Wednesday 7 December 2011

prestation de Laurent Gbagbo : Les pro-Ouattara perdent leur sérénité

 Par Coulibaly Zié Oumar 

On s’attendait plus ou moins à une réaction du camp Ouattara à la première comparution du Président Laurent Gbagbo. Mais, on ne s’attendait pas du tout à une telle frilosité faite de haine venimeuse, et d’intox. « On a l’impression qu’ils ont voulu rapidement ramener leurs lecteurs éblouies par la sortie de Gbagbo, à leur réalité faite de haine pour tout ce qui n’est pas de leur camp », analyse un « titrologue » rencontré devant un kiosque à journaux. Jugez-en ! « Première comparution de Gbagbo devant la Cpi « Tout est faux ! » « Voici ses mensonges », a titré Le Patriote, le journal du Rdr, le parti de M. Ouattara. « Première comparution devant la Cpi : « Gbagbo, première spirale de mensonges », titre le Nouveau Réveil, journal du Pdci, parti vassal du Rdr, donc de M. Ouattara. 

Du Séjour du Président Laurent Gbagbo à Korhogo

Mais au fond, que valent les écrits de ces journaux qui ont semble-t-il reçu pour mission de rayer le nom et la bonne image du Président Gbagbo de la mémoire de la majorité des habitants de la Côte d’Ivoire. Le Patriote insiste sur le fait que le président Gbagbo se soit plaint de ses conditions de détention à Korhogo. « S’agissant de ses conditions de détention à Korhogo, Gbagbo enfonce le clou de la contrevérité jusqu’à laisser croire qu’il était traité comme un véritable condamné à mort, qui « ne savait ce qui se passait dans le ciel que quand il pleuvait dehors. » Et le journal de rappeler ce que le Président Laurent Gbagbo aurait confié aux Elders (Desmond Tutu, Kofi Annan…) le 2 mai 2011, quand ceux-ci sont allés rendre visite dans sa prison à Korhogo. « Je mange bien, je dors bien, je suis bien traité », aurait déclaré le président. 

On ne sait pas d’où le journal de Ouattara tire cette phrase qu’elle attribue au Président Laurent Gbagbo. D’autant plus que les journalistes n’ont pas eu accès à la salle où s’est tenue la rencontre. On le sait, l’actuel pouvoir sait faire distiller des informations qui ne sont pas justes pour servir sa cause. Mais, de quoi se plaint au juste le journal de Ouattara ? Dans sa déclaration à La Haye, le président Gbagbo a dit exactement ceci : « j’étais logé dans une maison : lit, moustiquaire, douche, deux repas par jour à ma demande parce qu’on m’avait proposé trois (repas, ndlr). 

Donc, le problème n’était pas là. Mais, je ne voyais pas le soleil et je ne savais pas ce qui se passait dans le ciel que quand il pleuvait sur le toit. (…) Je n’ai vu le soleil que les quelques rares fois où mes avocats sont venus », a-t-il expliqué. On voit que bien que le Président Gbagbo n’a jamais dit qu’il ne mangeait. Bien au contraire, il dit qu’il avait droit à deux repas à sa demande sur trois qu’on lui a proposés. Et qu’il avait un lit, une moustiquaire, une douche. Ce qu’il a dénoncé, c’est le fait d’être enfermé jour et nuit. Sans voir la lueur du jour. C’est effectivement, comme le dit le journal du Rdr, comme ça qu’est traité un condamné à mort. Question de fond : est-ce que le Patriote peut démontrer le contraire ? En effet, nulle part dans le papier de nos confrères, le contraire des propos du Président Gbagbo n’est démontré. Il n’y a que des affirmations gratuites. 

De l’intervention de  l’armée française 

Autres choses. Le même journal dit que c’est sous le mandat 1975 de l’Onu que pour « détruire les armes lourdes de Laurent Gbagbo que la licorne a dû intervenir par des tirs précis.» Pendant que poursuit-il, « les forces pro-Gbagbo massacraient les civils ivoiriens, dont 3000 sont tombés… » Première remarque. Dans sa brève mais riche déclaration, celui que Ouattara hait, a dit que « la résidence du président de la république bombardée du 31 mars au 11 avril (…) C’est l’armée française qui a fait le travail et nous a remis aux forces d’Alassane Ouattara qui n’étaient pas encore des forces régulières… » Comme le dit, Le Patriote, la résolution dit de détruire les armes lourdes. Pas d’un camp précis. 

A la pratique, on a vu que ce sont seulement les armes lourdes de l’armée régulière ivoirienne qui ont été détruites. Les armes lourdes des rebelles ne l’ont pas été. Deuxième observation, il n’a jamais été dit dans cette résolution que la résidence du président de la république devait être réduite en cendres. Et pourtant ça a été le cas. Troisième observation, les 3000 morts pour peu qu’on ait une dose de bon sens, n’ont pas été occasionnés par les seules forces régulières. 

Les Frci, la force licorne, la force de l’Onuci ont commis des massacres connus de tous. Au final, le Président Laurent Gbagbo n’a dit aucune contrevérité. Mais, au contraire, c’est ceux qui lui apportent la contradiction qui veulent réécrire l’histoire à leur profit en voulant en vain, effacer le massacre de 800 Guérés à Dukoué, l’attaque armée en septembre 2002 de l’Etat de Côte d’Ivoire avec toutes ses suites macabres. La contestation des résultats tels que proclamés par le conseil constitutionnel avec l’appui de l’Onu et de la France. C’est ce cocktail explosif qui nous a conduits à cette situation révoltante où le vainqueur par les armes impose sa justice. 

Mais au-delà du caractère épidermique des réactions, c’est surtout la panique du nouveau pouvoir face au réveil brutal du « monstre » qu’il croyait avoir définitivement mis à mort à la suite de huit mois d’enfermement et de maltraitance. Complètement sonné comme un boxeur ayant pris un uppercut, à l’instar du procureur Luis Moreno Ocampo, le pouvoir a préféré envoyer au front ses soldats les plus fidèles, le temps de retrouver ses esprits. Pour des réactions pas du tout à la hauteur de l’enjeu. 

Source : notrevoie


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