Wednesday, 22 December 2010

la Côte d’Ivoire a une mémoire?



par Jean-Jacques Dikongué sur http://www.afrik.com/article21560.html



Concluant une analyse dont le titre était : ’’LES DYNASTIES AFRICAINES EN MARCHE… Mais attention !’’, j’osais cette affirmation : ’’Les relations franco-africaines prendront à n’en pas douter, une autre tournure avec les prochaines élections présidentielles qui pointent à l’horizon. ’’. Une analyse qui faisait suite à la diarrhée des révisions constitutionnelles qui s’est saisie des présidents africains et dont l’objectif inavoué mais pourtant clair est : soit le maintien au pouvoir ou la mise sur orbite de leur progéniture.

A l’aune de ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire, tout porte à confirmer cette conclusion avec une nuance de taille, les prémisses diffèrent selon qu’il s’agisse de la Côte d’Ivoire, du Gabon, du Sénégal ou d’un autre pays africain dit francophone. Si d’un côté l’exigence au respect de la souveraineté des Etats fonde et justifie le changement de ces relations franco-africaines, saurait-on dire la même chose de l’autre ? Restons donc sur le cas de la Côte d’Ivoire qui nous intéresse.


Tuesday, 21 December 2010

Le Potentiel: Françafrique et démocratie


Par JP MBELU sur Le Potentiel - Journal Burkinabè – le  21/12/2010

Quand Eva Joly a mené ses enquêtes sur l’affaire Elf dans les années 90, elle a été placée face à la corruption des élites, aux méthodes et aux pratiques qui l’ont aidée à désapprendre. Elle finit par confesser ceci : « La France m’a dégrisée, dévoilé l’envers du décor. L’instruction fit mon instruction ». Sa foi dans la grandeur et la noblesse des institutions de son pays a vacillé. La première partie du documentaire ‘Françafrique’ vient enfoncer le clou. Elle met davantage à nu l’existence des institutions secrètes parallèles aux institutions démocratiques et l’interconnexion entre les élites françaises et les despotes africains. Cette découverte pose la question de la pertinence de la lutte pour la démocratie dans un contexte miné, vicié où les intérêts des ploutocrates instrumentalisent « la démocratie ». Faut-il, dans ce contexte de démocratie piégée, rêver d’une Afrique débarrassée de la ‘Françafrique’ et de l’impérialisme intelligent ? A quel prix ? Ce contexte nous permet-il de désapprendre ? 




Monday, 20 December 2010

La désoccidentalisation du monde mise en Scène en CI

par Silvie Kouamé dans Le Nouveau Courrier 

On peut choisir de regarder la crise ivoirienne à travers les lunettes déformantes de la majorité des médias internationaux, qui ont choisi de raconter une histoire simpliste et manichéenne. En gros, il s’agit d’un pays où un roi nègre s’accroche au pouvoir. Alors qu’il a perdu des élections transparentes et validées par une «communauté internationale» forcément honnête, vertueuse et mue par sa mission civilisatrice et «démocratisante». Non violent, porteur d’espoir, son adversaire a appelé «le peuple» à descendre pacifiquement dans la rue, mais la soldatesque aux ordres du président sortant a sévi. Depuis, les puissances occidentales essaient de faire prévaloir les valeurs universelles…


Cette belle fable ne résiste ni à la réalité ivoirienne, bien plus complexe, ni à la froide logique de la diplomatie internationale. Le processus qui a amené l’Occident à imposer la thèse «Ouattara vainqueur» n’est ni légal ni légitime. Ce n’est pas la Commission électorale indépendante (CEI) qui a diffusé des résultats provisoires en sa faveur ; mais seulement son président, membre du RHDP, au sein du QG de campagne de Ouattara. Les fraudes dont le camp Gbagbo parle, et qu’on tente de rendre inaudibles par un tintamarre de «certifications » d’organisations internationales et d’ONG toutes abreuvées à la même source, sont avérées. Elles se voient sur des milliers de procès-verbaux irréguliers qui, dans un dialogue contradictoire, ne pourraient pas être rejetées d’un simple revers de la main agacé. Elles ont eu lieu dans une partie de la Côte d’Ivoire vivant sous la férule moyenâgeuse de seigneurs de la guerre voués à ADO, le champion d’une cause qu’ils considèrent comme celle du Nord.


