Le Nouveau courrier
Après la guerre contre le régime Gbagbo dans laquelle la France de Nicolas Sarkozy et les Etats-Unis de Barack Obama ont pris une part active, l'heure est au partage du gâteau entre les principaux soutiens extérieurs de l'actuel chef de l'Etat, Alassane Ouattara. Mais la boulimie de la France suscite déjà des grincements de dents du coté des Américains. De gros intérêts sont en jeu, vu que tout est à refaire en Côte d'Ivoire suite à la razzia des Forces républicaines de Côte d'Ivoire dont l'entrée dans la capitale économique a été marquée par des scènes de pillage qui ont plongé l'économie nationale dans le gouffre.
Selon La Lettre du Continent, « les diplomates américains sont de plus en plus agacés par les manœuvres du gouvernement ivoirien tendant à vouloir privilégier les intérêts français pour les marchés liés à la sécurité et à la défense». Notamment en ce qui concerne les commandes d'équipements et d'armement de la police et de la gendarmerie nationales.
Un émissaire du président Obama, le sécurocrate Brooke Anderson, chef de cabinet de la sécurité nationale à la Maison Blanche, aurait interpellé le chef de l'Etat ivoirien sur la question lors de son séjour en Côte d'Ivoire fin mai dernier. Venu prendre part à la cérémonie d'investiture d'Alassane Ouattara qui s'est déroulée à Yamoussoukro, il aurait traduit à son hôte le mécontentement des EtatsUnis qui ont décidé de faire de la ville d'Abidjan «un pool régional pour lutter à la fois contre l'organisation terroriste AlQaeda au Maghreb islamique (AQMI) et l'insécurité dans le golfe de Guinée ». La capitale économique de la Côte d'Ivoire abrite, outre l'imposante ambassade située à quelques encablures de l'hôtel du Golf, le centre d'écoute régional de la Central Intelligence Agency (CIA). Aussi «un programme d'entraînement des commandos marines dans la région d'Abidjan est-il, révèle La Lettre du Continent, en gestation au sein d'Africom, le commandement militaire américain dédié à l'Afrique et basé à Stuttgart, en Allemagne ».
Face à la situation, le président Ouattara qui se trouve ainsi dans un dilemme a jugé bon de geler son projet de réarmement et de rééquipement des forces de défense et de sécurité nationales. Si les commandes ont été stoppées officiellement pour des problèmes de trésorerie, souligne le confrère, la décision de Ouattara lui aura permis d'éviter de se mettre à dos le chef de l'exécutif américain. Pour autant, la question n'est pas réglée puisque les Américains voudront également accroître leurs parts dans l'économie ivoirienne, à travers la privatisation annoncée des sociétés d'Etat.
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