pour le nord, 30% pour le sud, 30% au secteur privé et 10% à l’état fédéral.
    Une institution fédérale constituée par une assemblée nationale représentant le paysage politique du premier tour de l'élection présidentielle de 2010, à savoir 38% FPI, 32% RDR, 25% PDCI et 5% des partis restants et un président issu du consensus de l'assemblée.
    L'institution fédérale n'aura qu'un pouvoir de représentation internationale à la fois politique et économique.
    A cela s'ajoute une haute cour, constituée des chefs et/ou rois des autorités coutumières intervenant dans les cas de litiges et de contentieux entre les deux zones. Cette cour est souveraine est sans appel.
    Daniel SORY

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  2. Merci Daniel- c'est une solution qui doit être envisagée - parce que les positions sont tellement tranchées que je vois mal un compromis qui ne dissimulera pas de plan cachées.

    abidjan_pas_net

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  3. mdrrrrrrrrrr n'importe koi

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