Tuesday 13 December 2011

Législatives Ivoiriennes : la gifle populaire magistrale pour l’occident et ses sbires

PAR SAN FINNA

Les élections législatives du 11 décembre 2011 en Côte d’Ivoire auraient dû, pour tous les Ivoiriens, se dérouler dans l’allégresse d’un pays ayant retrouvé l’apaisement des cœurs ; un pays qui, ayant extrait et conduit l’élément perturbateur Laurent Gbagbo à la Haye pour jugement international, aurait dû baigner dans le parfum d’une réconciliation retrouvée ; un pays qui, le droit y ayant été restauré avec tant de panache, aurait dû, aux yeux du monde,  traduire ce retour de l’espoir par des taux exceptionnels de participation à ces premières consultations de l’ère Ouattara. Mais de tout cela, il n’en est absolument rien. Tout au long de la journée, les électeurs se sont fait désirer devant les urnes. Les rangs squelettiques constatés devant les bureaux de vote ont fait la preuve de la disette participative qui a caractérisé le scrutin.


La presse, aussi bien nationale qu’internationale, les observateurs, l’ONU, ont été unanimes sur la faiblesse de l’affluence des Ivoiriens devant les bureaux de vote et ce, en dépit de l’appel à une participation massive du président Ouattara. C’est, à contrario, l’appel au boycott lancé par les partisans de Laurent Gbagbo, surtout depuis le transfèrement de celui-ci à la Haye, qui semble avoir été mieux reçu par les Ivoiriens.

Le constat est là, impitoyable. Et si d’aventure la CEI (commission électorale indépendante), totalement acquise au camp Ouattara, décidait par la suite d’ « arranger » ces résultats, le taux de participation devenant un enjeu crucial, cela n’enlèverait rien au constat de désaveu général exprimé par les Ivoiriens.

Ce désaveu populaire, il vaut pour un Alassane Ouattara, dont le ramage ne se rapporte guère au plumage et qui, placé au pied du mur, accumule les fautes politiques lourdes depuis son arrivée au pouvoir, mais pas seulement. Il est également dirigé contre l’ONU, contre la France, contre Barack Obama. Et la teneur de ce message est sans équivoque : vous ne pouvez pas, au nom de la poursuite aveugle de vos intérêts, organiser en toute impunité la recolonisation d’une nation, le pillage de ses richesses, l’extinction de toute velléité de leadership en son sein par l’humiliation d’hommes comme Laurent Gbagbo, et croire que tout cela passera sans la moindre résistance. On peut ne pas posséder d’armes, mais avoir sa dignité pour soi.

Une vérité qui, au-delà des Ivoiriens, interpelle également tous les Africains, en leur faisant comprendre, exemple à l’appui, qu’il ne s’agit pas d’être nécessairement doté de moyens colossaux pour opposer une résistance appropriée aux menées invasives des puissances occidentales. Le courage et la détermination à préserver sa dignité suffisent souvent à remporter des batailles décisives.

Mais ce désaveu, c’est aussi un immense clin d’œil en direction de l’ex président Laurent Gbagbo qui, du fond de sa cellule à la Haye, comprendra que les Ivoiriens, loin de l’avoir oublié, lui adressent au contraire un immense merci pour  son œuvre, inachevée certes, mais qui n’en demeure pas moins la boussole indiquant la direction à suivre. Et surtout, il l’intègrera comme une invite à tenir plus que jamais tête et à transformer le prétoire de la CPI en une tribune d’où il fera entendre au monde entier le désir de liberté des Ivoiriens, mais aussi de tous les Africains.

Ce message sans équivoque des Ivoiriens devrait également amener un Charles Konan Banny, à qui a été confié le bidouillage d’une réconciliation s’annonçant d’ores et déjà plus qu’improbable dans le contexte actuel, à revoir les termes de l’énorme farce qu’il s’apprête à servir à ses compatriotes.

Source : SanFinna

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