Wednesday, 13 April 2011

Cote D’ivoire : Le Dr Alassane Dramane Ouattara dans l'étau des massacres ethnico-religieux


Par Dr. Eithan Luccin  revisité par Abidjan_pas_net

Ex-Ministres de Cote D'ivoire  Jean-Jacques Béchio battus à Mort par les Force pro-Ouattara  
Les bombes pleuvent sur Abidjan et les cadavres font concurrence aux mouches ! En nous donnant bonne conscience, nous alimentons les médias par nos analyses, pour beaucoup, souhaitant que cela s'arrête enfin. Mais, la question que nous devons nous poser aujourd'hui alors que le Président Laurent Gbagbo est aux arrêts avec femme et enfants. Oui, la question est celle de savoir comment en est-on arrivé à un tel déchaînement de violence dans un pays où les peuples ont une tradition de paix et du vivre ensemble ? Alors qu’Alassane Dramane Ouattara parle de gouvernement d’union nationale, la nuit des longs couteaux a été longue à Abidjan. La nudité de Simone Gbagbo exhibée, la conseillère et directeur de cabinet du Ministre Alcide Djédjé Marie-Josée Bouré, mutilée et violée avant d’être exécutée. Peut-on effacer d’un trait toutes ces haines?

La communauté internationale au service d'un homme ou de la paix ?

…pour ce qui est de la Côte d'Ivoire, les Forces de l'ONUCI avaient une mission précise, celle de conduire à terme les opérations de désarmement des forces rebelles devenues Nouvelles grâce aux accords de Linas-Marcoussis. Le N° 24 du hors-série de Jeune Afrique consacré aux indépendances des pays africains en rend bien compte. L'ONUCI, avec une complaisance sans nulle autre pareille a laissé une armée de rebelles et d'insurgés « contrebandiers » prospérer dans le nord de la Côte d'Ivoire. Alors, l'ONUCI et le Président du Burkina Faso ont-ils fait donc leur travail ? Les bombardements ont eu raison de la résistance de Laurent Gbagbo et aujourd'hui, mais nous sommes revenus à la case départ avec des milliers de morts.

Ex-Ministres de Cote D'ivoire  Mr Tagro a été  battus à Mort par les Force pro-Ouattara

Le discours sur la réconciliation nationale avec en prime la création-copie du comité Vérité et Réconciliation à la sud-africaine montre que la Communauté dite Internationale ne comprend rien à la Côte d’Ivoire. Celle-ci n’est pas l’Afrique du Sud et le Cardinal Agré accuse : « La communauté internationale n’a pas de cœur mais seulement des intérêts ». Dans une conférence tenue à Abidjan par un cercle d’universitaires africains le 27 décembre 2010, de réelles propositions furent faites pour une sortie de crise pacifique. Ces propositions furent acheminées au secrétaire général des Nations Unies le 29 décembre 2010 à savoir la formation d'un gouvernement de « large ouverture »
Pourquoi donc tuer des femmes, des enfants, des jeunes si c'est pour revenir à une proposition identique à celle qui a été faite il y a quelques mois ?

Comment justifier aux yeux de l’opinion le fait de promener madame Simone Gbagbo en soutien-gorge dans les rues d’Abidjan ? Comment justifier le viol de certaines filles membres de sa famille directe ? Comment justifier le presque lynchage de Michel Gbagbo le premier fils du Président Gbagbo ? Comment croire au premier ministre Alassane Dramane Ouattara quand il parle de réconciliation avec une expression de haine quand il prononce le nom de son prédécesseur ?

Le Dr Alassane Dramane Ouattara dans l'étau des massacres ethnico-religieux

La Côte d'Ivoire est une mosaïque d'ethnies, une soixantaine au total regroupées en six grands groupes : les Voltaïques (rien à voir avec les Burkinabè), les Malinké, les Mandé-sud, les Krou, les Lagunaire et les Akan. Les 800 morts de Douékoué ne sont pas morts parce qu'ils ont apporté leur soutien au président Laurent Gbagbo, ils sont morts parce qu'ils sont Yacouba, Wè, animistes et chrétiens !