Sunday, 19 December 2010

Des anomalies troublantes dans les chiffres de la participation, au second tour du scrutin présidentiel en Côte d'Ivoire

L'examen attentif du taux de participation au second tour de l'élection présidentielle ivoirienne laisse apparaître de troublantes anomalies entre les chiffres annoncés immédiatement après le scrutin -le lundi 29 novembre et les jours suivants-, faisant état d'une participation autour de 70 % des électeurs et ceux proclamés le jeudi 2 décembre à l'Hôtel du Golf, par Youssouf Bakayoko, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) qui indiquent une participation de 81 %.

Immédiatement après le second tour, le lundi 29 novembre et les deux jours suivants, des voix autorisées de la CEI, largement reprises par les agences de presse AFP, AP, Reuters et les médias internationaux, ont évoqué une « forte baisse de la participation » à l'élection présidentielle. Un sentiment partagé par la plupart les observateurs présents sur le terrain.


Ainsi, le vice-président de la CEI, Amadou Soumahoro, annonçait aux médias le lundi 29 novembre : « Le taux de participation au second tour de la présidentielle dimanche se situe autour de 70 %, en baisse par rapport au premier tour le 31 octobre où elle avait atteint
 83 %»




La bataille juridique: L’ONU contre le Conseil Constitutionnel

Dans la bataille juridique qui oppose l’Organisation des Nations Unies et le Conseil Constitutionnel ivoirien, que dit le droit national et international ?


L'ONU et son droit sur la Côte d'Ivoire :


Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que l’ONU ne soutient aucunement le candidat Alassane Ouattara dans l’élection présidentielle ivoirienne. En effet, c’est le secrétaire générale, M.Ban Ki-Moon, coréen de nationalité, qui soutient fermement le candidat Ouattara. Cependant, cela n’engage que lui, car l’ONU est une organisation internationale, regroupant, à quelques exceptions près, tous les États de la planète. Et le Conseil de sécurité est composé de quinze membres : cinq permanents pourvus du droit de veto (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et dix élus pour une durée de deux ans (renouvelés par moitié tous les ans). Pour que l’ONU approuve quoi que ce soit, il faut que tous les membres aient donnés leur accord. Or, la Chine et laRussie ont déposés vendredi leur droit de véto concernant l‘élection présidentielle ivoirienne, ce qui rend impossible une déclaration commune de l’ONU.



Thursday, 16 December 2010

Côte d'Ivoire : un documentaire sur la Françafrique déchaîne les passions

Dans un communiqué diffusé hier soir, la Compagnie des Phares et Balises, la société de production du documentaire en deux parties de Patrick Benquet sur la Françafrique, diffusé jeudi dernier et ce soir sur France 2, «refuse toute instrumentalisation du film dans le cadre du conflit en cours en Côte d'Ivoire». La Radio télévision ivoirienne (RTI) diffuse le film «en boucle», selon la maison de production - en toute légalité puisqu'elle a l'intention de payer les droits. Le camp Gbagbo paraît persuadé que ce documentaire sert sa cause, en montrant la grandeur et la décadence des politiques françaises en Afrique. Beaucoup d'internautes ayant réagi à nos précédentes notes sur ce blog ont fait allusion au film, susceptible d'alimenter le sentiment anti-français des «jeunes patriotes» qui soutiennent Laurent Gbagbo, le président sortant.
Au Gabon, le premier épisode du documentaire a semé une belle pagaille, à cause des interviews de trois hauts responsables, parmi lesquels Michel de Bonnecorse, ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac, et feu Maurice Delaunay, ancien ambassadeur de France au Gabon, affirmant que l'élection d'Ali Bongo, le 30 août 2009, était «truquée» et que c'était bien son rival André Mba Obamé qui aurait dû l'emporter.

