Friday 29 July 2011

ADO ment à New York: ''Aboa a reçu de l’argent du PR Gbagbo pour acheter des armes....''

Alors qu’il est en visite à New York Hermann Aboa fait « bafouiller » ADO. Interrogé sur le maintien en détention d’Hermann Aboa, dénoncé par les organisations de défense de la liberté de la presse, le chef de l’Etat ivoirien n’a pas été convaincant. Sautant d’une justification à une autre…

Par Philippe Brou

Justifier l’injustifiable est tout un art, dont la pratique est périlleuse. Alassane Ouattara, en visite à l’ONU hier, a eu l’occasion de s’en rendre (une nouvelle fois ?) compte. A propos de l’arrestation scandaleuse d’Hermann Aboa ( journaliste) , celui qui doit rencontrer Barack Obama en tant que « bon élève de la démocratie », s’est heurté aux questions des journalistes. Et a été obligé de « bafouiller » et d’improviser des charges imaginaires pour se donner de la contenance. Après avoir été « coincé » par ses interlocuteurs.


Interrogé par l’agence Inner City Press sur notre confrère, qui risque la prison en vie, notamment pour ( !) « atteinte à la sûreté de l’Etat », Ouattara a d’abord évoqué le spectre du « journaliste de la haine », parlé de la Radio Mille Collines rwandaise, et accusé Hermann Aboa d’avoir appelé à la haine. Le problème est que le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a publié une note formelle. Ce type d’accusations, a expliqué l’ONG, peu suspecte de sympathies pro-Gbagbo, « ne doit pas être banalisée ». Après avoir visionné des images de ce programme, la CPJ a estimé « que les accusations portées contre Aboa sont sans fondement ». Il est victime d’une poursuite de nature « sélective » et « motivée par la vengeance politique », a martelé le CPJ.

Mis en face de telles évidences, ADO a changé d’angle d’attaque. Et tenu des propos absolument surprenants, qui devront être prouvés de manière minutieuse s’il ne veut pas perdre toute crédibilité internationale. Aboa, a-t-il expliqué, a reçu de l’argent du président Gbagbo « pour acheter des armes, pour distribuer des armes à des mercenaires ». Cette version des choses, jamais entendue en Côte d’Ivoire, n’a pas manqué de faire « tiquer » les journalistes présents. Si cette histoire est vraie, pourquoi commencer par évoquer la nature de son « discours » à l’antenne, bien moins grave que cette accusation « fatale » ?

Interrogé sur les exactions des FRCI pro-Soro, qui s’en sont pris à des mineurs et des médias pro-Gbagbo à Abidjan, ADO a affirmé, comme pour faire endosser la responsabilité à l’ensemble des « corps habillés » ivoiriens, que les Forces nouvelles ont « fusionné » avec « l’armée de M. Gbagbo » et que les commandants seront tenus pour responsables. Quand on sait que l’unité qui occupe le siège de Notre Voie est très clairement l’unité Atchengue de Morou Ouattara – et que cela est su de tout le monde –, on ne peut qu’attendre que cette promesse faite au siège de l’ONU soit tenue. Si, bien entendu, elle est sincère. D’ores et déjà, le porte-parole en second de Ban Ki Moon, Farhan Haq, a affirmé que son patron avait été « mis au courant » du cas Hermann Aboa et de la lettre que le CPJ a rédigée pour exiger sa libération.

Visiblement consciente de l’impair commis par le chef de l’Etat ivoirien, l’Agence France Presse (AFP) a omis d’évoquer ce sujet pourtant important, sur lequel Ouattara disait des choses « inédites », pour « angler » sa dépêche sur les promesses selon lesquelles les crimes des deux camps seraient punis. Vieille promesse longtemps ressassée qui n’a jamais connu de début de mise en œuvre, la persécution des pro-Gbagbo allant de pair avec une impunité choquante pour les proches du clan au pouvoir impliqués dans des exactions. En dépit de l’activisme négatif des FRCI, déplorés par la presse internationale, Ouattara a affirmé que le pays connaissait « un nouveau départ », avec « la sécurité pour les gens ». En dépit des menaces constantes de ses soldats envers des ex-FDS soupçonnées à tout bout de champ de vouloir faire un coup d’Etat, Ouattara a affirmé : « Je dors bien la nuit. Je ne fais pas de cauchemar ». On est content pour lui.

in Le Nouveau Courrier

1 comment:

  1. QUI NE CONNAIT PAS ADO C'EST UN GRAND MENTEUR IL N'A PAS LE CHARISME D'UN HOMME POLITIQUE QU'IL ARRETE DE RACONTER DES BALIVERNES

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