Les morts de Gagnoa (ville natale de Gbagbo), Guiglo, Daloa, le village de l'international franco-ivoirien Didier Drogua (Drogbakro) entièrement incendié, Adjamene où vivent les Kroumen chrétiens a été littéralement effacé de la carte de Côte d'Ivoire. Des religieuses et des prêtres sont promenés en tenue d'Adam à Korhogo me rapporte un prêtre de la maison diocésaine du Plateau à Abidjan ! Ce sont pourtant des zones sensées avoir été sécurisées par les « forces républicaines » du Dr Alassane Dramane Ouattara.

On ne saurait donc parler ici de bavure ou de cas isolés. Il semble de plus en plus clair qu'il y ait une épuration ethnico-religieuse entreprise par les troupes du Président reconnu par la communauté internationale. Le fait que les uns et les autres gardent les yeux fermés sur cette épuration ne signifie pas qu'elle n'a pas lieu, car il n’y a pas pire cécité que celle d'une conscience qui refuse de voir. C'est le cas aujourd’hui de la communauté internationale qui est allée très loin dans son soutien au Dr Alassane Dramane Ouattara.
Mme Simone, épouse du Pr Laurent Gbagbo Battue et humiliée par les Force pro-Ouattara

À la fin de cette barbarie il nous faudra inventer d'autres mots pour qualifier les crimes qui ont été perpétrés dans certaines localités de Côte d'Ivoire. Des femmes violées par des hommes, mais aussi par d'autres femmes et pour couronner le tout se retrouvent avec du béton armé dans « le cul » comme une dalle. Devrait-on toujours parler de viol ? C’est vrai que le Dr Alassane Dramane Ouattara a toujours eu des rapports avec la rébellion, liens qui se confirment aujourd'hui avec la nomination au poste de Premier Ministre de Guillaume Soro et la conversion en Forces Républicaines des rebelles d'hier, ex forces nouvelles, la réhabilitation de « IB », le sergent Ibrahim Coulibaly.

Il est encore temps de dire que la Communauté Internationale a fait preuve de complaisance en reconnaissant, sous l'impulsion de la diplomatie française et de l'implication personnelle du Président français, la victoire de l'homme du Nord. Nous avons donc des doutes lorsque le Dr Alassane Dramane Ouattara est présenté par la communauté internationale comme un ange.

De son exil doré à l'hôtel du Golf, dans une capitale qui ne veut vraiment pas de lui, il mène une triple stratégie : dans un premier temps, il asphyxie économiquement non seulement son adversaire, mais aussi tout le pays, notamment en décrétant un embargo sur le cacao, opération qui ruine les petits planteurs pendant que le beau-fils de l'économiste aux belles coupes de costumes enregistre une belle plus-value sur les 240 000 tonnes stockées à Londres. La seconde stratégie se trame au niveau diplomatique alors qu’il appelle à son secours l'universitaire ivoiro-américaine Jeanne Maddox Toungara, amie de madame Suzanne Rice ambassadeur des États-Unis aux Nations Unies. La troisième stratégie a été la création d'une « armée invisible » qui s’est infiltrée dans Abidjan ces deux derniers mois et qui a lancé « l'assaut final » contre la capitale rebelle.

Depuis que Jean-Pierre Bemba a comparu devant le TPI (Tribunal Pénal International), les portes de ce tribunal vont certainement s’ouvrir pour l’ancien directeur du FMI malgré le soutien de Paris et de madame Suzanne Rice. De deux choses l’une : soit il contrôle mal ses troupes soit alors il leur donne des consignes dans l'ombre. Le chef d'accusation est tout trouvé, il faudra invoquer la chaîne de commandement et la responsabilité politique !

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