Lettre d’un Ivoirien aux médias dits « Voix de l’Afrique »

par Romaric Atchourou, journaliste ivoirien basé à Londres

A toi dont le sacerdoce est de porter haut la voix des populations africaines, 
A toi qui dit être la voix des sans voix, 
A toi qui a pour mission de promouvoir l’image d’une autre Afrique en marche vers la liberté, le progrès et la souveraineté totale, 
C’est à toi que va ce cri de cœur d’un fils d’Afrique qui regarde impuissant sa Côte d’Ivoire natale malmenée au gré des intérêts économiques et stratégiques des grandes puissances occidentales.

Seule contre tous !

Pendant que ma Côte d’Ivoire seule, fait face à toutes ces grandes institutions internationales, 
Pendant que ma Côte d’Ivoire seule, fait face à ces grandes puissances économiques, 
Pendant que ma Côte d’Ivoire seule, fait face à ces grands groupes de médias, 
Pendant que même, l’Afrique reste muette devant cette tentative de mise sous tutelle, 
Une voix se fait entendre. Celle de la vérité historique, celle du désir d’affranchissement d’une nation, celle du droit véritable des peuples à disposer d’eux-mêmes.

L’Africain et sa dignité.


Par Serge K dans Le Nouveau Courrier 

Barrabas, tu avais donc raison d’être meurtrier dans ton pays ; tu n’étais pas un homme dangereux pour le peuple sinon le peuple ne t’aurait pas préféré au juste; Jésus, LUI, qui a eu le malheur d’aimer son peuple, tous les hommes quelque soit leur nationalité et leur condition sociale a été compté au nombre des dangereux bandits. Lorsqu’il avait fallu donner la liberté à l’un des prisonniers (Barrabas ou Jésus), eh bien le peuple avait choisi sans hésitation « le bon BARRABAS ». Le petit peuple avait certainement crié son désaccord, son désarroi ;  mais que pouvait-il changer au choix des puissants de l’époque ? Ainsi le juste JESUS avait été livré à la vindicte des puissants pour en faire ce qu’ils voulaient…


Et comme l’histoire se répète, aujourd’hui les puissants de ce monde tentent de choisir pour le peuple ivoirien pas encore mâture, un homme pour le diriger ; et leur choix se porte sur un rebelle, précisément sur le chef rebelle qui est à l’origine des pires atrocités qu’a connues  le pays depuis son indépendance. Les puissants du monde, les dirigeants du monde ont tous été  témoins de ces faits malheureux, des faits qui auraient été condamnés par la communauté internationale si cela s’était produit sous d’autres cieux. Mais non cela s’est passé et se passe en Côte d’Ivoire, un pays où  il n’est pas bon de respecter le droit des pays à se doter d’une constitution et à la respecter. Pour le bien de ce pays, il est sage de mettre de côté le droit ; ce pays doit être administré par des maître-pensants plus sages à opérer des choix judicieux pour son développement harmonieux, pour son intégration sous-régionale. Hier ces maîtres-pensants étaient déguisés mais aujourd’hui fort de leurs forfaitures et de leur « légitimité partout reconnue », ils agissent à visage découvert au mépris des règles du droit international.

Tuesday, 14 December 2010

Face à l'impérialisme, l'avenir de l'Afrique se joue à Abidjan

par D. Atangana in Dikalo (Cameroun)


Quel jeu se livre la communauté internationale dans un continent déjà meurtri par de nombreux conflits ?

Toutes les conditions étaient-elles réellement réunies pour organiser des élections démocratiques en Côte d'Ivoire ? Les résolutions prises par le Conseil de sécurité de l'Onu pour sécuriser le pays des Eléphants ont-elles été respectées et appliquées ? La communauté internationale a-t-elle aidé la Côte d'ivoire dans ce sens ? En réalité, les rebelles regroupés au sein des Forces Nouvelles n'ont jamais été désarmés. Leurs milices continuaient à avoir la mainmise sur toutes les zones fidèles à Alassane Ouattara. L'erreur de Laurent Gbagbo aura été d'accepter d'aller aux élections dans un pays divisé et contrôlé partiellement par une rébellion soutenue par un soi-disant médiateur appelé Blaise Compaoré qui est subitement devenu muet depuis l'enlisement de la crise.

Ce qui s'est passé dans le Nord pendant et après l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 est inacceptable dans un Etat républicain et souverain: villages et maisons incendiés, des citoyens pro-Gbagbo amputés de leurs membres, des doigts sectionnés à la machette; des procès-verbaux signés sous la menace des armes, des urnes bourrées quand elles n'étaient pas tout simplement emportées. Voilà les leçons qu'il faut retenir des élections voulues à tout prix par la communauté internationale. Vous comprendrez donc pourquoi, dans ces conditions de terreur, le consensus était quasi impossible entre les membres de la commission électorale indépendante. Ils avaient validé les P.V de 14 régions sur 20.

Légalité contre légitimité : Gbagbo n'est pas un putschiste ?


Dans Rue89 


Depuis quelques jours, la couverture des médias est unanime : Alassane Dramane Ouattara a gagné l'élection présidentielle en Cote d'Ivoire et Laurent Gbagbo tente de se maintenir au pouvoir contre le résultat des urnes. Cette lecture des évènements nie la complexité et la spécificité de ce scrutin, le réduisant à une énième forfaiture d'un président-dictateur africain et renforçant l'image d'une Afrique composée de Républiques bananières décidément bien mal parties. En prenant position de manière si nette et si partiale, l'ONU, l'Europe et la France en particulier, trop contente de donner des leçons à un Président qui s'était opposé à elle, ne font qu'attiser les rancœurs et les haines, et n'aide pas à une solution pacifique.

Friday, 10 December 2010

"Françafrique" sur France2 - Election Gabon 2009 & Côte d'Ivoire 2010

In unevingtaine.blogs.nouvelobs.com | une vingtaine 


Hier soir 9 décembre, sur France2, émission "Infrarouge", un reportage intitulé "Françafrique (1/2)" diffusé à 23.10... Y apparaissent plusieurs serviteurs zélés de la Françafrique, parmi lesquels, entre autres, concernant le Gabon, Pierre Mesmer et Maurice Delauney. (Sans oublier Pierre Guillaumat, Maurice Robert et bien sûr Jacques Foccart, etc., etc.)

Et voilà qu'on apprend d'entrée d'émission par la voix de grands diplomates français (et pas d’agitateurs contestataires du système) la valeur d'un résultat d'élection validé par la "communauté internationale", concernant le Gabon. Il a été tout simplement... inversé !... Oui, on a bien lu, ils l'ont dit : inversé ! À l'appui de la "communauté internationale". (cf. aussi ici un article de Survie).

Selon ces diplomates français, le nombre de voix qu'a rassemblées "le vainqueur" est en fait celui du second candidat de ce scrutin à un tour. Les résultats, rendus publics par la "communauté internationale" : 42% de voix environ. Ces voix correspondent en fait ("approximativenment", nous dit-on : soyons justes) à celles de l'adversaire du "vainqueur"...

ELECTION IVOIRIENNE : LE REGARD D’UN JOURNAL BURKINABÉ

 www.sanfinna.com  Hebdomadaire Burkinabé)

En Afrique, la semaine écoulée a été marquée par le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire et par ses suites. Nous en avons fait un dossier spécial pour vous.

Le second tour de l’élection présidentielle, précédé par des violences multiples ayant fait plusieurs morts et de nombreux blessés, s’est tenu dans une atmosphère à coupeau au couteau, le dimanche 28 novembre 2010. Les résultats étaient attendus pour la soirée du dimanche, vu qu’il n’y avait plus que deux candidats en lice: Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Mais le suspense va durer trois jours. La raison est que les deux camps ne tombaient pas d’accord sur les chiffres et il y avait des problèmes procéduriers que la CEI se devait de résoudre étant donné que dans ses attributions, il était bien précisé qu’elle devait veiller à ce que le scrutin soit transparent, juste, crédible.

D’ailleurs, le camp de Laurent Gbagbo avait déposé ses recours au Conseil constitutionnel annonçant un hold-up électoral au vu des exactions multiples, des empêchements de voter, des bourrages d’urnes, particulièrement dans la partie ouest et nord du pays. Le lundi soir, Bamba Yacouba, membre du RDR, porte-parole de la CEI, va sur le plateau de la télévision pour proclamer les résultats de la diaspora, non encore consolidés et validés.

Les médias français ne disent pas toute la vérité sur la situation en Côte d’Ivoire

par Philippe Evanno (chercheur à la Sorbonne)  dans  www.lvdpg.org  
                          
Plusieurs pays, comme la Russie, le Brésil, la Chine ou le Mexique soutiennent Laurent Gbagbo, alors que les Etats-Unis ou la France demandent son départ. A Abidjan, le président sortant n’a pas l’intention de céder sa place. Or, ce sont les intérêts économiques français, dont ceux du groupe Bolloré en première ligne, qui sont menacés. Philippe Evanno est chercheur à la Sorbonne, directeur de l’Institut de Prospective Africaine et il connait parfaitement l’Afrique. Il a notamment été formé par Jacques Foccart et a collaboré avec lui jusqu’au décès de ce dernier. Il était l’invité de Yannick Urrien mercredi 8 décembre dans le magazine de 8h10.

D’abord, Philippe Evanno souligne que cette affaire traduit «une opposition entre l'ONU et une nation. Plus généralement, on peut se demander si nous ne sommes pas en train d'assister à un renversement de situation concernant la gestion des dossiers africains et leur domination actuelle par les organisations internationales contrôlées par les États-Unis». En réalité, «cette crise a eu pour mérite de manifester au grand jour le fait que les organisations africaines étaient sous contrôle américain. Aujourd'hui, c'est la place et la domination des États-Unis sur le continent africain qui sont en jeu. La divulgation des notes diplomatiques américaines par Wikileaks et leur analyse permettent de démontrer que les Américains étaient très heureux de l'effacement français, puisque cela leur laisse le champ libre sur la totalité du continent».

Le Conseil constitutionnel français invalide toujours des suffrages

par Gerard Koné dans Le Nouveau Courrier 

Bureaux de vote, communes entières. Dès lors qu’il est saisi par des Etats majors politique qui ont des preuves que le code électoral n’a pas été respecté, le conseil constitutionnel (CC) français procède à des invalidations. Aucune élection n’a eu lieu en France sans invalidation. Tous les présidents du CC français ont toujours été des proches du chef de l’Etat



Doubles standards moraux et racisme latent. Le Conseil constitutionnel ivoirien – «acquis à la cause de Laurent Gbagbo» – aurait commis un abominable crime en invalidant les résultats des zones où le scrutin ne s’est pas tenu de manière régulière. Il ne doit pas procéder à des corrections et à des invalidations, mais ne peut qu’annuler l’intégralité du scrutin, annoncent des exégètes du droit ivoirien – en réalité, cet argument est la «parade» imaginée par Choi et dévoilée par Jeune Afrique dans son édition du 27 octobre 2010.

Le problème est qu’en France, dont la Côte d’Ivoire a copié quasi-intégralement les textes régissant les élections, le Conseil constitutionnel a pour tradition d’invalider les bureaux de vote ou les zones où le scrutin ne s’est pas tenu selon les normes codifiées par le code électoral. En mai 2007, au moment de l’élection de Nicolas Sarkozy, cela a été le cas. Le Conseil constitutionnel a «corrigé» les résultats transmis par l’administration territoriale, qui organise de manière pratique le scrutin, mais n’en proclame pas les résultats définitifs. «[Dans] le bureau de vote n° 1 de la commune de Sainte-Rose (La Réunion), dans lequel 674 suffrages ont été exprimés, la présentation d'un titre d'identité n'a pas été exigée des électeurs comme le prescrit l'article R. 60 du code électoral dans les communes de plus de 5 000 habitants ; (…) cette irrégularité s'est poursuivie en dépit des observations faites par le magistrat délégué du Conseil constitutionnel ; (…) cette méconnaissance délibérée et persistante de dispositions destinées à assurer la régularité et la sincérité du scrutin doit entraîner l'annulation de l'ensemble des suffrages émis dans ce bureau», explique une décision datant du 10 mai 2007. Qui annule aussi les résultats du bureau de vote n°2 de la commune de Poum, en Nouvelle-Calédonie, parce que les électeurs n’ont pas signé la liste d’émargement, rendant «impossible le contrôle de la régularité et de la sincérité du scrutin dans ce bureau ; qu'il y a donc lieu d'annuler l'ensemble des suffrages qui y ont été émis».